Ce que vous allez apprendre dans cet article :
- La vie de château de Maupassant…
La Seine-Maritime est terre d’écrivains. Vous vous rappelez peut-être cette scène fantasmagorique du Horla, où un mystérieux voilier brésilien chargé de folie remonte la Seine près de Rouen. Au passage, il dépose un peu de sa cargaison dans l’esprit du narrateur… Ce personnage n’est pas bien différent de son auteur, Guy de Maupassant. Car toute la Normandie est dans Maupassant.
Je ne pouvais pas prendre mes vacances dans le département sans penser à vous, chers lecteurs du blog, ni sans vous ramener quelques photos.
Le château de Miromesnil ne figure pas dans les œuvres de Maupassant, et pour cause : l’écrivain y est né, certes, mais il n’y a passé que sa prime jeunesse. Il y reviendra des années plus tard, mais sera très déçu de ne rien reconnaître. Le mot « Miromesnil » sera cité dans un seul de ses textes ; ironiquement, il ne s’agira pas du château, mais de la rue de Paris qui porte le nom de cette famille. Rappel grinçant de ces souvenirs introuvables…
Le petit Guy naît au château en 1850, mais trois ans plus tard, la famille déménage. Sa mère, en effet, de nerfs fragiles, se plaint des cris des corbeaux qui hantent le parc et la demeure. À quoi s’ajoutent sans doute aussi des réflexions plus… pécuniaires.
Car ce château n’a jamais été un bien des Maupassant. Construit en 1590 par les Hue de Miromesnil, il sera fortement rénové au XVIIIe siècle par un membre de cette famille, Armand. Cette grande figure des Miromesnil sera ministre de Louis XVI. C’est lui qui donnera son nom à la rue de Paris (et à la station de métro toute proche) ; c’est par ce détour que le nom illustre apparaîtra dans la nouvelle “Le rendez-vous”, de Guy de Maupassant.
Visité, comme de juste, sous l’averse, ce château plutôt sobre, présenté avec beaucoup de goût, me laissera un beau souvenir. Il y avait des bouquets de lys dans les salons, des livres reliés et quelques objets savamment oubliés ici et là. Pas d’échos, pas de parquets qui craquent, mais un silence agréable, des volumes simples et reposants, et une petite pluie tenace. Le lieu idéal pour fabriquer des écrivains…
Pour en savoir plus sur les lieux :
Et toi, fourmillant internaute, tu pars en vacances ? Tu en reviens, peut-être ? Tu as peut-être visité un lieu hanté par un écrivain ?
Un lieu simple, vrai et envoûtant qui rappelle effectivement le style des romans, des contes et des nouvelles de Maupassant. Une précision sur la petite chapelle du château de Miromesnil s’impose : la voûte du plafond est conçue en forme de coque de bateau comme certaines églises de cette région pour la simple raison que les charpentiers qui les construisaient bâtissaient aussi les navires… Je trouve cette anecdote très intéressante car tout à fait représentative de la région et de la Bible, le bateau étant un symbole biblique. La Normandie est un lieu où ciel et mer se mêlent.
Exact pour la charpente en coque de bateau retourné. Enfin une explication fiable sur cette vieille légende.
La Normandie, je le pense aussi, dépasse les clichés habituels du bon vivant aux joues vermeilles, amateur de calva et de klakos. Il y a de l’épique dans les falaises du pays de Caux, il y a de la grandeur dans cette côte et cette terre.
Merci pour ce récit qui donne une bonne idée de l’atmosphère que nous voulons donner à Miromesnil… aucun lien de parenté avec Maupassant, mais même mieu de vie qu’il faut faire vivre pour qu’il survive !
Revenez quand vous voudrez !
nathalie Romatet
Tout le plaisir est pour moi. Ce lieu paisible méritait d’être vu, et mérite d’être revu.
Merci pour cet article même si les auteurs du XIXième ne sont pas mes préférés. Apparemment le château ferait chambre d’hôte ; il est donc possible de s’immerger encore plus dans cette ambiance.
Pour l’anecdote, le Crescendo de Gujan-Mestras a un service marketing « maupassanolâtre » puisqu’en bonne position se trouve un écriteau citant l’écrivain : « De toutes les passions la seule vraiment respectable me paraît être la gourmandise ». Je n’ai pas trouvé d’où vient la citation.
Vivant en Gironde, j’ai souvent été chez les « 3M » : Montaigne, Montesquieu, et Mauriac.
Le château de Labrède et son parc incitent au calme. Détail remarquable : des carpes monstrueuses et nombreuses dans les douves, habituées au pain des visiteurs.
Le château de St Michel de Montaigne devait être un vrai havre de paix entre deux missions délicates pour notre James Bond du XVIième – du moins, j’aime me le représenter ainsi … – louvoyant entre conflits religieux et intérêts politiques.
Le domaine de Malagar est un centre culturel mais aussi un havre de paix surplombant la vallée de la Garonne pour le spécialiste des secrets sombres de « bonnes » familles, Mauriac. Pour les amateurs, juste à côté ne pas oublier le calvaire de Verdelais et le moulin de Cussol restauré et en état de marche, et aussi St Croix du Mont et son vin blanc et ses huîtres … fossiles formant carrément des falaises à elles seules.
Plus au sud-gironde en pleine forêt se trouve à St Symphorien le « Chalet Mauriac » ayant appartenu à l’auteur, qui a été restauré récemment en 2013 afin de créer « un espace dédié aux écritures numériques et contemporaines, reliant ainsi mémoire littéraire et inspiration nouvelle ».
Merci pour toutes ces pistes ! Une beau dépaysement !
« Je n’ai pas trouvé d’où vient la citation. » Je ne vois pas… Encore une victime des sites de citations toutes prêtes ? 😉