Ce que vous allez apprendre dans cet article :

  • Déceler vos petites paresses d’écriture
  • Y remé­dier !

Nous avons vu, dans un pré­cé­dent article (Qualités et défauts d’écrivains : le méga­lo­ma­niaque) ce qui guet­tait les hyper­ac­tifs de l’écriture et de la réécri­ture. Hélas, il existe une autre sorte d’é­cri­vain qui se trouve plu­tôt à l’opposé du spectre : le fainéant.

Lorsque vous achè­ve­rez la rédac­tion d’un manus­crit, gar­dez un point à l’esprit : ce n’est que le com­men­ce­ment de votre tra­vail des­sus. Gardez les manches retrous­sées : vous remet­trez un jour les mains dans le même cambouis.

Le jeune et le vieil écrivain

En matière d’écriture, rien ne doit vous paraître défi­ni­tif. Les vieux écri­vains ont tel­le­ment éprouvé cette règle, qu’ils passent leur temps à retra­vailler leur matière, à figno­ler inlas­sa­ble­ment. L’éditeur doit par­fois leur reti­rer la copie des mains pour pou­voir publier leur livre.

Et les jeunes ? J’en ai vu défi­ler, des débu­tants, quand je tra­vaillais en mai­son d’édition. Ils consi­dé­raient tous leur tra­vail comme achevé. Les vieux rou­tards, eux, étaient ravis d’entendre mes cri­tiques. Ils se sen­taient sou­la­gés de trou­ver quelqu’un qui aimait leur texte au point de vou­loir l’améliorer. Quelqu’un qui par­ta­geait un peu de leur dif­fi­culté d’écrire. Au contraire, avec les pre­miers, je devais déployer toutes sortes de pré­cau­tions pour leur faire revoir leur copie.

Souvent en vain.

L'écrivain et la réécriture
« Cent fois sur l’ouvrage remet­tras ton métier. » Non, c’est pas ça… « Cent ouvrages sur la foi du métier remet­tras. » Non, c’est pas ça… « Cent métiers… »

Écrivez, réécrivez, qu’y disaient

Pourtant, la réécri­ture est l’essence même de la pra­tique lit­té­raire.
Vous vou­lez publier ? Préparez-vous à des allers-retours par e‑mail, à des entre­tiens d’une heure au télé­phone, à des débats per­ma­nents. Préparez-vous à défendre vos choix d’écriture, et à céder le point, lorsque les argu­ments de votre édi­teur sont meilleurs que les vôtres. Préparez-vous à sor­tir de votre peau d’écrivain, et à juger froi­de­ment, côte à côte avec l’éditeur, vos écrits. Préparez-vous, peut-être, à réécrire des pans entiers de votre œuvre.

Et foin de paresse ou de pro­cras­ti­na­tion : « réécrire » ne signi­fie pas rem­pla­cer quelques mots par-ci par-là, votre lec­teur s’en fiche ; mais repen­ser les scènes en pro­fon­deur, les dia­logues, la com­po­si­tion. Tout, dans le manus­crit, est sus­cep­tible de chan­ge­ments : le titre, le début, la fin, le carac­tère d’un personnage…

Lorsque vous ne tien­drez plus le coup, rap­pe­lez-vous une chose : plus l’éditeur vous embête, plus il aime son métier. Meilleur il est, meilleur vous écrirez.

« Retoucher, c’est déchoir »

Vous vous dites peut-être que réécrire, c’est déchoir ? Que ceux qui vous demandent de reprendre votre texte vont l’altérer, le dégra­der ? Qu’ils n’y com­prennent rien ? Qu’un vrai grand œuvre est par­fait dès sa nais­sance, intou­chable, sacré ?

La vision roman­tique de l’écrivain prête sou­vent sa voix à la fai­néan­tise. Regardez ces argu­ments d’un peu plus haut, vous ver­rez qu’ils reposent sur du vent. Non, il n’existe pas un « état par­fait du texte » ; non, le reprendre ne va pas l’altérer. Écrire implique de com­mu­ni­quer. Et la bonne com­mu­ni­ca­tion doit être effi­cace. Subordonnez tout le reste, dans votre pra­tique, à cet objec­tif : l’efficacité.

La réécriture pour l’efficacité

Lorsqu’on inter­roge les « écri­vants » sur la qua­lité de leurs écrits, on obtient sou­vent de très belles réponses : mon texte me plaît « quand je suis content de tous les mots », « quand le brouillon est sur­chargé de ratures », « quand il y a une cadence qui s’en dégage », « quand je suis à sec d’idées », « quand j’entends le petit cla­que­ment du capu­chon du stylo qui se referme »… ou l’incontournable « quand je l’ai décidé ainsi. »

Or, le seul cri­tère mesu­rable, donc le seul cri­tère utile, reste l’efficacité du texte : quand il « marche » en public, quand à la lec­ture suc­cède le silence (le bon silence, bande de taquins !), quand le lec­teur vous réclame la suite…

L’efficacité, vous en aurez besoin quelle que soit votre spé­cia­li­sa­tion : roman, nou­velle, poé­sie, essai, théâtre, scé­na­rio… Citez-moi un seul genre où le texte peut se per­mettre de ne pas « fonctionner » ?

J’ai pour ma part changé plu­sieurs fois de cri­tères, d’objectifs d’écriture. J’ai cher­ché, moi aussi, le beau, le grand, le bien ficelé, l’œuvre totale, le nou­veau etc. Mais rien de tout ceci ne me satis­fai­sait long­temps. Tout était flan­qué par terre au pre­mier bâille­ment de mon lec­teur. Et puis j’ai trouvé ce défi, simple et grand : l’efficacité. Je l’ai adopté. Et j’ai renoncé pour tou­jours à être content de moi-même !

Voilà certes un cri­tère bien encom­brant : à aucun moment, il ne nous donne une idée de la somme de tra­vail qui nous reste à four­nir. Ce cri­tère, on ne peut pas le gau­chir par de belles valeurs, on ne peut pas s’asseoir des­sus avec un peu de jésui­tisme. Quand ça ne marche pas, ça ne marche pas.

Il y a de la beauté dans cette quête, il y a de l’idéal. L’efficacité vous semble peut-être terre-à-terre ? Moi, j’y vois l’as­cèse de l’écriture.


Vous êtes la per­sonne irrem­pla­çable qui a l’histoire en tête. Cette his­toire, vous en êtes res­pon­sable. Faites tou­jours le maxi­mum pour la trans­mettre à votre lec­teur. Si la trans­mis­sion se bloque, à cause d’une phrase trop com­pli­quée, à cause d’un ridi­cule dans le texte, vous serez seul responsable.

Vous serez cou­pable envers votre histoire.

Vous lui avez donné vie, vous avez voulu qu’elle existe. Assumez. Aidez-la à faire son che­min dans la vie… littéraire.


Et toi, mali­cieux inter­naute, où en es-tu avec cette ques­tion ? Quel est ton propre cri­tère de qualité ?

41 commentaire

  1. Kanata a dit :

    Ben, je ne vais pas faire avan­cer le débat des masses, car je suis tout à fait d’accord :
    Quel est votre propre cri­tère de qua­lité ? => quand j’arrive à fris­son­ner à la relec­ture d’une de mes propres scènes. Quand je suis obligé de relire un pas­sage trois fois pour cor­ri­ger l’orthographe, car je me laisse chaque fois empor­ter par le récit et perds ma concen­tra­tion de cor­rec­teur. Quand mes bêta lec­teurs me tannent du genre : « Heu… T’as pas la suite du truc que j’ai lu l’aut’ fois là ? » (alors que je ne les ai pas encore hon­teu­se­ment soudoyés).
    Est-ce que vous êtes du genre à tout flan­quer par terre puis à recom­men­cer ? => Je déteste ça ! Et j’ai long­temps courru enta­mer un autre texte plu­tôt que de reve­nir en arrière. Je ne regrette pas, j’ai beau­coup appris et pro­gressé chaque fois. Mais main­te­nant… oui, je le fais, car c’est le seul moyen d’avoir un texte « par­ta­geable » (à défaut d’être final 😉 )

    Par contre, Nikos, lui, vous direz :
    « C’est n’importe quoi, moi je fais un pre­mier jet et point final. Relire ? Et puis quoi encore ? Pourquoi pas pas­ser des heures à cor­ri­ger tant qu’on y est ? »

    1. Un petit truc pour la relec­ture-cor­rec­tion, que j’ai décou­vert en mai­son d’édition : relis à l’envers. Page par page, ou para­graphe par para­graphe, en com­men­çant par la fin. Ta ten­dance à t’intéresser au récit, à te lais­ser entraî­ner, sera net­te­ment réduite.

  2. Tolila a dit :

    En ce qui me concerne, je tiens assez de « l’auteur » fai­néant. Bien que repre­nant sans cesse le plan et le récit du pre­mier roman dont j’ai eu une idée sui­vie il y a seize ans, j’ai un mal fou à revoir ma copie quand un texte est achevé…mais pas assez bon pour la publi­ca­tion. Autocomplaisance ? Certes, je l’admets volon­tiers. Au fond, la meilleure façon de pro­cé­der au tra­vail de réécri­ture lorsqu’on se trouve dans ce cas, c’est pro­ba­ble­ment de lais­ser décan­ter. Trois semaines, six mois, un an ou même plus, peu importe, car il arrive un moment où les défauts se révèlent.

    Ceci dit, j’ai un petit faible pour l’un de mes écrits hon­teu­se­ment publié à compte d’auteur (si un édi­teur vous pro­pose un « contrat par­ti­ci­pa­tif », ne vous lais­sez pas prendre au piège. Il s’agit d’une publi­ca­tion à compte d’auteur qui ne dit pas son nom et mène à un échec pré­vi­sible et onéreux).

    1. C’est vrai, je n’ai pas parlé du « temps de décan­ta­tion », en des­sous duquel la réécri­ture n’est qu’à moi­tié effi­cace. Merci à toi Totila.
      Et merci de ta fran­chise ! Mais je suis sûr que tu n’es pas si fai­néant que ça…

  3. lolodubain a dit :

    A la ques­tion : Et vous quel est votre propre cri­tère de qualité ?
    1. Un style d’écriture qui me soit propre comme un bel outil que j’aurais réussi à for­ger au cours de mes années de labeur..
    2. Faire oublier à mon lec­teur qu’il est mal assis, que l’heure de son rv est lar­ge­ment dépassée…
    3. Le livre lu et rangé en biblio, don­ner envie au lec­teur de reve­nir lire une page au hasard…

    Est-ce que vous êtes du genre à tout flan­quer par terre puis à recommencer ?
    1. Oui, et pour preuve 13 fois oui, (nombre de fois où j’ai recom­mencé mon tout pre­mier roman de A à Z).
    2 Tout est tou­jours à réécrire.
    JP

    1. C’est cruel mais ça me plaît ; de mon côté, il m’arrive de résu­mer le métier d’écrivain à « celui qui fait perdre leur temps aux autres » 🙂

      Mais arri­ver à faire relire ses lec­teurs, voilà qui est dou­ble­ment fortiche !

  4. Joffroy Rudel a dit :

    Un article éclai­rant et sur­tout une manière sage d’aborder l’écriture. Un texte est sou­vent écrit sous l’effet de sen­ti­ments très forts et la pre­mière relec­ture peut paraître satis­fai­sante. Mais, une semaine, un mois plus tard, une fois que les sen­ti­ments ini­tiaux ont dis­pa­rus, la relec­ture est sou­vent déce­vante. C’est alors qu’il faut retra­vailler le tout effi­ca­ce­ment et objec­ti­ve­ment. Dans le film « Finding Forrester », le per­son­nage prin­ci­pal explique que le pre­mier jet s’écrit avec le cœur, la réécri­ture de ce pre­mier jet avec l’esprit. Merci de me remettre sur la voie de la sagesse !

    1. Il est vrai que L’effet « besoin de se relire » s’inscrit dans le temps.

      Il faut de la matu­ra­tion pour voir le besoin de réécrire, et il faut des années de pra­tique pour admettre que ses écrits sont a priori perfectibles.

    1. N’est-ce pas ? Je pense que lorsqu’on écrit, il faut sépa­rer les moments « du coeur », où l’on est celui qui écrit, avec tout le sen­ti­ment qui va avec, et les moments de froide rai­son, où l’on est tous les autres : le lec­teur, l’éditeur… Là, plus on sera sévère, incor­rup­tible, et mieux ce sera. Le moment où il faut beau­coup “ruser avec soi-même”…

  5. eponyme a dit :

    Bonjour,

    Je me suis retrou­vée en par­tie dans cette des­crip­tion. Et j’ai souri. En effet, je suis une pares­seuse tout autant qu’une hyper­ac­tive. Ce qui fait que je ne relis pas mes textes avant de les envoyer (j’en ai trop dans la tête), mais j’y suis contrainte par mes édi­teurs pour les cor­rec­tions. Je ne réchigne pas trop sur le sujet et les échanges sont positifs.
    Mais oui, il faut cla­mer qu’écrire n’est pas la seule chose qu’on demande à un auteur : il faut relire, cor­ri­ger, dépla­cer la vir­gule, apprendre la diplo­ma­tie, sou­rire au lec­teur, et apprendre la patience. Et tout cela n’est pas inné, loin de là !

  6. Zordar a dit :

    C’est vrai que par­fois les cri­tiques des bêtas-lec­teurs font très mal ! Il faut cepen­dant s’habituer a mettre sa fierté dans sa poche pour tra­vailler son texte (ou le lais­ser tom­ber si on consi­dère que c’est une cause perdue).

  7. Estelle V. a dit :

    Il faut effec­ti­ve­ment par­fois mettre son orgueil de côté. Je me sou­viens de ce que m’a un jour dit mon papa concer­nant l’un des textes que je venais d’écrire : « c’est de la merde ! ». J’étais tel­le­ment cho­quée que je ne vou­lais plus y tou­cher. Mais il s’est avéré que même mon plus grand beta tes­teur était d’accord avec le pre­mier avis. J’ai donc décidé de le réécrire. Et là… une énorme joie 😀 Ils ont tous adoré mon texte !

    Je crois qu’il ne faut jamais déses­pé­rer quand on écrit quelque chose qui ne plait pas du pre­mier coup. Il y a tou­jours la pos­si­bi­lité de s’améliorer et de faire adhé­rer le lec­teur à notre monde 🙂

    1. Ton papa a fait quelque chose de courageux…
      Je repn­sais l’autre jour à à ce bon Eric Naulleau, qui fait une sorte de consen­sus mou depuis qu’il s’est fait jeter de la télé comme un vieux slip : « Passer à la télé pour cas­ser les gens, c’est pas bien ». Je pense pré­ci­sé­ment le contraire. Ton témoi­gnage fait plai­sir à lire…

  8. Mellumiere a dit :

    J’ai lu quelque part que beau­coup d’écrivains pro­fes­sion­nels n’aiment pas écrire… Ce qui les pas­sionne, c’est le tra­vail de figno­lage qui s’ensuit. Je suis comme eux. J’aime retra­vailler mes textes, encore et encore… (trop peut-être) Un peu comme une pierre pré­cieuse brute qu’on façonne, mor­ceau par mor­ceau, pour révé­ler sa forme finale… Ou alors, on se rend compte que ce n’est qu’un vul­gaire cailloux et on le jette !

    1. Aha, Mellumière… Pour ma part, je retra­vaille aussi beau­coup, mais je le vois plu­tôt comme une malé­dic­tion. J’aimerais tant lais­ser der­rière moi les vieux textes, inven­ter, aller de l’avant… Mais il y a cette vir­gule qui… Argh !

      Et vous autres ? Comment vivez-vous la « post-pro­duc­tion » de vos textes ?

  9. Yan a dit :

    J’ai fait appel à un conseiller lit­tér­raire pour une lec­ture cri­tique de mon pre­mier jet de roman.
    Elle trouve l’histoire inté­res­sante et la nar­ra­tion fluide.
    Mais que de com­men­taires sur la suite ! J’étais si fière d’être arri­vée jusqu’au bout du manus­crit, que je suis téta­ni­sée par le tra­vail de ré-écri­ture que ejd ois faire. J’ai l’impression de tra­hir mon texte, le déna­tu­rer, lui faite perdre son inté­grité ori­gi­nelle, son authenticité.
    Bref, vous l’aurez com­pris, mon roman est mon bébé et je ne veux pas qu’on me le change. J’ai un rap­port fusion­nel, pas­sion­nel avec l’écrit.
    Je n’arrive pas à tout reprendre en pro­fon­deur. Je ne sais pas faire.
    Faut-il prendre une nou­velle feuille …blanche et tout recommencer ?
    Ou bien faire rougir..de cor­rec­tion (s) celles déjà écrites

    Je me retrouve entiè­re­ment dans ce défaut de l’écrivain ; : la fainéantise…saupoudrée de la peur de faire ..pire. Que le résul­tat soins moins bon que la pre­mière fois.… !

    Merci pour ce brillant article. Tres enrichissant

    Yan

    1. Pour vous répondre, ainsi qu’à tous ceux qui se posent la ques­tion (même s’il y a déjà des élé­ments dans ce blog), je pré­pare un article (en retard !)
      Publication demain j’espère. A suivre !

  10. L’article est publié
    ici
    , mais je vous mets ici un extrait de ma conclusion :
    « En atten­dant, vous qui avez sol­li­cité un conseil et ne savez quoi en faire, je vous conseille le petit exer­cice sui­vant : pre­nez deux-trois pages de votre texte. Ne dites rien à per­sonne. Réécrivez-les, en sui­vant hon­nê­te­ment les conseils qu’on vous a don­nés. Trois pages, pas plus. Puis com­pa­rez, tou­jours en toute hon­nê­teté, les deux textes. Franchement, cette nou­velle ver­sion (qu’elle soit meilleure ou pire que la pre­mière), est-elle moins la vôtre que la pre­mière ? Ce nou­veau texte n’est-il pas pas riche­ment, fon­da­men­ta­le­ment, lui aussi, le vôtre ? Faites le test ! »

  11. Plume a dit :

    Je viens de com­men­cer le tra­vail de ré-écri­ture de mon texte et je dois dire que l’appétit vient en man­geant. De fai­néante, je suis pas­sée à perfectionniste.
    Merci de m’avoir ouvert les yeux

  12. Steph a dit :

    Bon, je n’avancerai pas des masses non plus, mais moi je suis une grande fai­néante, au départ. Mais per­fec­tion­niste aussi. Mon grand-père disait tou­jours que le meilleur ouvrier était le fai­néant car il cher­chait l’efficacité du pre­mier coup… En l’occurrence chaque fois que je me relis, chaque fois je cor­rige, réécris, sup­prime, déve­loppe, vais faire des recherches. Je ne suis donc plus fai­néante ni vrai­ment effi­cace ma foi.

    J’ai eu des lec­teurs, qui ne me cor­rigent pas assez, et il y a un mois enfin quelqu’un qui cor­ri­geait, cri­ti­quait ! ouf !! que d’avancées, de réécri­tures en un mois !

    On me dit sou­vent « non, je ne te lis pas, c’est sur pc, imprime-le ». Mais trois cen­taines de pages dont je sais qu’elles seront encore modi­fiées dès que j’y met­trai le nez… je ne les imprime donc pas. Je trouve tou­jours des détails à rec­ti­fier, quelque chose qui me semble inutile, ou lourd, ou incohérent.

    J’ai aussi ren­con­tré le même souci de perdre le fil de mes cor­rec­tions en lisant, et j’y ai pal­lié en lisant par frac­tions… Aujourd’hui tel pas­sage qui m’avait sem­blé un peu ridi­cule l’autre fois, puis demain un autre plu­sieurs pages plus loin, ou avant.

    Je me suis déjà dit quatre ou cinq fois, « allez, la pre­mière par­tie, tu n’y touches plus, tu imprimes et tu ver­ras ensuite, finis la seconde par­tie, imprime-la aussi, fais les lire, dis­cute », mais pour l’instant c’est plus fort que moi… 🙁

    D’un autre côté, je retrouve tou­jours le même plai­sir à conti­nuer cette his­toire com­men­cée il y a déjà quatre ans, que j’abandonne par­fois quelques mois pour mieux y reve­nir, avec enthou­siasme. Et comme ma seule pré­ten­tion était de me faire plai­sir en créant un monde isolé de mes sou­cis quo­ti­diens, eh bien je m’estime heu­reuse pour l’instant !

    Sur ce je retourne à la lec­ture de vos articles…

  13. helsat a dit :

    Bonjour,
    Je suis un peu comme Plume : un grand défaut, le per­fec­tion­nisme. Et comme vous le disiez jus­te­ment, il faut par­fois que l’éditeur « arrache » le manus­crit des mains de l’écrivain pour enfin l’obtenir. Evidemment, je n’en suis pas encore là, je n’ai osé envoyer mon pre­mier manus­crit que la semaine dernière.
    Mais c’est vrai que c’est par­fois source de grand manque de confiance. J’ai com­mencé mon roman le 1er jan­vier 2012 (date sym­bo­lique ?) et l’ai ter­miné le 28 février, au prix de manque de som­meil parce qu’il faut bien aller au bureau entre-temps (mais quand on est pas­sionné on s’en fiche), et depuis je n’ai pas cessé de le lire et relire et le cor­ri­ger, pour finir par rajou­ter 7 pages cet été. Finalement, de 222 pages, il est passé à 255 pages. Un jour il faut bien se dire « bon, j’arrête là, je l’envoie ». Imprimé, pro­tégé, mis dans l’enveloppe fer­mée, prêt à par­tir à la poste le len­de­main matin. Et là, en pleine nuit : « zut, il faut que je rajoute cette ligne p.220 et que je change le lourd cela en ça. Le len­de­main, je me retrouve à rou­vrir les enve­loppes, à décol­ler le scotch de mes pochettes car­ton­nées pro­tec­trices, à réim­pri­mer les pages incri­mi­nées (et trois autres qui suivent, parce que for­cé­ment, le rajout des lignes a décalé mon cha­pitre), à revé­ri­fier qu’il ne manque pas de mots à cause de ce décalage…
    Enfin envoyé, je me dis « bon, là, il faut encore que je change ça ». Tant pis, j’ai fait des dos­siers infor­ma­tiques avec les ver­sions envoyées à tel édi­teur, et un dos­sier avec mon jet final que je change de temps en temps (bon, à ce stade, il ne s’agit plus que d’un mot par-ci par-là). Si par miracle mon manus­crit plaît à un édi­teur, il sera tou­jours temps de le pré­ve­nir que atten­tion, il se peut qu’il y ait une phrase ou deux sur les 255 pages qui ont changé depuis l’envoi…
    Bref, usant. C’est dif­fi­cile de cou­per le cor­don d’avec son bébé. La preuve, je n’arrive pas à me mettre à fond dans mon deuxième roman tel­le­ment ma tête est pleine du premier.
    Mais bizar­re­ment, moi qui n’ai jamais été per­fec­tion­niste pen­dant 35 ans, je viens de décou­vrir que dans ce domaine, si. Alors je me ras­sure en me disant que si je suis capable de m’investir à fond pour cette acti­vité, c’est peut-être parce que j’étais faite pour ça, même si le roman n’aboutit jamais à une publication…

    1. Ha ha !!! Énervant, n’est-ce pas ? « Mais bizar­re­ment, moi qui n’ai jamais été per­fec­tion­niste pen­dant 35 ans, je viens de décou­vrir que dans ce domaine, si. » Je ne sais pas si vous êtes faite pour cela, mais en tout cas vous pre­nez la chose au sérieux.

      Pour le casse-tête des « états » du texte, je vous conseille de ne pas cham­bou­ler tous vos envois pour un mot à chan­ger. La déci­sion de l’éditeur ne repo­sera pas a priori sur un tel détail, de toute façon. Il sera tou­jours temps, si vous êtes accep­tée, de lui signa­ler que vous avez conti­nué à tra­vailler sur le style.

  14. Andrea a dit :

    Mon propre cri­tère de qua­lité ? C’est quand ce que je lis me fait oublier que je suis à l’origine de ces lignes. Quand j’oublie la forme pour me consa­crer au fond. Ce qui rend, il faut l’avouer, mes séances de relec­tures difficiles.
    C’est d’ailleurs un cri­tère qui va devoir évo­luer car je suis rare­ment plei­ne­ment satis­faite de ce que j’écris (d’où le fait que pour l’instant, mon pc est le seul sup­port dis­po­nible pour lire tout mon fatras).

    J’allais répondre non à la seconde ques­tion (êtes-vous du genre à tout flan­quer par terre et à recom­men­cer), mais force est de recon­naître que c’est faux : je suis bien comme ça. J’évite au maxi­mum de le faire mais je l’ai fait (et le fais encore actuel­le­ment) pour mes plus vieux écrits.
    De 1) parce qu’au départ, c’était vrai­ment moche, et sur­tout parce que 2) je pas­sais d’un récit en épi­sodes à un roman avec cha­pitres (allez donc savoir pour­quoi j’avais écrit des épi­sodes au départ… influence télé­vi­suelle, pro­ba­ble­ment. J’écrivais sans trame, inven­ter une mini-intrigue de 20 pages c’était plus abor­dable). Quand le bou­lot est monstre, je per­siste à croire qu’il est plus simple de tout réécrire que de cor­ri­ger ce qui l’a été.
    L’influence de ce qui a été écrit, la logique de l’histoire souffrent de nos cor­rec­tions, et quand celles que l’on fait sur le fond de l’histoire sont monu­men­tales, il est sûre­ment pré­fé­rable de tout reprendre à zéro…

    1. Oui, les rai­sons de tout reprendre à zéro sont multiples.

      Il est par­fois bon de cher­cher quelque chose à conser­ver d’un état pré­cé­dent du texte : une idée, une phrase, un mot… Tout ce qui per­met de « relan­cer la machine », et de retrou­ver le plai­sir que l’on a pu avoir à écrire la ver­sion deve­nue obso­lète. Est-ce que je vous ai déjà parlé du
      frigo littéraire
      ?

  15. Ignus a dit :

    Pour ma part, après un long blo­cage qui m’empêchait de conti­nuer de rédi­ger mon roman, je me suis lancé dans une réécriture.

    Je m’effraie moi-même : cer­taines de mes pages sont abo­mi­nables. Qui plus est, mon intrigue à légè­re­ment évo­luée depuis. Je pen­sais ne pas y arri­ver, je pen­sais traî­ner et me frot­ter à un exer­cice des plus désagréable.

    Et bien, je me suis gra­ve­ment trompé ! Et heu­reu­se­ment. Si je n’arrive tou­jours pas à le conti­nuer de but en blanc, j’avance bien dans cette réécri­ture et je n’ai qu’une hâte : arri­ver à l’endroit ou je m’en suis arrê­ter pour conti­nuer ce projet.
    Et si jamais je bloque de nou­veau une fois là-bas, je me ferais vio­lence. Je n’ai pas passé quatre ans à éla­bo­rer mon scé­na­rio pour aban­don­ner que diable !

    (PS : je viens de décou­vrir votre blog et j’en dévore les articles un à un. Moi qui avait cer­tains jours un peu de mal à me rou­vrir Word pour ajou­ter des mots, j’écris tel­le­ment depuis peu qu’il m’arrive de rele­ver le nez et de me retrou­ver en direc­tion de Genève alors que je devais des­cendre à Lausanne !)

    1. Ah ah, encore un écri­vain de train… !

      N’oubliez pas que vous pou­vez vous orga­ni­ser comme vous vou­lez : si un pas­sage est vrai­ment blo­quant, lais­sez-le de côté et pas­sez à la suite.

      Et la rai­son pour laquelle un pas­sage vous bloque, en géné­ral, est que vous n’avez pas envie de l’écrire. Est-il alors vrai­ment indispensable ?

  16. Izru a dit :

    Bonjour.
    Je viens de décou­vrir votre site alors que j’arpente pour une énième fois inter­net, à la recherche de conseils d’écriture qui ne soient pas risibles.

    J’ai beau­coup ri en me recon­nais­sant dans ces articles. Je suis fai­néante. J’ai une peur panique de la réécri­ture à par­tir de ’rien’, même si je m’y plie tout de même de plus en plus. C’est une angoisse dont je ne connais même pas la cause. Et j’ai mis long­temps à recor­ri­ger mes textes, c’est-à-dire le temps d’avoir un ordi­na­teur per­son­nel. Le trai­te­ment de texte, c’est bien pra­tique pour retou­cher et recommencer.

    Mon cri­tère de qua­lité ? La flui­dité. Lorsque j’ai l’impression que les mots coulent natu­rel­le­ment à la lec­ture et que je m’emporte moi-même, je me sens satis­faite. Je pense que si le cri­tère évo­lue au fil du temps, c’est parce que l’on mûrit. Je vois l’exigence envers soi-même comme une preuve de maturité.

    Je n’ai que dix-neuf ans et une confiance en moi voi­sine du zéro selon mes proches. Lorsque vous dites que les jeunes écri­vains refusent de retra­vailler, je crois com­prendre ce qui les touche. Ils n’ont pas le recul néces­saire, sans doute des angoisses informes comme moi, ils consi­dèrent que leur pre­mier texte est sacré car il repré­sente peut-être leur capa­cité à ache­ver une his­toire longue pour la pre­mière fois.

    Si on leur explique que non, ils n’en ont pas fini, qu’ils n’en sont qu’au début de leurs efforts sur un texte qu’ils ont couvé pen­dant des années et consa­cré un dixième de leur vie pour les plus jeunes, ils se sentent effon­drés. Ils n’en voient pas la fin, ils ont peur de ne pas être capable. Alors ils refusent. C’est se voi­ler la face mais ils en ont BESOIN. La matu­rité, l’expérience, la sagesse, ils les acquièrent après avoir fait cette pre­mière ten­ta­tive. Le temps n’a plus la même valeur quand ils ont déjà essayé. Je les com­prend. Je pense qu’il y a de géné­reuses chances que j’agisse de même si l’un de mes manus­crits se retrouve sur la table.

    D’où le fait que votre jolie for­mule ’Retoucher, c’est déchoir’ tombe juste tout en n’allant peut-être pas au bout.

    Je ne pense pas non plus être un exemple en matière d’écriture. Je tra­vaille la mienne comme je peux. J’ai du mal, à cause de mes études qui me prennent un temps mal­heu­reu­se­ment énorme. Mais, alors que mes écrits ori­gi­naux me déses­pé­raient les uns après les autres, j’ai décou­vert l’exaltant petit monde de la fan­fic­tion que je vou­drais conseiller à tous. C’est un trem­plin dans l’exercice, une manière de s’abaisser pour rebon­dir. Pourquoi ? Grâce au par­tage, aux conseils, mais aussi à une sorte d’académisme dans l’apprentissage de la maî­trise du sus­pense, de la retrans­crip­tion des carac­tères et… de l’observation des choses à faire et à ne pas faire.

    Je vais peut-être un brin diver­ger, excusez-moi.

    Que pen­sez-vous du sup­port d’écriture ? La forme web, par­ti­cu­liè­re­ment ingrate, me plait pré­ci­sé­ment pour cela.

    Quant à trou­ver son lec­teur… Pour cela, per­sonne n’a été meilleur que ma famille. J’ai d’ailleurs été eupho­rique la pre­mière et seule fois où, après avoir angoissé par les futures cri­tiques que je sen­tais que j’allais rece­voir, on m’a com­pli­men­tée pour un texte. Je ne m’étonne pas que l’accueil des cri­tiques soit hou­leux. Je suis ainsi. Je hurle, je tem­pête, je nie… et sans l’admettre à voix haute, je prends en compte.

    …la jeu­nesse ?

    Toujours dans le désordre, je n’écris pas ce que je vou­drais lire mais je lis ce que je vou­drais écrire. J’écris ce qui me taraude, j’écris pour inté­grer les gens et les choses que je croise à mon uni­vers inté­rieur, j’écris pour ne pas explo­ser. J’écris pour pro­vo­quer, pour me jeter des défis. J’écris beau­coup pour moi-même et presque autant pour les autres, j’écris comme je hurle. J’écris pour mes per­son­nages, pour des ren­contres et des confron­ta­tions de per­son­na­li­tés, mais je lis pour des actions et du sus­pense. C’est étrange. Je ne sais pas si c’es une bonne atti­tude. D’autant que je m’arrête sou­vent après avoir ima­giné, car le manque de lec­teurs poten­tiels ne me motive pas à cou­cher sur le papier les mil­liards de pixels que mon ima­gi­na­tion agence en permanence.

    Je sens beau­coup cette res­pon­sa­bi­lité envers l’histoire que j’ai ima­giné, et c’est essen­tiel­le­ment elle qui me pousse à écrire. Encore un état d’esprit qui n’est peut-être pas le bon.

    C’est pour ça que je ne me sen­ti­rai sans doute jamais écri­vain mais plus auteure du dimanche et conteuse, bien qu’à l’oral, j’ai quelques difficultés.

    Sur votre test, vous auriez pu mettre « autres lieux ». Pour ima­gi­ner et noter, la douche, les toi­lettes, la marche à pied, par­tout. Pour écrire, les trans­ports en com­mun, chaque lieu où l’on trou­vera un sup­port et du temps. Les salles d’attente, par exemple. Le pro­blème, c’est qu’il est joli, votre test, mais il n’y a pas de stan­dard, nulle part.

    Hum. C’est un peu le bor­del, ce message.

    1. Wow, Izru pose ses valises sur le blog 😉 !
      Bienvenue, et merci pour toutes vos contri­bu­tions. Vos lignes pleines d’intérêt valent mieux que toutes les stats de fré­quen­ta­tion du monde !

      Alors, sur les trois grands points de votre intervention :

      la fai­néan­tise : pour­quoi en effet ne pas se dire « Dans l’esprit d’un jeune auteur, le pre­mier texte est sacré, et c’est pour cela, et juste pour cela, qu’il ne veut pas le retou­cher » ? Parce que en ce qui me concerne, je me méfie beau­coup des « grands prin­cipes » lorsqu’ils pointent leur nez chez l’écrivain. On n’écrit pas avec de grands prin­cipes (ici, le carac­tère sacré du texte), on écrit avec des idées, des tech­niques, de l’énergie… Les grands prin­cipes sont des couches de sens arti­fi­cielles, qui ont été rajou­tées à une pra­tique toute simple.
      Ce que j’essaie de dire avec cet article, en pre­nant un angle un peu pro­vo­ca­teur, est que chaque écri­vain com­mence avec un lourd bagage d’idées pré­con­çues, de freins, de modèles par­fois mal com­pris… La seule manière pour lui d’avancer, est de tra­vailler sur ce bagage inutile, de lais­ser de côté tout ce qui ne lui ser­vira pas. Le pro­blème dont on parle ici, on peut l’appeler fai­néan­tise, on peut l’appeler sens du sacré, mais l’effet sur la démarche est le même : blo­cage, stag­na­tion… Quel que soit son nom, mon conseil est de se débar­ras­ser de cette entrave.
      Différence entre ce qu’on aime lire et ce qu« on aime écrire : cela veut-il dire que vous écri­vez et que vous lisez des genres dif­fé­rents ? Il ne faut pas trop pous­ser ce prin­cipe dans le détail ; vous aimez lire du sus­pense chez, met­tons, Daphné du Maurier. Dans votre écri­ture, vous ado­rez cam­per des per­son­nages de polars anglais. Dans les deux cas, vous ren­dez hom­mage au polar anglais, non ?
      la moti­va­tion « Je sens beau­coup cette res­pon­sa­bi­lité envers l’histoire que j’ai ima­giné, et c’est essen­tiel­le­ment elle qui me pousse à écrire. Encore un état d’esprit qui n’est peut-être pas le bon. C’est pour ça que je ne me sen­ti­rai sans doute jamais écri­vain mais plus auteure du dimanche » Au contraire, il me semble que c’est celui qui ne fait qu’effleurer le sujet, celui qui écrit « à l’occasion », qui est l’écrivain du dimanche. Pour lui, peu importe, par exemple, de perdre son disque dur avec les textes déjà écrits. En revanche, celui qui se sent res­pon­sable de ses textes, c’est à dire qui se donne le devoir de les écrire, peu importe leur deve­nir, celui-ci est tout le contraire d’un « écri­vain du dimanche ».

      Enfin, qu’entendez-vous par « forme web » ?

  17. Estampe a dit :

    Je découvre cet article et me dis que je dois avoir pris un peu de bou­teille car je viens de faire une réédi­tion de deux de mes livres qui datent de cinq ans : j’ai trouvé mille détails à cor­ri­ger, des vir­gules, un adverbe par ci, un adjec­tif par là… mon Dieu que cette phrase est lourde… etc. 🙂 !
    D’autre part, je tra­vaille d’autres textes pour la publi­ca­tion (immi­nente) et là, je n’arrête pas de relire aussi, de chan­ger des choses… C’est curieux car quand je les ai écrits il y a quelques mois, je ne trou­vais rien à redire… j’en déduis que lais­ser repo­ser, c’est peut-être le mieux.. mais en même temps, cela cause bien du souci ! vive l’insouciance de la jeunesse !

    bonne soi­rée,

    isa­belle

    1. Merci pour ce témoi­gnage ; heu­reu­se­ment qu’avec l’édition papier, il faut bien de temps en temps arrê­ter de cor­ri­ger ; avan­tage que les auteurs de numé­rique n’ont pas… 🙂

  18. samildanach a dit :

    Bonjour, ou bon­soir selon l’heure qu’il est sur le conti­nent, moi sa fais 3 ans je suis blo­quée, j’ai bien ten­ter de reprendre, de conti­nuer, mais rien n’y fais je n’avance plus, je sais pour­tant se qui doit arri­ver… Mais voilà je n’arrive pas à avan­cer et je ne sais plus quoi faire.

  19. Quand j’é­tais en HK« L« dans les années 80, effec­ti­ve­ment il flot­tait une sacra­li­sa­tion de tout texte émis … et un mépris du rap­pro­che­ment avec des argu­ments com­mer­ciaux en vue de publi­ca­tion. Ma longue plon­gée dans l’u­ni­vers arti­sa­nal et com­mer­cial m’a au moins affran­chie de cela : un pro­duit ne marche pas long­temps s’il n’est pas efficace.
    Mais l’ef­fi­ca­cité n’est-elle pas aussi sou­mise aux caprices de la mode ?

    1. S’agissant d’é­cri­ture, l’ef­fi­ca­cité est pour moi le fait qu’un texte s’a­dapte par­fai­te­ment au fonc­tion­ne­ment (par­fois bizarre) de notre cer­veau. Les modes lit­té­raires ne mettent en avant qu’un aspect de l’é­crit, sa nou­veauté, mais l’ef­fi­ca­cité repose sur bien d’autres aspects aussi…

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