Ce que vous allez apprendre dans cet article :
- dépasser les clichés du récit érotique
- trouver votre propre écriture
- préparer vos scènes coquines à travers le récit
Comment réussir une scène coquine et ne pas tomber dans le convenu ?
L’érotisme, la scène coquine (voire nettement plus hard), est une bonne pierre de touche de l’écrivain.
On pourrait croire que l’érotisme reste l’ultime espace de liberté, d’invention dans un récit. Hélas, le plus souvent, les auteurs parlent de sexe en convoquant les pires lieux communs. Ils nous donnent de l’accouplement fade, des descriptions mort-nées.
Or, dans l’écriture érotique tout spécialement, le conventionnel, le déjà-lu éteignent tout plaisir de lecture. Une scène de sexe trop ordinaire dissipera l’intérêt de votre lecteur. Allons plus loin : elle gâchera votre histoire.
Comment stimuler la libido de vos lecteurs ? Comment raconter des scènes érotiques qui sortent du lot ? Comment éviter les tue‑l’amour ? Enfilons nos grosses lunettes de conseiller littéraire, et penchons-nous sur ces alléchantes questions…
Oubliez vos pudeurs
La pudeur, explique Diderot dans un de ses passionnants petits morceaux philosophiques, la pudeur est la défense de l’esprit qui craint de se retrouver en position de faiblesse.1 Nous cachons nos sentiments tendres, nos ébats, car nous avons la peur instinctive d’être surpris par un prédateur au moment où nous perdons la boule… Théorie qui a le mérite d’exister…
Le fait d’écrire sur le sexe est, pour la plupart des écrivains, aussi gênant que d’être vu en train de le pratiquer. La crainte est parfois fondée : je pense à une amie russe qui montre toujours, en tremblant, ses romans à sa Mamouchka. Et elle a raison de trembler : la Mamouchka « bloque » sur les scènes de sexe, et menace sa fille de toutes les malédictions si elle ne met pas un peu d’eau dans sa vodka…
La pudeur est un empêchement puissant, dans votre vie quotidienne comme dans votre vie de plume. Cependant, pour écrire des scènes érotiques, vous devrez joyeusement jeter votre culotte par-dessus les moulins.
Comment faire ?
- Prenez un pseudonyme
- Soyez la main qui écrit, avant d’être l’esprit qui juge
- Ne montrez plus vos textes à votre Mamouchka ! Trouvez-vous des bêta-lecteurs de qualité.
Après tout, l’écriture ne peut pas être confortable. Sachez vous mettre un peu, ou beaucoup, en danger. Ce n’est qu’ainsi que vous goûterez les plus subtils plaisirs d’écrire.
Et puis, qu’est-ce que vous risquez… ? Assis sur votre chaise, devant votre écran, quel est le danger ? Nous parlons de littérature, ne l’oubliez pas ; nous ne parlons que de littérature.
Préparez votre scène érotique
La préparation est un outil surpuissant à la disposition de l’écrivain. Les surprises, les révélations, les grandes scènes fonctionnent mieux si elles sont ménagées en amont du récit. Les scénaristes américains appellent cela « préparation/paiement ». Leurs homologues slaves parlent du fusil de Tchekhov : selon ce dramaturge, en effet, si on montre un fusil à un moment de la pièce, il faut qu’il serve à assassiner quelqu’un avant le tomber de rideau.
En matière d’érotisme, l’attente est aussi un plaisir. Elle est peut-être même l’essentiel de ce plaisir… Ces deux-là arriveront-ils à se glisser ensemble sous les mêmes draps ? Même si on se doute très fort que oui, on fait comme si on ne le savait pas. On observe leurs progrès. On souffre quand le destin leur est contraire. On s’excite quand il leur est favorable. Plus les péripéties sont fâcheuses, les rapprochements intenses, plus notre propre désir, notre désir de lecteur-voyeur, augmente.
Sachez travailler l’attente, rendez vos personnages douloureusement désirables. Ciselez vos préliminaires ; vos préliminaires littéraires, j’entends… Vos lecteurs s’identifient à votre héros. Faites de son futur partenaire l’homme ou la femme qu’ils voudraient mettre dans leur lit ; rendez la scène érotique douloureusement nécessaire.
Fignolez la situation
Je suis peut-être atypique, j’ai peut-être la libido bien compliquée, mais en ce qui me concerne, j’ai toujours besoin de savoir pourquoi monsieur et madame se retrouvent dans le même lit. Pourquoi dans ce lit ? Et pourquoi un lit, d’ailleurs ? Qui sont-ils, quels sont leurs liens de parenté, d’amitié, de détestation ? Quels sont leurs rapports de subordination ? Aux yeux de la société, ont ils le « droit » de coucher ensemble ? Y a‑t-il du danger, de l’opportunité, de la surprise, de la contrainte, du défi, de l’émulation, de la gêne, de l’insolite, de la transgression, du jeu, de la comédie, du mystère… dans leur grande scène d’amour ?
Je cite plus loin des extraits de 3 scènes érotiques. Dans la première, nous nous trouvons dans une île grecque. Une timide jeune fille du village va nager avec des touristes… Dans la deuxième, le narrateur se retrouve la nuit, dans un parc, blessé. Sa compagne rentre chez eux et ramène la trousse de soins pour lui faire un pansement… Dans la troisième, un jeune français envoyé au pair en Angleterre se trouve seul avec la séduisante maîtresse de maison…
Le récit du « frottement voluptueux de deux intestins » (merci Marc-Aurèle) peut assez vite atteindre ses limites. Mais si vous soignez le « comment », votre récit, même banal, en sera transfiguré.
Vous êtes écrivain : offrez-nous des situations savoureuses. Nous devons nous dire, à chaque page, que nous nous lisons notre dernière histoire avant la fin du monde ; que nous avons bien fait de nous intéresser à vos personnages. Ne vous reposez pas sur le caractère naturellement attractif d’une « scène de cul ». Soignez vos situations : cette scène n’intéressera pas parce qu’elle parle de sexe ; elle intéressera parce qu’elle raconte aussi autre chose.
Soyez vous-même !
Académisme de la scène coquine
Il y a la manière cochonne, où l’auteur dit toujours qu’elle suce très bien, c’est obligé, avec d’autres précisions techniques, et puis des gros mots de temps en temps (…) Il y a la manière barbaracartlandienne, avec des phrases simples et partout des mots comme « marin » ou « aviateur » (mais pas « homme-grenouille », on ne sait pas pourquoi.) Et aussi des mots comme « vie », « homme », « femme », « cœur » (…) (jamais « pantalon », on ne sait pas pourquoi.)
Ces quelques lignes sont tirées de La littérature sans estomac2 de l’excellent Pierre Jourde, à propos de Camille Laurens. Mettons de côté l’aspect satirique du passage, et arrêtons-nous sur une idée fort intéressante : il existe un académisme de la scène d’amour. Une manière classique, faite d’un peu de perversion, d’eau-de-rose, de « durassique » (l’air profond) et de « freudolacaneries » (jeux de mots – soi-disant – signifiants).
Cette écriture qui semble « libérée » parce qu’elle parle de tout, s’est enfermée dans un corset bien serré ; elle parle de tout, peut-être (et encore…), mais elle en parle toujours de la même manière. Loin du trash, de la gauloiserie, loin de l’extravagance, du sexe drolatique… Elle reste bien au milieu, à bonne distance des extrêmes, des expérimentations, des tentatives.
Cette écriture nous ressert, sans cesse, ses petits travers :
- La narration entrecoupée, égarée, haletante, censée traduire la montée vers l’orgasme3
- Le cliché4 ; je publierai un jour un article sur les clichés littéraires. Pour faire vite, le recours au cliché n’est pas seulement un problème de forme : il affaiblit votre propos ; quand on écrit avec les mots de tout le monde, on pense moins bien, et on écrit la même chose que tout le monde…
- Les figures imposées : rien de plus convenu, chorégraphié que les scènes érotiques des écrivains d’aujourd’hui. L’amour après le dessert, la fellation… La fellation serait symbole de libération sexuelle, dit-on. Mais qui scandalise-t-elle encore ? La « pipe de roman » ne fait même plus rosir les rosières !
- Le mysticisme flou : la scène d’amour doit désormais faire entrevoir le divin. Les scènes de sexe conventionnelles sont parsemées de « oui », censés signifier une sorte d’acceptation cosmique. Mais le cosmique, c’est comme le foie gras : à la longue, ça colle quand même un peu au palais…
Racontez le sexe à votre façon
Dans les scènes érotiques, comme dans toutes les sortes de scènes, il s’agit avant tout d’être vous-même ; de dépasser les réflexes d’écriture. Tout est à inventer, tout est à retrouver. Cherchez vos connexions intimes avec le sujet, identifiez vos influences culturelles cachées. Ne soyez plus un chameau, soyez un lion, en attendant de redevenir un enfant. Pour un sujet aussi éminemment intime que l’érotisme, revenez à vos propres envies, à vos propres fantasmes ; ce ne sont pas forcément ceux de Camille Laurens et de ses nombreux clones…
Des exemples ? En voici trois. Ces trois auteurs, connus ou moins connus, ont appris à raconter le sexe à leur façon.
Chez Anaïs Nin5, nous avons la description simple, presque naïve, parfois maladroite, de ce qui se passe. Le récit ne se compose de rien d’autre que de ces descriptions. Il entretient l’objectivité, avec des accents de tendresse. Il montre un magnifique travail sur les gestes, les jeux, la situation, les intentions de chaque instant. Nin raconte à petites touches, sans exhaustivité. Elle ne parle pas de l’orgasme, parce que ce n’est qu’une anecdote dans une scène heureuse (« la mer les recouvrit »). Elle se passe de toute métaphore, de tout adjectif. Et puis… elle met la femme au centre de l’action.
Chez Henry Miller6 on trouve une sexualité bien masculine, mais surtout très personnelle. Les situations sont extravagantes, on s’échange des mots loufoques, on prend des risques. On compare les sensations à des référents totalement incongrus. On fait l’amour, et autre chose en même temps ; on y va toujours avec une certaine nonchalance. Le lecteur garde toujours un demi-sourire ; il y croit moins qu’à moitié.
Pourtant, à chaque fois, Miller nous construit la scène de sexe comme la plus belle séance de baise de toute sa vie. Le sentiment amoureux n’est pas toujours présent, mais ses moments de sexe sont profondément riches et humains. C’est un jeu joyeux entre petits salauds.
Dans le texte (à ma connaissance inédit) d’un certain Prince de la Moule7, on trouve un bon paquet d’ironie et une belle maîtrise de la mise en scène. Le style mélange tournures d’argot à la San Antonio, et inventions littéraires. La situation, un jeune garçon qui perd son pucelage dans les bras d’une femme mûre lors d’un voyage linguistique, sort nettement de l’ordinaire ; un cocktail très personnel, pour une scène qui interpelle.
À retenir
Dans une époque où l’érotisme n’a plus rien de choquant, et n’est plus transgressif en soi, comment, malgré tout, écrire du sexe qui émoustille ?
Je vous propose quelques principes simples :
- Travaillez sur vos pudeurs ; mettez-vous en danger… et dégustez le risque !
- Sachez faire monter l’attente : tout le plaisir en provient ;
- Mitonnez-nous des situations érotiques « aux petits oignons » ;
- Regardez en vous-même : pour raconter l’intimité des autres, connaissez la vôtre.
Et toi, hypocrite internaute… Parle-moi de tes scènes coquines, celles que a adorées lire, ou écrire.
1. « La pudeur ? […] – L’homme ne veut être ni troublé ni distrait dans ses jouissances. Celles de l’amour sont suivies d’une faiblesse qui l’abandonnerait à la merci de son ennemi. » (Supplément au voyage de Bougainville, Denis Diderot) ↑
2. La littérature sans estomac, Pierre Jourde, L’Esprit des Péninsules, 2002. ↑
3. « Sa queue sur mon ventre nu, sa langue sur mes seins, sa volonté, son désir, ma robe bleue par terre comme un décor de piscine, comme les tissus de soie dont on fait la mer au théâtre, le bruit de l’eau, l’odeur du chlore, danser, nager, plonger, vivre, oui, maintenant, non, pas maintenant, hier, yes, yesterday. » (C. Laurens, encore, citée dans Le Jourde et Naulleau, précis de littérature du XXIe siècle, Pierre jourde, Eric Naulleau, Mots et Cie, 2004.) ↑
4. À propos du terme « queue » utilisé dans le passage ci-dessus, nos deux critiques notent : « Terme libéré, pour désigner le membre viril. Présente l’avantage d’animaliser légèrement le coït (indispensable : faire l’amour comme des bêtes). Dans les scènes d’amour littéraires contemporaines, on dira généralement « queue » ou « bite ». À éviter : « sa biroute sur mon ventre nu » ou « sa bistouquette sur mon ventre nu ». » ↑
5. (Maria joue avec Evelyn dans la mer) « Soudain, elle sentit entre ses jambes quelque chose qui n’était pas une main, quelque chose de si inattendu, de si gênant, qu’elle se mit à crier. Ce n’était pas Evelyn mais un jeune homme, le plus jeune frère d’Evelyn, qui avait glissé son pénis en érection entre ses jambes. Elle cria mais personne ne pouvait l’entendre, et, en réalité, ses cris n’étaient qu’une comédie qu’elle avait bien mise au point. En vérité, l’étreinte du jeune homme lui semblait aussi douce, chaude et caressante que le contact de la mer. L’eau, le pénis et les mains qui la touchaient éveillaient sa sensualité dans tout son corps. Elle essaya de s’échapper. Mais l’adolescent nagea sous elle, la caressant, s’accrochant à ses jambes et, venu par derrière, la chevaucha. » (Venus Erotica, Anaïs Nin, le Livre de Poche, 1969.) ↑
6. « La nuit était chaude ; je m’allongeai sur le dos et contemplai les étoiles. Une femme passa, mais ne remarqua pas ma présence. Ma pine pendait toujours dehors et recommençait à s’émouvoir sous la tiédeur de la brise ; et elle était toute frémissante et bondissante, quand Mara revint. Mara s’agenouilla à côté de moi, avec ses pansements et sa teinture d’iode. Mon vit la regardait sous le nez. Elle se pencha et le goba avidement. Je repoussai la pharmacie et je fis basculer Mara par-dessus moi. J’avais déjà lâché ma bordée, qu’elle continuait à jouir, orgasme sur orgasme, au point que je pensais qu’elle n’en finirait jamais. » (Sexus, Henry Miller, Buchet-Chastel, 1968.) ↑
7. « Elle est allongée sur le lit. Ce coup-ci, elle a retiré son slip et j’aperçois sa toison d’or. C’est une vraie blonde et moi, je suis un vrai con. Si jamais j’essaie de descendre à la cave, j’ai toutes les chances d’arroser le plumard avant de présenter nounours au marchand de sable. Elle me fait signe de m’allonger à côté d’elle. Comme dans un ralenti dans un film d’Alfred Hitchcock, je vois le Prince de la Moule se redresser alors que le reste de mon corps s’approche du lit. Elle s’écarte. Je suis à côté d’elle. Elle presse ses lèvres contre les miennes. Ses seins frôlent mes pectoraux sous-musclés. Sa main gauche me flatte la fantaisie. Elle passe sa jambe gauche au-dessus de mes guiboles et je me dis que d’ici quelques secondes, je connaîtrai enfin le Secret de la Vie. » ↑
voilà un sujet brûlant ^^
J’aurai juste envie de rebondir sur le fait que pour n’importe quelle scène, et encore plus peut être quelque chose de si personnel, on est forcément influencé par ce qu’on connait, et lorsqu’on a, disons, peu de vécu en la matière, on se tourne vers les références culturelles, et bam, voilà le cliché qui arrive. Ou alors on libère les fantasmes et ça devient pas très lisible et encore cliché ! Pas simple XD
Il y a une solution que je n’ai pas signalée, pour ne pas passer pour un méchant pisse-froid, et pourtant elle existe : il est possible aussi de faire l’impasse sur les scènes d’amour (« Retirons-nous sur la pointe des pieds : le reste de la nuit leur appartient… ainsi qu’à tous les voisins de leur HLM surpeuplé »).
Blague à part, si vous n’osez ou ne savez pas, il est plus prudent de ne pas raconter…
Difficile de faire moins érotique qu’une scène de viol et pourtant les mêmes problèmes de vocabulaire se posent. Il y a trois ans j’avais essayé d’écrire une nouvelle là-dessus mais c’est d’autant plus difficile qu’étant un homme (hum !) je n’ai pas les craintes que peuvent avoir les femmes ; je dois me contenter d’imaginer.
J’avoue ne pas avoir de réponse pour cette situation-là, moi non plus. Je connais un écrivain qui a renoncé tout simplement à écrire des histoires ayant une scène de viol, car il atteignait les limites de ce qu’il pouvait imaginer…
C’est vrai qu’il y a encore quelques années, voire quelques mois, je n’osais en écrire, surtout par peur de ce que mes proches en penseraient. Depuis que j’ai dépassé cette appréhension, je trouve que c’est une scène comme une autre. 😉 C’est amusant de lire votre article maintenant alors que j’ai rédigé une courte
http://desirdhistoires.wordpress.com/2012/05/25/silence/
la semaine passée, pour mon jeu d’écriture hebdomadaire (écrire un texte avec des mots imposés par les lecteurs – ce qui explique certains détails).
Ah oui, ce petit texte est très efficace. Une réminiscence de l’histoire d’Eros et Psyché ?
Pas du tout. Un fantasme, peut-être. 😉
Bonjour,
Pour en revenir aux scènes érotiques, c’est quelque chose d’assez personnelle. J’ai écrit pas mal de scènes pour des histoires diffusées gratuitement sur le net. La première scène que j’ai écrite, je rougissais ou rigolais nerveusement pendant toute l’écriture, j’ai mis du temps à avouer à mon mari que j’écrivais des histoires à caractères érotiques, et encore plus de temps à ma mère qui est plutôt ouverte, mais c’est vraiment très personnelle comme écriture. La peur aussi de passer pour une « perverse »qui aime le sexe. Mais au fur et à mesure que j’en écrivais, j’étais de plus en plus décomplexée, ça venait naturellement, bien sûr ça m’a valu quelques chaleurs au niveau des joues, enfin pas qu’au niveau des joues^^, mais plus aucune honte et vous voulez la vérité :
Les gens aiment le sexe et les femmes encore plus xD. J’ai une majorité de lectrices, elles sont totalement décomplexées par rapport à ça, du moins derrières leurs écrans. En même temps, je ne dis pas qu’il faut écrire des scènes de sexe pour faire des scènes de sexe et avoir des lecteurs. Mais je connais énormément de livre qui ont eu leur franc succès grâce à cette partie non négligeable.
Même si elles n’iront pas le crier sur le toit.
La société est un frein il faut bien l’admettre, ce n’est pas « convenable » et quand ma mère a lu mon manuscrit, je me suis planquée un moment. Rendez-vous compte, sa fille écrit des scènes de sexe ou lemon comme on dit sur le net ! Et finalement je me suis inquiétée pour rien.
Mais après tout le sexe fait bien plus partie de la vie que le meurtre, c’est à espérer du moins.
j’ai écrit une seule fois une scène de viol, mais sans trop la détailler, parce que je n’y arrivais pas, je me disais “pense à toutes ces femmes à qui ce genre d’horreur est arrivé.”
Mais que penser des scènes de crimes alors, cela voudrait dire que d’un point de vu moral c’est moins horrible de tuer son voisin que de coucher avec lui ? lol
« le sexe fait bien plus partie de la vie que le meurtre »
J’aime beaucoup cette façon de prendre du recul.
Merci pour ton témoignage très intéressant !
Bonjour, je déterre un sujet et votre ressenti à ce sujet. Etant en ce moment à l’écriture d’un roman je me trouve confronté à l’écriture de scène sexuelles d’un couple. Je suis d’accord avec bon nombre des intervenant sur la difficulté à décrire une scène sans tomber de la misère des mots. Alors quelle méthode adopter ? Sa propre expérience, celle des autres , celle de nos propres lectures ? et dans tout cas quelles mots utiliser. Le bon vieux Français, l’argot des mots inventés de toutes pièce. J’avoue me perdre dans tout ça. Peut-être confier cette tâche à un femme qui aura sans doute l’âme verbale plus poétique que l’homme lambda.
Je ne pense pas que les femmes soient plus « spécialistes » (ou moins) que les hommes…
J’ai essayé de donner quelques principes utilisables, et certains commentaires en proposent aussi.
Bon courage !
Article très très intéressant, encore une fois.
Pour ce qui est d’éviter les clichés, l’écriture érotique y est peut-être plus soumise (aux clichés) encore que toute autre écriture, non pas par manque de connaissances sur le sujet (on pourrait penser que les clichés naissent forcément de la méconnaissance d’un sujet, mais non), mais parce que, lorsqu’on écrit un texte érotique, on entre forcément dans un domaine intime : on se montre, non plus en tant qu’auteur mais en tant que personne. Alors, certes, c’est le cas de toute écriture/tout sujet (on se montre toujours), mais l’image que l’on donne de soi vis à vis de la société est quelque chose sur lequel il est difficile de faire l’impasse lorsque l’on donne à lire un texte érotique, alors c’est parfois plus facile de se réfugier dans le cliché : de faire comme les autres, à défaut de faire quelque chose qui nous est plus propre… Du moins, c’est ce que j’ai constaté, parfois même en lisant des scènes de sexe écrites par des femmes ayant un certain âge, des enfants… donc une expérience évidente, et tombant pourtant dans de purs clichés, parfois même de l’ordre du peu réaliste voire du purement irréaliste (exemple de l’orgasme fulgurant de la première fois chez la femme, entre autres, et vraiment entres autres avec un gros « S »), du moins dans le domaine dans lequel j’évolue le plus souvent, et qui est celui de la fanfiction (un peu à part de l’écriture originale, mais pas si éloigné non plus).
Pour un témoignage plus personnel, j’écris depuis quelques années et, justement, principalement des fictions à caractère érotique, et j’ai constaté qu’il m’avait fallu, malgré l’âge de vingt-six ans auquel j’ai commencé à écrire, dompter ces réserves personnelles, texte après texte, parce qu’à partir du moment où on ne fait plus « comme les autres », dans ce domaine, on est obligé de se montrer : on ne peut plus se cacher sous l’écran de l’influence des autres textes, en sous-entendant que, si on écrit ça, c’est qu’on l’a lu ailleurs, pas qu’on l’a forcément imaginé/fantasmé/vécu, surtout si on part dans des actes un peu poussés. Et, pour extrapoler un peu, je pense aussi que c’est une des raisons (du moins, c’est une des miennes, même si j’ai depuis dépassé cette réserve-ci aussi pour écrire aussi autre chose) pour lesquelles on voit tant de femmes écrire, notamment dans le milieu de la fanfiction, sur des sexualités qui ne sont pas les leurs : parce que, là encore, c’est un voile qu’on peut poser sur sa propre sexualité (« non, ce n’est pas moi, c’est un homme »).
Du coup, la pratique dans le but d’apprendre à se dépasser à ce sujet est le meilleur moyen d’aller plus loin.
Il y a des scènes d’érotisme dans la fanfiction ??
Sérieusement, merci pour ces compléments d’analyse très fins et très bien observés. Un pas de plus vers la décomplexion…
Voici qui ferait un éventuel sujet de futur article, peut-être ? (puisque vous parliez dans votre autre réponse de suggestion).
Sinon, oui, la fanfiction est un haut lieu d’écriture érotique ! Souvent de manière très poussée, d’ailleurs, l’exemple du best seller anglophone « Fifty Shade of Gray » (dont je connais l’histoire, ce roman/ancienne fanfiction du fandom Twilight ayant beaucoup fait parler dans le milieu de la fanfiction, mais que je n’ai pas lu) n’étant qu’une infime représentation de ce qui se trame dans l’univers obscur de la fanfiction… !
Ah oui, évidemment, il y a aussi les fanfictions Twilight. Je pensis surtout aux mangas.
Du coup je suis allé voir des fanfics Twilight érotiques, mais ce que j’ai trouvé ne m’a pas beaucoup convaincu. J’imagine qu’il faut farfouiller un peu…
Bonjour, je viens apporter quelques compléments d’informations :
Chez les animes et mangas aussi, les scènes érotiques sont de mises ; plus précisément, il y en a partout, principalement écrites par des adolescents. Les personnages fictifs sont des nids à fantasmes, je ne pense pas que ce soit, au final, si étonnant que ça. Quand on est fan, après tout…
C’est un sujet vraiment répandu, et beaucoup de lecteurs de fanfictions ne ressentent pas de gêne à en lire, au contraire.
Je parle surtout par expérience, car j’écris une fanfiction (des, en réalité… mais les autres ont abandonné le navire 🙂 ), et le site où je la poste regorge de scènes érotiques (« lemons » dans le milieu).
Voilà pour cette parenthèse !
Bonne journée à vous
OK, merci pour ces précisions.
Avez-vous un ressenti sur la sexualité telle qu’elle est traitée dans les fanfictions ? Et dans votre écriture, vous vous conformez à ces « canons » ?
Je suis assez neutre lorsque je tombe sur une scène érotique dans une fanfiction, à vrai dire, étant donné que c’est en général assez bourré de clichés/d’idéaux… Bref, ça manque grandement de réalisme. Je ne me targue pas de faire mieux, mais je ne les trouve pas plaisantes. Du reste, les auteurs font ce qu’ils veulent, ça va de soi, même s’il y a des sujets sensibles qui sont banalisés au possible tels que le viol… Particulièrement dans les relations homosexuelles. C’est décevant.
Oui, je me conforme à ce que dit l’œuvre d’origine. Je ne me permets pas d’aller au-delà, je n’y arrive pas, je souhaite être rigoureuse à ce niveau (et au niveau des personnages en général, de toute façon). Lorsque j’écris une scène érotique, c’est uniquement entre deux personnages que j’ai créés, car l’histoire sur laquelle je me base ne contient pas une once d’érotisme – et, supposément, ses protagonistes non plus. Enfin, l’univers de l’auteur d’origine est loin de se prêter à ça, après tout (l’Attaque des Titans, si ça t’intrigue ; et actuellement, ça parle guéguerre, retournements de situation assez mindfuck, esclavage et stratégies. Il fait du bon boulot, le bougre !)
Pour m’éloigner de ma petite personne x), beaucoup jettent l’univers de base « à la poubelle » en sexualisant ses personnages. On peut trouver des scènes érotiques entre Hermione et Malfoy, ou Gimli et Legolas, parfois Macron et je ne sais qui, il y a aussi énormément d’histoires qui imaginent des relations sexuelles entre des membres de groupes de pop coréenne (je vois ça chez mes abonnés, mais il en est de même, je suppose, pour les One Direction… Par contre, je n’ai jamais vu ça chez Van Halen ou autres groupes de leur trempe/génération, c’est à creuser ). Je ne sais plus où est la limite à ne pas franchir tant ces procédés grouillent, à force ! En tout cas, je reste dans ma zone de confort niveau écriture.
Je veux dire, il est assez compliqué pour moi d’écrire une relation sexuelle entre Thor et Iron Man…
Entre Gimli et Legolas ! Entre van Halen et… Joan Jett ?! Entre Macron et… n’importe qui !?!
Merci pour ce retour, je me suis frotté les yeux en te lisant 😉
Je trouve ta position en tant qu’auteur assez intéressante, aussi.
Après, ce besoin compulsif d’accoupler des personnages qui n’ont rien à faire ensemble, est assez fascinant. Je pense qu’il y a là un enseignement important sur la mécanique des histoires, sur ce que la fiction produit en nous, au niveau psychique, cognitif, même… Je m’arrête là, ça deviendrait de la psychologie de comptoir.
Bonjour,
Vos remarques sont intéressantes. Il est vrai que ce n’est pas évident de décrire une scène de ce type, surtout si l’auteur n’est pas du même genre que son héros (auteur femme, héros homme par exemple), mais que l’habitude rend plus à l’aise. Effectivement, le pire serait de tomber dans le véritable cliché sans personnaliser un minimum la scène. Mais on ne peut pas éviter complètement les stéréotypes, surtout que vous avez abordé le sujet de la fan-fiction (ex : ce qu’on peut trouver dans les yaoi). Si certains romans « classiques » qui ne sont pas érotiques peuvent se permettre une certaine originalité dans leurs scènes d’amour, n’oublions pas que les romans à caractère érotique ou dont le but premier est d’être sentimentaux (même s’ils abordent le thème avec du fantastique ou du policer, etc.) doivent forcément correspondre à des codes et des attentes de lecteurs / lectrices même si ces histoires ne reflètent en aucun cas la réalité mais ce que le lecteur fantasme. Les romans Harlequin se ressemblent souvent dans les codes et la manière dont la scène d’amour se passe, les romans édités par les maisons d’édition homosexuelle idem, bref, je pense qu’on ne peut pas forcément éviter complètement le cliché sinon ça n’intéresse pas le lecteur qui a acheté justement ce bouquin pour trouver ceci ou cela. Mais si dans le déroulement de la scène il est difficile d’être particulièrement créatif, alors peut être qu’on peut l’être dans le descriptif et le choix des mots ? Ainsi ça permettrait de s’éloigner de ce que les autres ont écrit, en mettant par exemple un petit commentaire à un moment donné afin d’éviter le côté « extase sublime et vagues déferlantes » et j’en passe (insérer par exemple : « c’est une position périlleuse qui les fait tous deux ricaner comme des adolescents pendant un bref instant » juste avant qu’ils reprennent leurs acrobaties ? )
« le lecteur qui a acheté justement ce bouquin pour trouver ceci ou cela »
C’est là une chose qui continue à me dépasser, enfin bref. Le propos de mon article, comme vous le pressentez, s’adresse plutôt aux auteurs de romans « généralistes » pour qui la scène érotique est un moment parmi d’autres, à ne pas éluder.
Ceci dit, j’aime bien votre idée pour s’éloigner des codes tout en les respectant…
Ah, dommage, j’aurais pu vous renseigner. Oui, en matière de fanfiction, il faut fouiller, et pas qu’un peu, surtout du côté du fandom Twilight ! Je m’y suis justement penchée très dernièrement, étant donné que je suis administratrice d’un blog de recommandation de fanfictions et de fictions originales hébergées sur le web sur lequel on est une équipe à bosser, et que je me disais que ce n’était pas possible qu’on ne puisse par trouver une fiction en français sur le couple Edward/Bella pouvant ne serait-ce que passer la barre du niveau minimum pour être recommandée et, très honnêtement, j’espère qu’il n’y aura pas d’amateurs de fanfictions sur ce fandom pour lire ce que je dis ici, mais ce fandom est un peu « maudit »… Sinon, si vous voulez toujours voir ce qui s’écrit en tant que fanfiction à caractère érotique (voire carrément porno : il y a de tout), il y en a plein de recommandées :
http://ficisnottheenemy.wordpress.com/
, surtout si vous regardez dans le tag
http://ficisnottheenemy.wordpress.com/tag/1618/
et particulièrement pour les fictions indiquées comme étant de rating 18+ (et même les deux pauvres que j’ai finalement réussi à dénicher, après de grands moments de désespoir, sur le fandom Twilight, même si non exemptes de défauts : on est dans un domaine amateur, il ne faut pas l’oublier). Sinon, si vous ne souhaitez pas fouiller, je peux vous en suggérer quelques-unes dont j’aime beaucoup le style des auteurs, d’une manière générale :
http://bottleinmyboot.livejournal.com/3406.html
, en
http://www.fanfiction.net/s/7861748/1/Ce_qui_est_a_Holyhead#
(ou homosexualité féminine) et en
http://www.fanfic-fr.net/fanfics/Animes-Mangas/N/Naruto/Clair-Obscur/8447/41721.html
(ou homosexualité masculine).
OK, voilà qui complète la question. Merci pour ce défrichage !
Merci pour votre remarque, cela m’incite donc à poursuivre de cette manière. En fait, je pense que mettre un peu d’humour dans une scène d’amour, si on en est capable et que ce style colle avec les trois cent autres pages, ça permet de dédramatiser et d’écrire plus facilement, voire même de s’amuser en l’écrivant (et par-là même, d’éviter de rougir à chaque phrase, du coup). Car j’imagine que si par exemple on a un récit axé sur l’action, assez rapide, et qu’on trouve tout d’un coup en plein milieu une scène de sexe téléphonée, avec plein de descriptions sur les orgasmes et des adjectifs hyper stéréotypés, ça ne colle plus du tout au style général.
Personnellement, j’ai aussi essayé de respecter une certaine « chorégraphie » pour que les gestes des protagonistes coulent de source et pour éviter les cassures du genre : la main est là à un moment et juste après il se passe ça alors qu’on a l’impression que la scène ne « coule pas » toute seule et qu’elle est un peu laborieuse… N’oublions pas que ce genre de scène doit quand même provoquer une certaine émotion chez un lecteur et lui paraisse logique, même s’il n’a pas lui-même expérimenté ce qui est décrit.
Enfin bref, je dis ça, mais il n’en reste pas moins que jusqu’à présent, aucun de mes amis n’a eu le droit de lire ce que j’écrivais (et je les remercie de leur patience, parce qu’ils sont sacrément frustrés par mon attitude, surtout que je ne distille les infos qu’au compte-goutte). C’est peut-être idiot, mais à ce stade je préfère encore que ce soient des inconnus qui ne m’ont jamais vue qui jugent mon texte plutôt que des personnes qui me connaissent et se diront peut-être « tiens, elle a ça dans la tête ? » (scène de sexe ou pas, là je parle en général). Je n’ai pas encore résolu ce conflit, mais ça viendra peut-être, avec le temps. Car l’acte d’écriture, ce n’est pas faire sa comptabilité ou ses courses, mais c’est sortir des choses de sa tête et leur donner une existence, alors forcément on aura d’un côté les décomplexés, et de l’autre ceux qui manquent de confiance par rapport à leurs créations, manque de confiance encore plus fort à cause de cette pression sociale évoquée plus bas lorsqu’il s’agit de scènes d’amour.
En tout cas, merci pour cet article, car on a toujours beaucoup de conseils sur l’écriture, mais quand il s’agit de certains sujets particuliers comme celui-là, qui pourtant nous concerne tous, c’est moins souvent le cas. Alors là, on se sent du coup moins seul.
Je note autre chose que je n’avais jamais formulé sur la bêta-lecture : oui, il est souvent difficile, pour soi, de faire lire son texte à des gens qui nous connaissent. Si on se tourne vers des inconnus, bénévoles ou pros, c’est non seulement pour avoir un avis plus objectif, mais aussi pour dépasser les inhibitions du « faire lire ».
Et sur la question d’aborder de problèmes spécifiques d’écriture : c’est une des choses qui comptent pour moi dans ma démarche. N’hésitez pas, chacun, à me proposer des sujets de ce type.
Bonjour,
Déjà (désolée pour le cliché !) je voulais vous remercier de donner de votre temps pour transmettre votre expérience en tant que professionnel de l’écriture ! On se sent seul en tant qu’écrivain, comme dans tout processus de création…
Pour réagir à votre article, j’ai envie d’ajouter une petite chose : que la règle d’or pourrait être « Connais-toi toi-même ». Finalement, on en revient toujours au même… Que ce soit pour décrire l’essoufflement d’un personnage lors d’une course-poursuite, ses désagréments liés à une tenue vestimentaire ou ses émois érotiques, il faut d’abord être attentif à nos propres sensations pour pouvoir les retranscrire avec des mots justes et surtout qui nous appartiennent.
Le style vient de la façon dont on décrit le monde et les sensations avec des mots qui nous sont propres, et le sexe n’échappe pas à cette règle. Pour avoir nos propres mots, il faut entretenir notre sensibilité. Prendre le métro devient une expérience extraordinaire, pour peu qu’on soit attentif à ce qu’il se passe autour de nous, en nous, aux interactions… Alors une partie de jambes en l’air !
Vous avez raison. C’est peut-être en ne se faisant pas toute une montagne d’une scène de sexe, qu’on l’écrira avec justesse.
Merci.
Bonjour ,
Celà fait longtemps que le poste a été mis en ligne, mais je me permets de répondre car je pense que cela peut être utile pour de futurs lecteurs.
Si la description de la scène est absolument centrale, vous pouvez vous renseigner. Internet est une vraie mine d’or pour ce qui est des références.
C’est quoi, une référence ? C’est un morceau de réel qui vous permet de représenter une réalité « vraie ». Un témoignage, par exemple… A l’image du dessinateur qui va faire du nu sur modèle réel pour connaitre l’anatomie humaine, les témoignages sont des références pour le fonctionnement de l’esprit humain.
Après, pas besoin d’être une femme pour comprendre la douleur, la peur et la profonde humiliation d’un viol. Des hommes comme des femmes se font violer et comme toutes les situations de violences extrêmes, les émotions ressenties à ce moment là sont universelles…
Je n’en suis pas si sûr. Disons que j’aimerais le croire. Mais certains écrivains ont plutôt tendance à dire qu’on ne peut écrire que sur ce que l’on connaît…
Mais dans ce cas, il n’y aurait pas par exemple beaucoup de textes de science-fiction.
Je reste perplexe sur cette question-là.
A la personne qui se demandait si on peut écrire quelque chose d’érotique sans scène de sexe la réponse est oui.
Jettez donc un coup d’oeil à ce livre : Auteur de romans érotiques par Anissa Millon sur Amazon =>
http://www.amazon.fr/Auteur-romans-erotiques-Anissa-Millon/dp/1495917886/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1393411774&sr=8–1&keywords=auteur+de+romans+%C3%A9rotiques
Là vous faites un peu de teasing… On ne sait pas s’il n’y a pas de scène de sexe, au seul vu de l’extrait 😉
pensez-vous qu’on peut écrire des passages sans sexe dans un texte érotique ?
Dans un texte érotique ???
Qu’entendez-vous par « sans sexe » ?
Bonjour Nicolas, bonjour à tous. j’écris des nouvelles depuis un certain temps déjà. je travaille en ce moment sur un feuilleton érotique.où la prose côtoie l’obscénité. il me semble que l’écrivain se trouve souvent dans ce genre situation où il doit lâcher prise. Ecrire c’est s’engager, se vêtir comme se dévêtir, c’est laisser parler l’animal en soi. Ce lâcher prise de l’auteur existe donc que cela soit pour faire rêver, frémir ou frissonner de plaisir. Enfin ; c’est ainsi, je crois, que le lecteur sait qu’on ne lui ment pas. Il en va donc pour les scènes de sexe, comme pour toute autre.
La littérature érotique existe depuis longtemps. et il n’est pas paradoxale de la voir encore se vendre encore « sous le manteau » (-malgré le succès dernier d’un best-seller que je nommerai pas ici, que j’ai lu et qui m’a laissée de marbre). Mais je dirai même que cet état de chose lui va bien. je me ravie moi-même d’être dans cette transgression, lorsque j’écris. Je m’adresse alors à mes lecteurs comme à des complices.
Voilà pour mon expérience. Elle vaut ce qu’elle vaut.
Nathalie Bessonnet
« où la prose côtoie l’obscénité »
» Ecrire c’est s’engager, se vêtir comme se dévêtir, c’est laisser parler l’animal en soi. »
Ce témoignage est très intéressant. Pouvez-vous expliquer comment vous arrivez à faire accepter cette approche ? Je pense qu’elle est légitime, mais nous connaissons la frilosité des éditeurs…
Bonjour a vous et merci pour cet article fort instructif, moi qui voudrai me lancé dans le roman érotique sa me donner quelque trucs pour un bon début.
Mais je me demander a partir de quel moment du texte devons nous commencer « LA SCENE » ?
Et comment ne pas tomber dans le roman porno je pense plus « trash » que le mimi roman érotique ?
Merci a vous.
[…] ne manquez pas de visiter l’article de Nicolas Kempf, rédiger une scène coquine, dont voici le lien. Je sais, je cite beaucoup Nicolas, mais seulement quand je suis d’accord avec lui. Et je vous […]