Ce que vous allez apprendre dans cet article :
- Vous y retrouver parmi les termes consacrés
- Connaître les 7 qualités d’une 4ème de couverture accrocheuse
- Observer la mise en pratique
Aujourd’hui, les auteurs sont de plus en plus associés au processus technique d’édition. Cela est vrai, bien sûr, pour les auto-édités et les publiés à compte d’auteur, mais aussi pour de nombreuses personnes publiées à compte d’éditeur dans de petites maisons. Il m’arrive parfois d’être contacté par des auteurs qui se retrouvent face au délicat exercice du résumé de 4ème de couverture.
La « quat’ de couv’ », quelle est donc cette intriguante créature ? Quels sont les quelques paramètres à respecter pour rédiger un texte de quatrième qui « claque » ?
Petit tuto en 7 points…
Le nom de la chose
Que faut-il dire ? Un ou une quatrième ? Est-ce la même chose que le « dos » ?
Voici une petite « notice de montage » du livre :
- Bloc
- Couverture
- Tête
- Pied
- Dos
- Gouttière
- Premier plat de couverture
Première (page) de couverture - Deuxième plat de couverture
Deuxième (page) de couverture - Troisième plat de couverture
Troisième (page) de couverture - Quatrième plat de couverture
Quatrième (page) de couverture
Dernière (page) de couverture
Restons-en là, même si nous pourrions encore dépecer plus finement la bête…
La « première de couverture » est parfois appelée abusivement « couverture » ou « couv’ ». Tout le monde comprend de quoi il s’agit.
Quant au n°10… La « quatrième de couverture » est bel et bien un terme féminin, puisqu’il s’agit, implicitement, d’une page. On appelle aussi « quatrième de couverture », par métonymie, le seul texte de présentation de l’ouvrage, qui figure en effet, le plus souvent, sur ladite page. Ce texte est parfois encore appelé, tout aussi abusivement, « pitch » ou « résumé ».
Pour la commodité de lecture de l’article (et parce que l’érudition pompeuse, ça va cinq minutes), j’emploierai pour la suite de l’article le terme de « texte de 4ème de couverture ».
Les 7 qualités d’un bon texte de 4ème de couverture
Elles sont comme les nains : elles vont par sept.
Bien sûr, il existe aussi des textes de quatrième qui ne respectent pas tout ce que je vais vous dire, voire qui en prennent littéralement le contre-pied. La littérature est transgression, jusqu’au bout de ses ongles, follement teintés de vernis de vives couleurs…
On considérera que votre objectif est de rédiger une « quatrième » efficace, alors que vous n’avez que peu de temps à y consacrer, et que vous n’êtes pas un faucon de l’édition, qui pond des textes conceptuels à longueur de journée.
Pour ceux d’entre vous qui connaissent les bases de la rhétorique, vous reconnaîtrez sûrement, ici, quelques idées : le texte de 4e de couverture vise expressément à convaincre ; à convaincre vite, et bien.
Volume
Peu importent le genre du texte ou l’épaisseur du livre, un texte de 4ème de couverture doit être court. J’entends parfois cette objection : « Ouiiiii, mais il se passe beaucoup de choses dans mon livre, le lecteur a besoin de connaître d’emblée de nombreux éléments… » Ceci n’est pas recevable, vous allez voir pourquoi juste après.
De même, d’après un certain mythe, il existe des genres pour lesquels le lecteur tolère des résumés longs.
Tout ceci est illusoire : vu l’abondance, l’inondation de l’offre de livres, le lecteur n’a que quelques secondes, au mieux, à consacrer à la « proposition » que représente un texte de 4ème de couverture. Votre texte long ne donnera même pas envie d’être lu ; il sera survolé de très loin, et vous aurez très peu de contrôle sur les informations qui s’imprimeront dans l’esprit du chaland. Résumons-nous : une quatrième trop longue, c’est une hémorragie d’attention.
S’il faut donner, pour finir, un ordre de grandeur, je dirais que 100 mots sont un bon plafond, soit un maximum de 500 signes et espaces.
L’arène et l’époque
L’arène est, selon le script doctor John Truby, l’endroit global où se déroule l’histoire ; un espace dont aucun des héros ne franchira les frontières naturelles. Il peut s’agir d’un deux-pièces cuisine, mais aussi d’une ville, d’une route, d’un milieu (l’océan dans L’odyssée de Pi), de tout un continent ou d’un système solaire… Quelle que soit l’étendue de l’arène, votre texte de 4ème de couverture doit en indiquer les frontières.
De même pour l’époque : d’une façon ou d’une autre, nous devons comprendre, en lisant la quatrième, si nous avons affaire à un récit historique, futuriste, parallèle à notre temps… S’il est historique, nous devons avoir une idée du siècle concerné. C’est un élément qui déterminera très fortement le choix du lecteur ; ne faites donc pas l’impasse dessus. Soyez subtil : au lieu de parler de « l’Angleterre de la Révolution industrielle », casez l’adjectif « victorien » ; le lectorat vous suivra à toute vapeur.
Le héros
S’il n’y a qu’un seul personnage à mentionner dans votre texte de 4ème de couverture, ce sera, bien entendu, le héros, ou l’héroïne (… ou l’anti-héros ; pourvu qu’il ou elle occupe la fonction héroïque du récit).
Nous devons impérativement, dans vos 100 mots, apprendre son nom, et une ou deux de ses caractéristiques importantes pour l’histoire. Et surtout, SURTOUT, nous devons, dès ce petit texte de rien du tout, avoir envie de suivre votre gugusse ! Oui, vous m’avez bien lu, et si vous ne l’avez pas lu je vous le dis avec d’autres mots : votre livre, ce sont vos personnages. Vos personnages, c’est avant tout votre héros. Donc, votre héros doit être, d’une façon ou d’une autre, fortement attractif. Vous devez donc mettre tous vos efforts à créer, le plus puissamment possible, cet intérêt chez le lecteur.
Point de départ et temps fort
Vous vous en doutez, vous ne pourrez pas évoquer tous les événements de l’histoire dans le texte de 4ème de couverture. Nous ne sommes pas ici dans le synopsis, qui réclame, lui, d’être pratiquement exhaustif.
Deux situations doivent être évoquées en priorité : le point de départ et le moment fort, ou « climax », de votre histoire.
Pour le point de départ, vous en aurez toujours une idée assez claire. Le temps fort est parfois plus difficile à cerner : tout peut être un temps fort, dans une histoire un tant soit peu dynamique. Il peut s’agir d’une scène, d’une situation, mais aussi la réponse à une grande question du personnage. Dans tous les cas, le véritable temps fort, c’est celui que vous avez eu envie d’écrire dès les premières lignes du projet ; celui vers lequel tendent toutes les énergies, positives ou contraires, de l’histoire.
Suggérer la fin
La fin est elle aussi un événement du scenario ; pourtant, je prends son traitement à part, car aucun d’entre nous n’apprécie de découvrir la fin d’un récit en prenant connaissance du texte de 4ème de couverture.
Autant, pour la situation de début et pour le moment fort, vous pouvez les évoquer précisément, autant la fin doit rester dans les brouillards de l’expectative. Il faut donner une idée de la direction finale de l’histoire, sans rien expliquer de définitif. Il y a un monde entier entre dire « Gwendoline trouvera la mort dans un endroit perdu du marais Poitevin » et « Gwendoline poursuivra obstinément son destin, jusqu’à le rencontrer, enfin, au milieu de nulle part »…
L’ambiance
Il est nécessaire aussi, dans un texte de 4ème de couverture, de donner une idée de l’ambiance du texte en soi. Regardez les bandes-annonces de cinéma : dès les premières notes de musique, dès les premiers mots prononcés, dès les premiers plans, vous savez s’il s’agira d’horreur, de bluette XIXe, d’un énième Bienvenue chez les ploucs, d’un film à gros effets, gros muscles, gros egos, gros coups de cymbales (coucou Hans Zimmer…)
Même raisonnement pour votre texte de 4ème de couverture : si votre récit est humoristique, soyez drôle. S’il est raconté par tel personnage, à la première personne, tachez de rédiger le résumé suivant le même point de vue. Si votre livre dégouline de poésie, imprégnez-en le résumé, tel un baba délicieux. Si les révélations s’enchaînent au fil des chapitres, flirtez avec le mystère, dès le petit texte de quatrième.
L’« envoi »
Tout ceci ne serait rien sans une petite phrase finale qui verrouille le propos, et déclenche la question du lecteur : « Est-ce que c’est pour moi ? »
Après la phrase de fin (que vous pouvez détacher dans un paragraphe unique, pour plus d’impact), il ne devrait plus rien y avoir à ajouter. Vous avez pris le lecteur par les épaules, et vous l’avez fait tourner sur lui-même à 360°. Après toutes les merveilles qu’il a aperçues, il ne reste plus qu’à le remettre face à lui-même, et à vous reculer sur la pointe des pieds. Laissez-le imaginer, tout seul, s’il a envie de partir à l’aventure dans cette nouvelle contrée. Voilà tout l’objectif de la phrase d’envoi.
Cas pratique : un résumé de thriller
Marc m’a contacté début 2017 au sujet du texte de 4ème de couverture de son roman, Phrom Thep. La demande principale était de raccourcir le texte, mais au fil du travail, nous avons constaté que d’autres points pouvaient être repris.
Je ne vais pas entrer dans le détail de tous les changements, mais je vais vous en présenter quelques-uns. Tout ce qui suit, bien entendu, est présenté ici avec l’aimable autorisation de l’auteur. J’ai fait mon possible pour ne rien spoiler, mais si vous voulez vraiment garder la fraicheur de la découverte, arrêtez-vous de lire après le tableau « avant-après ».
Voici les deux versions du texte :
Avant | Après |
Quand Alain décide de prendre l’avion pour Phuket, il espère que ce voyage marquera la fin de quatre années traumatisantes.
Sa rencontre avec la jolie Wannapa semble lui donner raison, mais une violente agression laisse des séquelles psychologiques que la coiffeuse thaïlandaise a toutes les peines à surmonter. Alain décide de la faire soigner en France, mais les troubles perdurent, et un médecin commence à s’interroger sur l’origine de curieuses cicatrices. Lorsqu’au lendemain de son mariage, Wannapa disparait, le photographe n’a pas d’autre choix que remonter le temps, à la recherche de la véritable identité de celle qu’il a épousée… | Quand il s’est envolé pour la Thaïlande, Alain n’imaginait pas rencontrer Wannapa. Voilà peut-être le signe qu’il attendait…
Seulement, la jolie Thaïe semble écrasée par son passé. Qui est cet inconnu qui la poursuit ? D’où viennent ses étranges cicatrices ? Pourquoi est-elle en proie à des angoisses, de plus en plus envahissantes ? Qui est vraiment la femme qu’Alain veut épouser ? Du temple de Phrom Thep aux frontières du Myanmar, il va remonter le fil du passé ; et découvrir, dans toute son horreur… la vérité. |
Volume : le texte est passé de 640 à 515 signes et espaces. Certaines mentions étaient trop contextuelles, n’avaient pas assez de portée, et ont donc été écartées, comme « Alain décide de la faire soigner en France » ou « Wannapa disparait ».
Arène et époque : l’époque n’a pas besoin d’être spécialement caractérisée ici ; sauf précision, le récit est censé être contemporain du lecteur. Pour l’arène, en revanche, il a fallu un peu tricher : l’histoire se déroule principalement en Thaïlande et, pour quelques chapitres, en France. Mais ces « excursions » hors de Thaïlande n’ont pas vraiment d’importance au niveau du résumé : c’est juste ici une nécessité technique du récit. Par ailleurs, Phuket ne représente pas l’arène à lui seul, puisque le récit visite d’autres endroits du pays ; en outre, pour quelques personnes, le nom de cette plage n’évoquera rien. Il était donc incontournable d’écrire, quelque part, le terme « Thaïlande ». J’ajoute que le titre étant ce qu’il est, il nécessitait une explication ; la plupart des gens ignorent qu’il s’agit du nom d’un temple. Il était urgent, dès le texte de quatrième, d’élucider cette question-là. Citer le temple et « les frontières du Myanmar » permet très directement de délimiter l’arène.
Héros : le personnage d’Alain était rapidement désigné par son métier (photographe), tout comme Wannapa (coiffeuse). Même si leurs métiers jouent un certain rôle dans le déroulement de l’histoire, en termes de résumé, ce sont des éléments faibles. En revanche, il est plus attrayant d’évoquer les qualités de notre héros, à la fois fragile et tenace. « Il espère que ce voyage marquera la fin de quatre années traumatisantes » reste trop vague : traumatisantes pour qui ? Qui en juge ? Parler d’un « signe qu’il attendait » est à la fois plus poétique, et « engage » beaucoup plus le personnage dans sa propre histoire. De même, « pas d’autre choix que remonter le temps » laisse place à « il va remonter le fil du passé », qui est une tournure plus active, plus imagée et plus constructive.
De la même façon, l’héroïne était plutôt, dans la première version, traitée en objet : « mais les troubles perdurent, et un médecin commence à s’interroger sur l’origine de curieuses cicatrices » (aucun pronom possessif), « Wannapa disparait »… Impression corrigée à la nouvelle mouture : « D’où viennent ses étranges cicatrices ? » Elle devient même, implicitement, actrice de son propre destin, en endossant presque la responsabilité du mystère : « Qui est vraiment la femme qu’Alain veut épouser ? »
Point de départ : « Quand Alain décide de prendre l’avion pour Phuket » contient des sous-questions parasites (a‑t-il hésité avant de se « décider » ? Pourquoi pour Phuket, et pas pour Bangkok ?…) La nouvelle phrase écarte les questions parasites, et introduit sur-le-champ l’héroïne : « Quand il s’est envolé pour la Thaïlande, Alain n’imaginait pas rencontrer Wannapa. »
Temps fort : la nouvelle rédaction a un peu déplacé le temps fort. Au départ, il s’agissait de la disparition de Wannapa. Dans la nouvelle version, il s’agit plutôt d’une question, monolithique : qui est cette femme ?
Vous remarquerez que la circonstance « mariage » n’est pas traitée de la même façon. Au départ, le mariage n’est mentionné que pour introduire la disparition. Or, avant de dire qu’Alain épouse Wannapa, il faudrait expliquer qu’ils tombent amoureux, que le mariage d’un Français et d’une Thaïe implique des résistances sociales et culturelles qu’ils devront surmonter, que ce mariage est une sorte d’aboutissement, mais qu’il sera ravi aux deux héros… Bref, le premier tiers ou la première moitié du livre. Vu que nous étions dans une logique de réduction de texte, la solution élégante était plutôt de se concentrer sur une question plus simple, qui n’avait pas besoin de tant de contextualisation : qui est vraiment la fiancée ?
Suggestion de la fin : je ne vais pas spoiler ici la fin de l’histoire. Marc ne me le pardonnerait pas ; certes, j’aime bien la boxe thaïe, mais pas dans mes propres tibias. Regardez la phrase finale d’origine : « à la recherche de la véritable identité de celle qu’il a épousée ». Comme nous l’avons vu, il s’agit plutôt ici du temps fort. Nous ne pouvons pas finir le résumé sur cette idée, car ce n’est pas la décision d’enquêter qui est finale, mais bien les découvertes de cette enquête. Voilà pourquoi nous sommes arrivés à cette phrase : « il va remonter le fil du passé ; et découvrir, dans toute son horreur… la vérité. » Elle reste assez générique, mais donne bien l’idée d’un aboutissement, sans pour autant rien révéler.
Ambiance : il s’agit d’un thriller. Le texte de départ était assez neutre, alors que le mystère reste une composante forte de l’histoire. La réécriture a donc ici cherché à déplacer le style vers un champ lexical plus expressif. Une certaine « poésie du mystère » au aussi été recherchée : « signe » « écrasée par son passé » « inconnu » « étranges » « Pourquoi » « horreur » « vérité »… L’horreur brute de certaines scènes, à la lecture, n’en sera que plus forte.
Envoi : Il est vrai que nous aurions pu rajouter une phrase non narrative, un petit « de vous à moi » entre le rédacteur du résumé et le lecteur ; quelque chose du genre « Si vous aussi, vous dévorez des thrillers pendant que vous vous dorez sur la plage, ce livre est fait pour vous. »
Cependant, nous nous sommes payé le luxe de ne pas ajouter de phrase d’envoi. La dernière phrase, les codes disséminés tout au long du texte, semblaient suffisants pour indiquer au lecteur concerné que l’ouvrage s’adressait bien à lui. Je cite de temps en temps cette délicieuse expression d’éditeur : « mieux, ce serait moins bien… »
Eau, gaz et résumés à tous les étages
Voici donc les principes généraux, et un cas particulier décortiqué sous vos yeux.
Bien entendu, la compétence de rédaction d’un texte de 4ème de couverture se construit à force de pratique. Les premiers textes que j’ai rédigés, il y a plus de 15 ans, étaient moins percutants que ceux que je propose aujourd’hui. Un des compliments qui m’ont le plus touché, il y a 6 ou 7 ans, a été celui-là : « Le récit n’est pas bon, je le sais ; mais quand je lis ta quatrième, j’ai quand même envie d’acheter le bouquin ! »
Je le sais bien, du conseil à la pratique, il y a parfois tout un monde. Si cet article ne vous a pas suffisamment aidé, sachez que je propose des prestations de rédaction, voire de réécriture de texte de 4ème de couverture.
Et maintenant, mon soyeux internaute, les commentaires te sont ouverts : quelle est, pour toi, la « quatrième » qui t’a le plus marqué de toute ta vie ?
Intéressant !
J’ajouterai qu’il n’y a rien à ajouter… 🙂
Effectivement, l’avant / après sur le thriller est très parlant, la seconde version est infiniment meilleure !
Je n’ai pas grand-chose à redire sur ce très bon article, hormis un détail qui me chatouille : tu affirmes qu’on doit « impérativement » apprendre le nom du héros, alors que je me faisais la réflexion il y a peu de temps, en lisant je ne sais plus quelle 4è de couv’, que cette information était souvent inutile. Exemple : « Un flic à la retraite, Jean-Robert Machin, devra mener l’enquête aux côtés d’une jeune journaliste, Mary-Jane Trucmuche… » gagnerait, à mon sens, à devenir quelque chose du genre : « un flic à la retraite et une jeune journaliste devront mener l’enquête… »
Bref, l’impératif est-il si impératif que ça, et si oui, pourquoi ?
Hmm.
Il est vrai que de la façon dont tu le présentes, cela peut fonctionner aussi – sauf que les périphrases systématiques pour désigner un personnage peuvent rapidement ressembler à de la minauderie.
Je pourrais dire aussi que le nom d’un personnage peut avoir été travaillé pour transmettre des infos sur lui : pourquoi se priver de le citer ?
Je voulais, dans cette phrase, insister sur la nécessité de présenter le héros : il est trop facile de s’en tirer en disant « tous mes personnages sont des héros, je ne veux as en mettre un en lumière ». Selon moi, il faut ancrer, au contraire, le résumé autour d’un personnage ; c’est nécessaire pour donner, dès ce moment-là, un référent au lecteur.
Bonjour Nicolas. Oui je sais ! Je ne suis pas au bon endroit. Mais je ne retrouve pas la checklist. Tu traques le « lyrisme convenu façon pompier ». Je crois que c’est ce que j ‘ai lu. Qu’ entends tu par là ? La personnification aussi, me semble t ‑il. Quand on peut « faire parler » une abstraction, c’est une prosopopée je ne pense pas te l’apprendre, qu’ il y t‑il d’étrange à attribuer des sentiments à un animal et voire même à une chose. Merci pour ta réponse.
Hello, tu parles de cet article je pense : https://ecriture-livres.fr/comment-ecrire/ameliorer-texte/relecture-checklist/
Pour les personnifications (identités abstraites ou êtres vivants, d’ailleurs), je m’en explique dans ce commentaire : https://ecriture-livres.fr/comment-ecrire/ameliorer-texte/relecture-checklist/#comment-813
Ma mise en garde concerne plus généralement tout réflexe de métaphorisation. Je pense, pour le dire très grossièrement, qu’il vaut mieux apprendre à écrire sans métaphore, avant de commencer à en utiliser : https://ecriture-livres.fr/comment-ecrire/ameliorer-style/abus-metaphore/
Quant au lyrisme pompier… Eh bien, je fais allusion à tout ce style « comices agricoles », que l’on croyait disparu depuis Flaubert, et qui ressurgit sans cesse sous la plume d’auteurs en général débutants. Car bien souvent, lorsque l’on commence à écrire, on s’imagine que le métier d’écrivain consiste à « faire beau », alors qu’il s’agit bien plus profondément, de « faire vrai », et surtout de « faire sien ». Et arrivé à ce stade, le lyrisme forcené ou les métaphores à la truelle n’ont plus spécialement d’intérêt…
Infos intéressantes sur la ou le 4ème de couverture que je lis systématiquement avant le choix d’un livre, en espérant aussi y trouver son résumé !
Je dois publier d’ici quelques jours mon second roman : une dystopie. J’étais persuadée que ma quatrième de couverture était bonne. Le doute m’a été salutaire puisque certaines personnes sur un groupe facebook m’ont clairement signifié qu’elle était trop longue et peu attrayante. Quand je lis ton article, je me dis « bah ma vieille t’es pas prête de le sortir ton bouquin si ton résumé ne tient pas la route ». Jusqu’à ce que je lise que toi aussi tu en as bavé au début. J’espère sincèrement améliorer ce point qui me fait incroyablement défaut. Voici le résumé en question que je suis en train de corriger :
» Enfin ! Arakin est mort ! MORT ! »
Ce rire résonne encore dans l’esprit de ceux qui ont survécu à la conquête de professeur Fully Craze. Sa victoire a sonné le glas du héros Arakin, son pire ennemi. Le règne du scientifique fou est total. La population mondiale a été pliée à sa volonté mégalomane et à la terreur que son acolyte Ombre a instaurée.
Petite-fille du conseiller scientifique en chef de Fully, Déborah semble être la seule à détenir la clé de sa destitution. Mais sa rencontre avec Ombre mettra en péril ses projets et déterrera un secret qu’elle aurait préféré oublier.
Aura-t-elle la force nécessaire pour mener à bien ses plans malgré son attirance pour Ombre et les mystères qui l’entourent ? »
Merci en tout cas pour cet article =)
Et merci pour ce sympathique retour !
A vue de nez et à première lecture, ton résumé me semble pécher par deux défauts :
Ce sont exactement les choses qui m’ont été dites 😉 Depuis, j’ai retravaillé le résumé. La chose n’a pas été simple mais les avis sont unanime. Même mon mari, pourtant peu féru de lecture, a été intrigué =)
Je peux te faire la lire la nouvelle version si tu le souhaites 🙂
Bien sûr, avec plaisir !
Bonjour,
Je viens tout juste de voir ta réponse. ^^;;
Voici la quatrième de couverture qui apparait sur mon ouvrage :
Il aura fallu une mort pour que le monde sombre. Une mort pour succomber à la tyrannie d’un scientifique fou.
Les riches vivent dans l’opulence tandis que les pauvres survivent en bandes organisées, n’ayant qu’en point commun la psychose que leur inspire le despote. Dans ce chaos, Déborah semble être la seule à détenir la clé de sa destitution : une simple renaissance pour redonner de l’espoir aux opposants du régime.
Pourtant, les mystères qui l’entourent et la curiosité de l’homme de main du tyran pourraient bien mettre en péril ses projets.
J’espère qu’elle saura te convaincre 🙂
@ bientôt !
Bonjour, je m’appelle Charlie Treillou, et je suis tout juste en train d’écrire un livre plein de suspense !
Je ne savais quoi mettre comme 4ème de couv’, et maintenant, je suis dégoulinante d’inspiration…
Merci pour tous ces conseils à la fois drôles et à la fois intéressants !
Je te remercie. Je vais enfin pouvoir vendre (et publier mon livre) en librairie.
Bonne journée
Charlie Treillou
Eh bien je me liquéfie de joie ! Bonne chasse !
En effet, rajouter quelques points d’interrogation soulignant les enjeux du roman est essentiel, ce sont des questions auxquelles le lecteur voudra répondre. Sinon, un texte trop court est aussi un défaut. Une maison d’éditions dont le nom m’échappe fait des quatrième d’une ou deux lignes, et après les avoir lus, on est pas plus avancés sur ce que raconte ce groumph de bouquin… (péché que nous avons commis sur un mythologica !)
Oui, deux lignes, c’est de l’anorexie textuelle. Peut-être qu’ils veulent déclencher une sorte de connivence avec le lecteur ? Je me méfie de cette posture ; en tant que lecteur, quand j’attaque une lecture, je ne suis le copain de personne 😉
Bonjour et bravo pour ces magnifiques articles qui nous aident beaucoup à être meilleurs. Je sors bientôt mon nouveau roman, le troisième d’une trilogie. Et, une chose est certaine, l’écrivain n’est pas le mieux placé pour rédiger le 4e de couverture. Enfin, je m’y suis risqué et j’aimerais bien le soumettre et avoir vos sentiments :
IN LUX LIMINE – LE JOUR DE DIEU
La planète est en colère ! Et si nous étions le virus dont la Terre essayait de guérir ? Depuis plusieurs siècles, l’Homme dilapide sans compter les ressources qu’elle produit. Il pollue les mers et l’atmosphère, saccage les forêts et les océans, exploite et extermine les autres formes de vie jusqu’à les faire disparaître. Plus il se développe, plus il accélère les processus de destruction. Mais c’est terminé désormais ! La planète a atteint ses limites et réagit. Les éléments se déchaînent : séismes, éruptions, raz-de-marée, tous les remèdes sont bons pour éradiquer la peste que nous sommes devenus pour elle.
Au milieu du chaos, seules cinq personnes perçoivent un mystérieux et irrésistible appel. Où les mènera-t-il ? Et quelle est cette dangereuse secte qui agit dans l’ombre ?
Merci encore.
Merci pour cette confiance !
En ce qui me concerne, j’ai un reproche principal à faire à votre 4e : vous utilisez beaucoup d’espace pour décrire un contexte global. Il faudrait peut-être consacrer plus d’espace à nous présenter les personnages et à nous les faire aimer… Vous aurez toute la place ensuite, dans le récit, de développer vos points de vue sur les problèmes environnementaux.
Concernant la 4ème page : A la suite du résumé notamment pour un roman, sommes-nous obligés de parler de l’auteur (biographie, etc.)
C’est un contenu différent.
Beaucoup d’éditeurs placent une mini-bio de leur auteur sur la quatrième, parfois avec photo. Évidemment, c’est surtout utile dans le cas où l’auteur est encore inconnu.
Bonsoir, j’aime beaucoup vos conseils, or il s’agit de trouver « la 4ème » pour un album de poésie. Comment procéder alors ? merci de votre réponse
Bonjour, effectivement la poésie n’est pas vraiment couverte par cet article, qui concerne plutôt les contenus de fiction.
« …Quant au lyrisme pompier… Eh bien, je fais allusion à tout ce style « comices agricoles », que l’on croyait disparu depuis Flaubert… »
Vous n’avez rien compris à Flaubert alors. Pas plus au lyrisme et aux métaphores. Pour un rédacteur de 4e de couv. c’est dommage…
Il y avait deux façons de comprendre ma phrase, une naturelle et plausible (disparu depuis les dénonciations par Flaubert) et une autre tout à fait improbable (Flaubert aurait un style lourd). Tout le monde manifestement avait compris ma phrase dans le bon sens…
En quoi écrire « il vaut mieux apprendre à écrire sans métaphore, avant de commencer à en utiliser » montrerait là aussi que ne « comprends » pas les métaphores ?
Bonjour M. Kempf,
Je ne sais si vous êtes toujours actif sur votre site fort bien construit d’ailleurs (petite léchouille au passage).
Je me permets de vous écrire pour solliciter votre avis sur la 4ème de couverture de mon premier roman :
» A la base, mon plan était pourtant simple : suivre à la lettre mes trois objectifs pour ma dernière année dans ce nouveau lycée.
J’aurai sûrement dû écouter Mme Ndiaye, la psychologue scolaire (oui, j’ai eu besoin de la consulter, mais ça va mieux maintenant, enfin…bref, là n’est pas le sujet). J’aurai donc dû rajouter sur ma liste ce conseil qu’elle m’a donné un jour : « Maëva, ne laissez jamais un garçon compromettre votre avenir « .
Eh ben, ça m’aurait évité de me retrouver comme Forrest Gump sur son banc : « La vie est comme une boîte de chocolats, on ne sait jamais sur quoi on va tomber « . Alors là, je défie quiconque de ne pas frôler l’indigestion en devinant pourquoi rien ne s’est passé comme prévu et par quelles méthodes je suis passée pour apprendre de mes erreurs.
Alors deal ? Défi accepté ? »
Voilà !
Je vous remercie par avance si vous avez l’occasion de me faire un retour.
Louisa H.
Ben voyons, une léchouille ! Merci… ?
La quatrième est pleine de pep’s et d’intérêt. Peut-être parfois un peu confuse (à la base/dernière/nouveau) (« devinant » distant de « défi »). Vous vous placez sous le parrainage de Forrest Gump ; mais du coup, cette histoire-là prend beaucoup de place dans votre texte, forcément réduit. Avec quelque chose du genre « La vie c’es […] comme disait je sais plus qui. » ?