Ce que vous allez apprendre dans cet article :

  • Pourquoi dépo­ser son manuscrit
  • Les moyens de dépôt
  • Surmonter ses peurs

Le pla­giat lit­té­raire est l’ob­jet de toutes les peurs, chez les écri­vains. Comment pro­té­ger son manuscrit ?

Dans un autre article, nous avons vu quels étaient les risques du pla­giat lit­té­raire. Nous avons appris à ne plus craindre le vam­pire sous notre lit, comme dirait notre bon Oliv

Mais bon, même les para­noïaques ont des enne­mis. Voici quelques moyens que vous pou­vez mettre en œuvre pour faire face au risque de plagiat.

Se rassurer

Si vous êtes inquiet de nature, et si vous avez de l’argent à gas­piller, ou si votre concept de livre est vrai­ment inno­vant (mais vrai­ment, hein ? Par exemple, met­tons, un livre-enquête inter­ac­tif qui envoie le lec­teur sur Internet, ou ou un livre jeu­nesse avec des per­son­nages en bau­druche gon­flable…) alors oui, le dépôt de votre pro­jet peut être pertinent.

Apprenez tout d’abord à savoir de quoi vous par­lez. Oubliez le terme de « copy­right » : comme je l’explique dans mon article sur les contrats, en droit fran­çais, ce mot ne signi­fie stric­te­ment rien.

Vous vou­lez vous plon­ger dans les articles de loi, la typo­lo­gie des modes de pro­tec­tion… ? Je vous recom­mande une excel­lente page sur Le por­tail du livre, oppor­tu­né­ment inti­tu­lée « Le pla­giat ».

Plagiat littéraire : 5 moyens d’action

Et main­te­nant, un aperçu des 5 pra­tiques les plus cou­rantes du monde des auteurs de livres.

Attention, dans tous les cas, à l’illu­sion de sécu­rité que peut offrir le dépôt. Vous ne dépo­sez pas votre texte dans l’absolu, mais un état du texte à un moment donné. Plus vous faites de chan­ge­ments sur le texte après son enre­gis­tre­ment (titre, rema­nie­ment du plan…), et le Diable sait com­bien les écri­vains sont des cham­bou­leurs dans l’âme, plus votre « preuve » devient fragile.

1. L’envoi à soi-même

Cette méthode offre une petite sécu­rité. Elle ne prouve pas la pater­nité de votre texte, mais elle peut vous aider à prou­ver son anté­rio­rité. Comment faire ? Il suf­fit d’imprimer un exem­plaire et de vous l’adresser par la Poste, sans ouvrir l’enveloppe.

2. Le dépôt à la Société des Gens de Lettres

Cette struc­ture asso­cia­tive natio­nale a pour voca­tion de pro­té­ger les auteurs contre les pra­tiques abu­sives du monde du livre (prin­ci­pa­le­ment celles des édi­teurs). Elle pro­pose un ser­vice d’enregistrement des œuvres pour les écri­vains, qu’ils soient ou non socié­taires. Montant à ce jour : 45 € maxi.

3. L’enveloppe Soleau

Elle est bien connue des Géo Trouvetou en tout genre, puisqu’il s’agit d’un ser­vice de l’INPI, l’Institut National de la Propriété Intellectuelle. Elle porte le nom de… son inven­teur, Eugène Soleau, qui en a déposé le brevet !

Le sys­tème de l’INPI per­met de dépo­ser une idée, mais peut être « détourné » pour dépo­ser une œuvre. L’enveloppe se com­pose de deux com­par­ti­ments. Une fois récep­tion­nés par l’INPI, ils sont per­fo­rés au laser, puis un com­par­ti­ment vous est retourné. L’autre va dans les archives de l’INPI pour 5 ans. La garan­tie de dépôt néces­site que les deux enve­loppes res­tent cache­tées pen­dant toute sa durée. Coût d’une enve­loppe à ce jour : 15 €. Trouvez ici toutes les pré­ci­sions sur l’enveloppe Soleau.

4. Les sociétés privées de dépôt

Ces entre­prises vous pro­posent des ser­vices béton, comme l’enregistrement de votre texte, le dépôt dans un coffre-fort en Suisse dont le numéro est connu par un nain borgne pri­son­nier d’une île du Pacifique… Très ras­su­rant, et par­fois rui­neux. Au mieux, ces socié­tés vous font payer pour effec­tuer les démarches que vous pou­vez aussi bien faire vous-même.

5. Le dépôt de brevet

Là encore, vous « détour­nez » un ser­vice de l’INPI. Vous ne pou­vez que bre­ve­ter une idée de texte, pas un texte. L’opposabilité de la preuve n’est semble-t-il pas garan­tie devant un tri­bu­nal : le bre­vet sert sur­tout à pro­té­ger une inven­tion. Plus d’infos ici.

Le dire

Vous avez pro­tégé votre manus­crit ? Fort bien. Désormais, faut-il le men­tion­ner ? Faut-il le signa­ler aux édi­teurs que vous allez démar­cher ? La réponse est non ! Si vous vou­lez savoir pour­quoi, ren­dez-vous ici.

Dans l’esprit, le dépôt d’œuvre est une démarche pri­vée entre vous et vous-même, une pré­cau­tion. Celle-ci n’a pas à être affi­chée sur la place publique s’il n’y a pas de délit de pla­giat constaté.

ah, et une der­nière chose… : connais­sez votre ennemi ! Je vous en sup­plie en toute gen­tillesse : « pla­giat » est un mot fran­çais, pas ita­lien. Il ne se pro­nonce pas et ne s’est jamais pro­noncé « plad­gia ». Il ne s’écrit pas « plag­gia ». ARRÊTEZ DE DIRE « PLADGIA », ENFER ET BOULE DE CRÈME ! STOP ! MERCI !

État d’esprit

Vous l’avez vu à pré­sent, le dépôt d’œuvre est une pra­tique assez super­flue. Mais les solu­tions existent, et vous pou­vez vous ras­su­rer à peu de frais si vous crai­gnez les risques de plagiat.

Or, vous savez que je m’in­té­resse tou­jours à la psy­cho­lo­gie, à la bonne atti­tude de l’écrivain…

En l’occurrence avec cette ques­tion du pla­giat, il est peut-être plus enri­chis­sant, pour l’ar­tiste, de jouer, de prendre le risque. Écrire est un don, un cadeau que l’on fait ; il faut savoir, à un moment où à un autre, ouvrir la main.

Et puis, l’écriture est his­toire de sin­gu­la­rité, n’est-ce pas ? Le réflexe de la pro­tec­tion d’œuvre est plu­tôt mou­ton­nier. Tous les écri­vains (en herbe) ont le même.

Soyez dif­fé­rent. Là aussi.

Plagiat littéraire et moutonnisme
Aurez-vous, comme tout le monde, la peur du pla­giat littéraire ?

A toi, mon ron­chon­neur inter­naute : je le sens bien, tu vou­drais m’ex­pli­quer le bien-fondé de pro­té­ger ses œuvres. Alors vas‑y, persuade-moi…

10 commentaire

    1. nicolas a dit :

      L’offre est inté­res­sante est assez bon mar­ché (moins tou­te­fois que les 15 €/5 ans de l’enveloppe Soleau). Pour un jeune auteur, c’est peut-être une des solu­tions les plus souples… S’il est sûr de pla­cer son texte dans l’année 😉

      Merci à toi Caroline pour ce com­plé­ment d’information fort intéressant !

    1. nicolas a dit :

      J’ai regardé au pas­sage, le site me laisse quand même un peu dubi­ta­tif. Je n’ai pas pu trou­ver les tarifs, et comme vous le dirait
      Thibaut Carrasse
      , un de mes cama­rades spé­cia­liste du réfé­ren­ce­ment, une phrase comme celle-ci ne signi­fie pas grand’chose : « CopyrightFrance.com est le seul site béné­fi­ciant d’un indice de noto­riété Google PageRank de 6. »

  1. pensee-du-jour.com a dit :

    Bonjour, le dépôt sur le site copy­right­france est de 16 €uros, je le fais sou­vent. J’ ai cou­tume de dire que l’on peut bien vous voler un oeuf ( a savoir un manus­crit ) mais on ne vous volera pas la poule ( nor­mal, la poule, c’est vous )
    Merci
    Marcel

    1. Le dépôt légal inter­vient sur les livres publiés (c’est à l’o­ri­gine une obli­ga­tion de police). Je par­lais plu­tôt ici des craintes, plus ou moins fon­dées, de se faire « piquer » son manuscrit.

  2. Miribel, Joseph a dit :

    Autre moyen pas cher de dépo­ser une oeuvre lit­té­raire :le SNAC (syn­di­cat natio­nal des auteurs et com­po­si­teurs). Pas besoin d’adhé­rer au syn­di­cat, le dépot d’une oeuvre n’a rien à voir avec une coti­sa­tion syn­di­cale. Un syn­di­cat­liste + dépo­sant. JM

    1. Oui, s’a­gis­sant du texte d’une chan­son ou de partitions.
      Si votre oeuvre sort des cri­tères du SNAC, je ne suis pas cer­tain que le dépôt soit oppo­sable en cas de litige…

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