Ce que vous allez apprendre dans cet article :

  • Ce qu’est le cour­rier d’accompagnement
  • Les 10 erreurs courantes
  • Ce que votre enveloppe/e‑mail de sou­mis­sion devrait contenir

L’envoi de manus­crit à une mai­son d’é­di­tion, c’est une chose. Mais que mettre dans votre cour­rier pour ne pas vous « planter » ?

Vous avez bou­clé une pre­mière ver­sion de votre manus­crit, vous l’avez imprimé, relié, l’éditeur est ciblé, l’enveloppe est prête, un petit cour­rier d’accompagnement et vous pour­rez pos­ter le tout… Mais là, crac ! Page blanche. Vous qui avez su avec brio dérou­ler les aven­tures de votre héros, Jean-Claude le canard uni­jam­biste, vous vous retrou­vez à sec, vidé, les­sivé, déser­ti­fié, blo­qué par une foule de ques­tions nou­velles : cour­rier court ? Long ? Et pour le ton : neu­tra­lité ? Connivence ? Dureté ? Et les pièces à joindre… ?

Un courrier pour les accompagner tous

Une lettre d’accompagnement sert d’abord à don­ner envie de vous lire. Vous devez donc vous concen­trer sur cet aspect, et évi­ter, dans votre pro­pos, les bourdes qui dis­sua­de­ront l’éditeur d’al­ler plus loin. Vous pou­vez étof­fer votre cour­rier avec quelques pièces jointes, sans en abu­ser. Mais sur­tout, n’oubliez pas que vous êtes écri­vain : votre mis­sive doit être bien tour­née. Elle doit sor­tir du lot.

Même si chaque auteur, chaque manus­crit et chaque mai­son d’édition se com­binent dans des situa­tions infi­ni­ment variées, le cour­rier d’accompagnement pré­sente quelques constantes.

A quoi sert-il ?

  • à don­ner la néces­saire touche de poli­tesse à votre envoi ; [1]
  • à don­ner une pre­mière impres­sion posi­tive sur vous, vos qua­li­tés de rédac­tion, votre caractère ;
  • à déclen­cher l’envie de vous lire.

En revanche, votre cour­rier “en fait trop” s’il :

  • tente de défendre, d’expliquer le manus­crit. Votre texte doit se défendre par lui-même, comme il devra se défendre par lui-même sur une table de librairie ;
  • raconte votre manus­crit. Cela n’empêchera pas l’éditeur de le lire, si c’est ce que vous espériez…
  • impose des choix, des délais à l’éditeur que vous pros­pec­tez. Rappelez-vous que par votre envoi, vous sol­li­ci­tez un tra­vail (de lec­ture, de réflexion). Laissez votre inter­lo­cu­teur s’orga­ni­ser comme il l’entend ;
  • ins­talle une ambiance embar­ras­sante (pathos, agres­si­vité…) Vous vous adres­sez à un pro et, sur­tout, à un inconnu. Il sera bien temps, quand vous vous connaî­trez mieux, de déve­lop­per d’autres rapports.

Florilège de gaffes

Voici quelques gaffes à ne pas com­mettre, de la plus cou­rante à la plus impro­bable… Certaines vous feront sou­rire, sans doute ; mais tout ce que j’évoque ici, je l’ai lu de mes propres yeux lorsque j’é­tais édi­teur, dans de vraies lettres d’accompagnement !

  1. Courrier dac­ty­lo­gra­phié. Ici, l’as­pect néga­tif reste dis­cu­table. Je trouve pour ma part que le cour­rier écrit à la main apporte un petit plus, mais un cour­rier tapé à la machine [2] ne sera pas mal perçu pour autant. Mais enfin, même si vous avez une vilaine écri­ture, faites cet effort de rédac­tion manus­crite. Symboliquement, ce sera un bon point pour vous : vous n’avez pas fait un envoi mas­sif et aveugle, vous avez pris votre temps pour vous adres­ser humai­ne­ment à chaque mai­son d’édition.
Envoi de manuscrit
Envoi de manus­crit :
pri­vi­lé­giez un cour­rier ultra-léger.
  1. « Manuscrit déposé sous le numéro machin à la Société des Gens de Lettres » (ou équi­valent). Un bon conseil : n’écrivez JAMAIS cela. C’est comme aller à son mariage avec un pré­ser­va­tif neuf en guise de pochette : bon­jour la confiance ! Rien ne vous empêche de pro­té­ger votre manus­crit, mais par pitié ne l’annoncez pas à l’éditeur. Avec cette petite men­tion, vous lui faites savoir que vous vous méfiez de lui (et de l’é­di­tion en géné­ral), que vous allez vers lui à contre­cœur et que vous remet­trez en cause tout ce qu’il fera. Est-ce vrai­ment votre but ?
  2. « Mon texte a beau­coup plu à mon entou­rage, à mes amis, à ma voi­sine… » Évitez de citer ce public qui ne repré­sente rien pour l’éditeur. D’abord parce que ces gens ne sont pas repré­sen­ta­tifs, et ensuite parce qu’ils ne sont pas un modèle d’objectivité. D’ailleurs, pro­fi­tez-en pour vous poser la ques­tion : « Si tout mon entou­rage en dit du bien, est-ce vrai­ment bon signe ? »
    En revanche, il se peut que vous ayez sous le coude un cour­rier, un e‑mail élo­gieux d’une per­son­na­lité à qui vous aviez sou­mis ce texte. Dans ce cas, et si la per­sonne a une cer­taine légi­ti­mité par rap­port au sujet du texte, une petite pho­to­co­pie, ou une cita­tion dans votre lettre, ne peuvent pas vous nuire.
  3. « Par mon réseau de rela­tions, je peux pla­cer ouat’­mille ouvrages » (… et tous les argu­ments sur le thème « Mon livre va vous faire gagner beau­coup d’argent. ») Dans l’absolu, c’est certes un bon argu­ment. L’éditeur sera tou­jours inté­ressé, non pas que vous assu­riez le tra­vail de vente à sa place, mais que vous soyez prêt à faire cause com­mune avec lui pour pous­ser le livre. Malheureusement, cette pro­messe est ensuite rare­ment tenue par l’auteur (« Finalement, je ne veux pas embê­ter mon réseau… » ; « Je n’ai pas de temps à y consa­crer… ») Vous, vous êtes revenu sur votre parole, mais votre édi­teur, lui, se retrouve en dif­fi­culté sur le pro­jet. Cette pro­messe de vente, dès le départ, a donc ten­dance à héris­ser l’éditeur. Gardez l’argument pour vos négo­cia­tions futures, et res­tez pru­dent dans vos enga­ge­ments commerciaux.
  4. « Mon roman ferait un très bon film. » Tous les romans peuvent faire un film, même un mau­vais film. [3] Le métier de l’éditeur est d’abord de réa­li­ser votre roman, et de le faire vivre. Concentrez-vous d’abord, avec lui, sur cette tâche. La vente de droits, c’est un bonus extrê­me­ment rare. Et si vous vou­lez avant tout faire un film, soyez logique : arrê­tez de sou­mettre vos manus­crits à des mai­sons d’édition. Démarchez direc­te­ment les scé­na­ristes, ou les producteurs.
  5. « Mon livre peut paraître ceci cela, mais c’est voulu : j’ai fait ce choix en hom­mage à l’écrivain Bidule, que j’admire beau­coup » Les expli­ca­tions, stop ! Comme je vous le dis plus haut, un livre doit se défendre tout seul. S’il arrive un jour en librai­rie, il sera pris en mains quelques secondes, feuilleté, et puis voilà. J’achète, j’achète pas ? La majo­rité des lec­teurs ne cher­chera pas plus loin. Non pas parce qu’un lec­teur est un imbé­cile, mais parce qu’il a beau­coup trop de choix.
    N’oubliez pas que l’éditeur est le porte-parole de son lec­to­rat, qu’il sera pour vous le “pre­mier lec­teur”, celui qui les résume tous. Alors, même si c’est quelqu’un d’extrêmement com­pré­hen­sif, par­tez du prin­cipe qu’il ne faut pas trop lui en deman­der. Laissez tom­ber les argu­men­ta­tions et les expli­ca­tions, et voyez si votre offre tient encore la route sans ces béquilles…
  6. « J’ai été voir d’autres mai­sons d’édition avant, j’ai été refusé, alors je m’adresse à vous. » Est-ce que je dois vrai­ment expli­quer pour­quoi ce genre de men­tion est stupide ?
  7. « Je sais que vous êtes très occupé, mais pour­riez-vous vous dépê­cher de me répondre ? En effet, j’ai besoin du manus­crit pour le sou­mettre à vos concurrents/je n’aime pas patien­ter, j’ai besoin de savoir vite/j’ai d’autres édi­teurs inté­res­sés, je ne vou­drais pas les faire attendre. » Ne ten­tez pas de bluf­fer ; ne révé­lez pas trop les dimen­sions de votre ego. Tout ceci est fort gros­sier, votre inter­lo­cu­teur a une longue habi­tude de ce genre d’arguments.
    Et sur­tout, sur­tout, n’essayez pas d’imposer votre calen­drier à votre édi­teur. S’il prend son temps, peut-être que c’est pour lais­ser pour­rir votre manus­crit dans un coin de son bureau. Mais peut-être aussi qu’il le fait cir­cu­ler, qu’il en parle à sa femme, qu’il sonde déjà les libraires… Laissez-le faire son métier. C’est un métier, comme celui d’écrivain, où il faut d’abord du temps.
  8. « Je sais que vous n’aimerez sûre­ment pas mon texte, mais je vous le sou­mets quand même. Faites un effort pour me lire vite, que je sois au moins informé rapi­de­ment de votre refus… » Comment dire… Voilà une sorte de record dans l’explosion de che­villes. L’auteur (je cite de mémoire, mais je vous jure que le pro­pos du cour­rier était exac­te­ment celui-là) est tel­le­ment sûr de lui qu’il par­donne d’avance à l’éditeur son refus. À votre avis, qu’est-ce qu’on a envie de répondre, sur-le-champ, à un gugusse pareil ? Eh bien c’est exac­te­ment ce que j’ai fait !
    Ne don­nez pas l’impression que vous savez ce qui vous attend. Ne pre­nez pas la déci­sion à la place de celui que vous sollicitez.
  9. « Si jamais mon manus­crit ne vous inté­resse pas, je vous informe que je suis aussi com­pé­tent en cor­rec­tion. » Et puis quoi encore ? le café et l’addition ? Deux demandes, deux cour­riers, et tant pis pour l’économie de timbres. Et si je peux me per­mettre un conseil sup­plé­men­taire : déci­dez ce qui est le plus urgent pour vous, entre deman­der un poste ou sou­mettre un écrit. Faites la démarche la plus urgente, et atten­dez un cer­tain temps avant de faire la seconde.
  10. « Ce serait bien de m’éditer car je suis très malade ; je vais subir un triple pon­tage dans un mois, j’aimerais rece­voir une bonne nou­velle avant de pas­ser sur le billard. » Incroyable mais vrai ! [4] Là encore, je ne m’étendrai pas. Imaginez juste le sym­pa­thique embar­ras dans lequel cette per­sonne nous a mis pour refu­ser son pro­jet. Car on lui a dit non. Étonnant, non ?
    Je pré­cise que ce n’était pas par dureté de cœur. Le livre ne cor­res­pon­dait vrai­ment pas à nos critères.

Envoi de manuscrit : les pièces jointes

Il peut être inté­res­sant de joindre quelques pièces à votre dos­sier, pour don­ner de meilleurs élé­ments de déci­sion à votre destinataire :

  • un cour­rier élo­gieux d’une per­son­na­lité signi­fi­ca­tive (vous faites un livre sur le heavy metal et vous avez un petit mot de Pascal Sevran ? Bof.)
  • un synop­sis. Je vous ren­voie à mon article sur “Comment pré­sen­ter son manus­crit” ;
  • de la presse sur vos pré­cé­dents ouvrages, sur vos pre­miers pas dans le monde de l’édition, ou votre noto­riété dans un domaine proche du livre (si vous êtes grand maître du bou­din blanc 2011, oubliez). À mani­pu­ler avec précaution ;
  • une bio­gra­phie ou un CV.

Écrivain jusqu’au bout des…

… des cour­riers, bien sûr !

Je vous ai détaillé les extrêmes d’absurdité qu’on peut trou­ver dans une lettre d’accompagnement, mais cela ne doit pas non plus vous refroi­dir et vous for­ma­ter. Vous êtes écri­vain, oui ou non ? Alors mon­trez-le, jusque dans votre cour­rier. Comment ? Vous trou­ve­rez bien !

J’évoquerai sim­ple­ment ici pour vous une jolie lettre que nous avons reçue un jour. Elle répon­dait à tous les codes de la cor­res­pon­dance pro­fes­sion­nelle, elle ne déra­pait à aucun moment vers un des défauts cités plus haut, et pour­tant, il y avait une patte, un plai­sir d’écrire qui en disait plus long que tous les argu­ments du monde (je cite de mémoire) :

Madame, Monsieur,

Laissez-moi vous racon­ter l’histoire d’un jeune auteur, qui avait écrit un roman. Après des mois de réflexion et de tra­vail, le roman lui plai­sait tou­jours. Il décida donc de l’envoyer à un éditeur […]

… peut-être, voir son manus­crit accepté par une mai­son d’édition. Seriez-vous cet édi­teur ? L’auteur l’espérait très fort (etc)

Dommage, le manus­crit ne ren­trait pas dans nos col­lec­tions, même en for­çant beau­coup. Mais croyez-moi, celui-là, il a eu une réponse moti­vée, et avec quelques recom­man­da­tions pour nos confrères.

Voici d’autres extraits de cour­riers sympathiques :

Je me doute bien en vous adres­sant ce manus­crit que votre mai­son est sub­mer­gée de pro­po­si­tions diverses et variées, cer­tai­ne­ment de qua­lité très variable. Je suis néan­moins convaincu que si vous trou­vez le temps de vous plon­ger “dans le bocal” avec XXX

(le héros est un poisson)

Si tou­te­fois ce roman ne vous conve­nait pas pour une publi­ca­tion, je vous serais recon­nais­sante de me faire connaître les motifs de votre refus, car j’en tire­rais un cer­tain profit.

Permettez-moi de vous racon­ter une petite his­toire. Vraie !
Il était une fois un homme qui croyait qu’il suf­fi­sait de s’improviser auteur, pour qu’aussitôt le monde de l’édition, qu’il sup­po­sait lar­ge­ment ouvert, s’offre à lui et l’invite dans la longue et valo­ri­sante liste des écri­vains publiés […]
Que pou­vait-il encore lui arri­ver ? Quel évé­ne­ment pou­vait encore en écrire quelques pages ? Une ren­contre, peut-être…

Vous êtes écri­vain, vous avez droit à l’originalité dès que vous rédi­gez quoi que ce soit. Alors, à vous de trou­ver le petit déca­lage qui fera de votre cour­rier d’accompagnement un texte unique. Pensez à Jean-Claude le canard uni­jam­biste : vous lui devez bien ça.


Et c’est ton tour, déli­rant inter­naute : montre-nous des extraits de tes propres cour­riers d’accompagnement !


[1]C’est pour­quoi il en faut tou­jours un. Suivez les règles de pré­sen­ta­tion de cour­rier (for­mules, en-tête…) ; si vous ne les connais­sez pas, fouillez un peu sur Internet, il y a d’innombrables ressources.

[2]On me pose aussi la ques­tion du cour­riel : je vous ren­voie à mon article sur la pré­sen­ta­tion du manus­crit. Si l’éditeur demande un envoi par mail, le cour­rier d’accompagnement sera bien entendu un cour­riel, et vous ne pour­rez pas faire la preuve de vos qua­li­tés gra­pho­lo­giques. Une pro­chaine fois, peut-être ?

[3]Petit jeu : pen­dant quelques mois, regar­dez le géné­rique des films que vous voyez ; regar­dez-le jusqu’au bout. Et vous ver­rez que l’industrie du film toute entière est ali­men­tée par la littérature.

[4]Bon, en réa­lité, la demande éma­nait de l’épouse du mon­sieur ; elle s’imaginait que l’éditeur serait ravi d’adoucir les der­niers jours (éven­tuels) de son mari.

21 commentaire

  1. stg a dit :

    Bonjour Nicolas,
    Tout d’abord, je viens vous dire com­bien je trouve votre blog for­mi­dable. Tout y est plai­sir : il donne de la vie, sur les livres, par les livres, pour les livres. Ce n’est pas un com­bat d’arrière-garde. Monsieur Alberto Vitale, grand édi­teur chez Random House, avait donné une inter­view à Knowledge@wharton, dans laquelle il disait que selon lui, les livres devien­draient plus luxueux, seraient impri­més sur un meilleur papier, dis­po­se­raient d’une meilleure reliure. Le livre, c’est l’habit qui sied à la pen­sée d’un auteur. Cela dit, il fau­dra que nous rai­son­nions en terme de com­plé­men­ta­rité avec les nou­velles technologies…
    Dans l’un des billets sur le démar­chage, vous faites réfé­rence à la SGDL. Je veux sim­ple­ment appor­ter mon témoi­gnage en réponse à votre point de vue. Sur le prin­cipe, vous avez rai­son et je pro­cé­dais ainsi… (donc je ne vais pas dire que vous aviez tort !) jusqu’au jour où une cliente a reçu un cour­riel d’une société de coa­ching peu après le retour de son tapus­crit d’une Maison d’édition très res­pec­tée. Il était clair, que ledit roman avait glissé dans d’autres mains. C’est ainsi que pour la sou­mis­sion sui­vante, par pré­ven­tion et clarté, j’ai pré­cisé le dépôt du tapus­crit. Ce qui m’a amusé à la lec­ture de votre billet, c’est que j’ai pro­cédé très exac­te­ment comme vous l’écrivez. Derrière vos lunettes, double vue ?
    Cordialement. STG

    1. Merci pour cette cita­tion pleine d’espoir. Elle me touche spé­cia­le­ment puisque un de mes dadas est la reliure d’art…

      Pour le dépôt du manus­crit, je ne sais pas si le jeu en vaut la chan­delle. Un dépôt n’empêchera pas l’éditeur (de façon tout à fait indé­li­cate, certes) de mon­trer votre manus­crit à un tiers. Pour être plus tech­nique, le dépôt d’œuvres per­met de faire valoir ses droits si l’on constate que son texte a été pillé et a donné lieu à une publi­ca­tion non auto­ri­sée. Le fait de rompre le secret pro­fes­sion­nel n’est pas, à lui seul, un motif de pour­suite en plagiat.

      Maintenant, je suis d’accord avec vous, la men­tion « manus­crit déposé sous le n° » peut avoir un effet dis­sua­sif géné­ral, comme le gen­darme au bord de la route qui nous fait lever le pied, quelle que soit notre vitesse.

      Tout le débat se situe donc sur un plan « sen­ti­men­tal » : faut-il lais­ser à son édi­teur poten­tiel le béné­fice du doute, ou lui don­ner tout de suite un signe de son sérieux ? Faut-il ins­tau­rer un bon cli­mat, ou poser des limites claires ? Les deux options se défendent, mais s’excluent mutuellement.

      Pour ma part, je pense que pour séduire un édi­teur, il vaut mieux faire atten­tion au cli­mat, et prendre, de temps en temps, le risque de son indé­li­ca­tesse. Quitte à se retour­ner ensuite contre l’indélicat.

  2. Elisa a dit :

    Bonjour,

    J’ai écrit un livre, que je viens juste de ter­mi­ner (et donc que je n’ai pas encore tout à fait cor­rigé, voire qua­si­ment pas), et il se trouve que je le publiais en même temps que j’écrivais (par cha­pitre, quoi) sur un blog. Ce qui fait que j’ai déjà un petit nombre de lec­teurs qui m’ont fait pro­messe d’achat. 500, peut-être plus (car beau­coup n’ont pas de compte asso­cié à la platerforme).

    The ques­tion is… vous pen­sez que c’est une bonne idée de le men­tion­ner dans la lettre ? Rares sont les lec­teurs qui appar­tiennent à ma famille ou à mes amis, donc, glo­ba­le­ment, le public ne me connaît pas personnellement.

    Et quand vous dîtes « jeunes auteurs », cela signi­fie quelle tranche d’âge ? Vous pen­sez que l’âge peut être déci­sif dans la déci­sion de l’éditeur ? Du genre, si on a moins de 18 ans…

    Voilà, merci d’avance (au pas­sage, j’ai jamais vu un blog aussi com­plet, merci huit mille fois, amen)

    1. Oui, c’est un argu­ment très inté­res­sant pour l’éditeur ; à mentionner.

      Par ailleurs, un « jeune auteur », bien entendu, peut comp­ter ses 90 prin­temps. Ce n’est parce qu’on sucre les fraises qu’on ne peut plus tenir une plume !

  3. toto a dit :

    Il faut 2 condi­tions pour avoir une chance d’être publié.

    1° Que l’éditeur aie qua­si­ment un coup de cœur voire tombe amou­reux de votre texte ou récit. Ça arrive.

    2° Qu’il estime que ce sera un suc­cès com­mer­cial en librai­rie. Conséquence immé­diate : il ren­trera dans ses frais.

    Pour ces rai­sons et sur­tout la deuxième assez rhé­di­bi­toire, je me suis tourné vers l’édition numé­rique où une char­mante édi­trice m’a très vite accepté dans son « écu­rie ». Avantage de l’édition numé­rique et inconvénients :
    1° Les édi­teurs numé­riques ne s’embarrassent pas trop de savoir si votre roman sera un suc­cès com­mer­cial en librai­rie ou non et donc s’ils peuvent se per­mettre d’investir des sommes non négli­geables dans la dif­fu­sion, mar­ke­ting, dis­tri­bu­tion, impri­meurs, etc. Le coût de la publi­ca­tion en ver­sion numé­rique est minime. Du coup, le rap­port avec eux est plus franc et direct. Votre roman m’a plu, même beau­coup plu disent-ils donc je l’édite. Le rap­port rêvé par nombre d’entre nous aux édi­teurs et au monde de l’édition.
    2° L’inconvénient est que la dif­fu­sion ne marche qua­si­ment que par le biais des réseaux sociaux. Sans comp­ter que l’édition numé­rique ne repré­sente que 3% de part de mar­ché par rap­port au monde glo­bal de l’édition même si ce pour­cen­tage aug­mente paraît-il de 1% chaque année. Donc peu d’exemplaires ven­dus ou à vendre certes, mais le fait d’avoir été accepté par un édi­teur même numé­rique peut impres­sion­ner les édi­teurs ver­sion papier. Et ouvrir des portes.

    1. Merci pour ce retour d’expérience. J’ajouterais deux questions/précisions : « même si ce pour­cen­tage aug­mente paraît-il de 1% chaque année » cela veut-il dire 1% de pdm, ou de croissance… ?

      Les coûts de réa­li­sa­tion sont minimes mais pas nuls : pour que l’objet soit « pro », il faut quand même une solide relec­ture, une belle mise en page, d’éventuels droits de repro­duc­tion pour une image de cou­ver­ture… Cela est néces­saire quel que soit le support.

  4. Olivia a dit :

    Bonjour,
    Déjà un grand merci, vos conseils me sont d’une très grande utilité.
    J’ai finit mon roman et sélec­tionné les mai­sons d’é­di­tions. Chacune deman­dait un résumé et une bio­gra­phie de quelques lignes.
    Mais voilà, l’une de ces mai­sons d’é­di­tions demande un envoie par mail avec trois fichiers dis­tinct : le manus­crit, notre bio­gra­phie et un résumé de l’oeuvre et son histoire.
    Me voici perdu ^^ dois-je faire une longue bio­gra­phie et un résumé com­plet ? Car je ne peux quand même pas mettre quelques lignes sur une feuille A4, non ? Auriez-vous une idée de ce que je pour­rais faire ?

    Merci beau­coup d’a­vance pour votre réponse,

    Olivia.

    1. Avant tout, vous pou­vez tout à fait poser la ques­tion direc­te­ment à l’é­di­teur. S’il ne vous répond pas, vous pour­rez tou­jours aviser.
      Avec les infos que vous don­nez, je ne vois pas pour­quoi ils espé­re­raient plus de texte que les autres.
      Le mieux à faire, je pense, est d’en­voyer les élé­ments comme ils existent, en pré­ci­sant bien que vous pou­vez leur four­nir des infor­ma­tions plus déve­lop­pées s’ils le demandent.

      1. Olivia a dit :

        Merci beau­coup,
        J’ai posé la ques­tion à la mai­son d’é­di­tion concerné et attends la réponse. En atten­dant, je vais suivre vos conseils qui suivent ce que je m’é­tais dit. Je rajou­te­rais votre sug­ges­tion concer­nant le déve­lop­pe­ment si nécessaire.
        Encore merci,
        Olivia.

  5. GAUTIER AURELIE a dit :

    Bonjour Nicolas nou­velle venue ici j’ai pris votre blog comme une bouée à tra­vers mon océan d’in­cer­ti­tudes. A la recherche d’un édi­teur, qui sou­hai­te­rait décou­vrir mon uni­vers. Mon manus­crit est ter­miné et cor­rigé par d’autres per­sonnes que moi (car à force les fautes et inco­hé­rences ne me sau­taient plus aux yeux).
    Au pre­mier retour, l’a­vis est plu­tôt posi­tif la qua­lité et l’his­toire inté­ressent beau­coup. Me voilà lan­cée dans le tour­billon de la recherche d’un édi­teur traditionnel.
    J’ai la cer­ti­tude que ce roman jeu­nesse a un poten­tiel, lu par dif­fé­rents pro­fes­seurs de fran­çais qui sont emballés.
    Mais qu’est ce que c’est com­pli­qué j’ai l’im­pres­sion de me trans­for­mer en VRP.

  6. Salomé Frisch a dit :

    Bonjour ! Petites questions…

    Je suis très pré­sente dans une pla­te­forme d’é­cri­ture, watt­pad, dans laquelle de nom­breux concours (non offi­ciels) sont orga­ni­sés. Est-ce utile de pré­ci­ser lorsque l’on a rem­porté des prix ? Et je fais aussi appel à des « cri­ti­queurs », il est peu utile de citer les bons com­men­taires, non, compte tenu du fait que ce n’est pas très officiel ?

    J’aimerais beau­coup ten­ter l’a­ven­ture de l’é­di­tion, cela fait depuis cinq ans que j’en rêve, mais j’ai éga­le­ment très peur vis à vis de mon âge, beau­coup nous pen­sant (peut-être à rai­son) inca­pables de réflé­chir à treize ans :/ Est-ce vrai­ment trop tôt ? Ça fait depuis trois ans que je réécris sans cesse une même his­toire, et j’ai le rêve fou d’es­sayer d’en faire quelque chose… 

    En tout cas, merci de tout mon cœur pour cet article for­mi­dable qui m’a beau­coup aidée !

    Salomé

    1. Je ne connais pas bien Wattpad ; peut-être que si vous tota­li­sez de bons clas­se­ments dans les concours régu­liers, cela peut avoir un cer­tain poids. Les édi­teurs se demandent tou­jours « est-ce qu’il y a un public pour ça ? » Le fait d’être régu­liè­re­ment remarqué(e) sur Wattpad devrait quand même par­ler aux plus malins d’entre eux.

      Quant aux com­men­taires, effec­ti­ve­ment, pris iso­lé­ment ils ne sont pas for­cé­ment signi­fi­ca­tifs (sauf si vous avez été com­men­tée par un usa­ger très connu de la pla­te­forme). En revanche, il y a peut-être moyen de tirer des stats des com­men­taires ? Ou bien il y a déjà un sys­tème de nota­tion ? si vous êtes régu­liè­re­ment bien notée, cela peut être un argu­ment, je pense…

  7. Edith Sachs a dit :

    Merci pour tout.
    A vrai dire, je sou­haite par­ti­ci­per à un concours d’é­cri­ture qui demande une pré­se­na­tion de l’au­teur en quatre lignes…
    Que faire pour être bref et ori­gi­nal ? Merci.
    A vous lire

    1. Quatre lignes, c’est un vrai défi. Je ferai peut-être un article un jour sur le sujet. Disons que vous devez don­ner à sen­tir vos goûts de lec­trice, votre par­cours d’é­cri­ture, votre projet/livre prin­ci­pal, peut-être une ou deux dis­tinc­tions ; quant à la forme, pre­mière per­sonne, 3e per­sonne, java­nais… soyez vous, fran­che­ment, sans conteste.

  8. Florence a dit :

    Bonjour, merci pour vos articles très utiles !
    J’ai seize ans et aime­rais publier mon roman, seule­ment il paraît que les manus­crits des auteurs mineurs sont plus dif­fi­ci­le­ment accep­tés… Pensez-vous que je doive pré­ci­ser mon âge dans la lettre d’ac­com­pa­gne­ment (ou plu­tôt le mail) ?
    Merci d’a­vance de votre réponse,
    Florence

    1. Bonjour, je dirais que cela dépend beau­coup de l’é­di­teur visé. Pour cer­tains, ce sera un argu­ment de vente, pour d’autres, non. De toute façon, si les échanges se mul­ti­plient, il sera dif­fi­cile de « cacher » votre âge…

  9. Van Val a dit :

    Bonjour,
    Merci pour vos riches articles !
    Pour un livre pour tout petit (2–5 ans), il y a quelques lignes et beau­coup de dessins.
    J’ai bien com­pris qu’il y avait plu­sieurs « écoles » pour l’illus­tra­tion, le mieux étant de pro­po­ser le manus­crit sans. Mais du coup, chaque page du manus­crit doit com­por­ter une ou 2 lignes de texte de façon a ce que l’é­di­teur le lise comme le lec­teur (tour­ner les pages au même moment) ou est ce qu’il suf­fit de mettre plu­sieurs espace entre chaque lignes, et ainsi le manus­crit tient sur une ou 2 pages ?
    Merci d’a­vance pour votre éclairage

    1. En fait, je ne sais pas trop s’il est néces­saire d’é­co­no­mi­ser sur le nombre de feuilles. Y a‑t-il des lec­teurs de l’ar­ticle qui s’y connaissent mieux en démar­chage d’é­di­teurs jeunesse ?

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