Ce que vous allez apprendre dans cet article :
- Trouver la confiance en soi en tant qu’écrivain
- Anticiper la faillite de son éditeur ?
Comment devenir écrivain ? Dans cet article ouvert, je réponds à vos questions sur l’écriture et l’édition.
Alors, Comment devenir écrivain ?
Hop pop pop pop… On se calme avec les questions métaphysiques, d’accord ?
Je reçois assez régulièrement des messages d’encouragement de votre part. Quelques-uns contiennent aussi des questions. Certaines, comme ci-dessus, sont trop générales. D’autres sont suffisamment concrètes pour que je puisse y répondre. Alors, place aux échanges…
Sur l’écriture…
Pour ma part, je suis toujours quelque peu prisonnière du défaut de fainéantise, le travail de relecture, de correction, même si j’en vois la nécessité, est très difficile pour moi, mais au fond, je pense que cette fainéantise cache quelque chose de plus profond qui est le manque de confiance. Écrire le premier jet, sans se poser de questions, en ayant en tête que je pourrai le travailler, l’améliorer par la suite permet d’évacuer les doutes, mais quand vient le moment de relire et corriger, le jugement intervient et avec lui les doutes inhibants ; et la paresse n’est finalement (du moins chez moi) qu’une excuse de surface face à la peur de ne pas être à la hauteur de la vision du roman que je porte en moi… J’ai remarqué d’ailleurs que ce n’est pas en essayant de me forcer à travailler que j’y arrive mais en travaillant sur ma confiance en moi et en essayant de ne pas me mettre trop la pression… En essayant de voir l’écriture, les corrections comme un jeu, bref, pour faire le lien avec un autre de tes articles (avec lequel je suis pleinement d’accord), en cherchant à ne plus être dans la posture du lion mais de l’enfant.
(L’article « lionnesque » est celui-ci)
Pour tes difficultés de relecture, je me demande si ce n’est pas avant tout un problème de point de vue. Rédiger sous-entend de se sortir de soi-même ; se relire ne veut pas dire y retourner…
La bonne relecture demande de voir son texte comme le ferait un lecteur extérieur. Si tu le fais bien, à aucun moment ta confiance en toi ne sera sollicitée. Imagine-toi dans la peau de quelqu’un d’autre. Souvent, on écrit un passage en pensant à un, et un seul, lecteur ; reste à le trouver, à le « localiser » au moment de se relire…
Sur l’édition…
J’aurai une question un peu particulière, que je n’ose poser à des éditeurs de peur qu’ils le prennent mal. Voilà, je me demandais deux choses :
- Si la maison d’édition coule (ce qui arrive de temps en temps aux petites maisons que je surveille) est ce qu’on récupère nos droits, est ce qu’on peut republier notre texte ailleurs ? Parce que j’imagine que le livre sera introuvable une fois les derniers exemplaires épuisés, et encore s’il peut continuer à être vendu (ce dont je doute).
- Dans le même genre, peut-on republier le livre, disons vingt ans plus tard, ailleurs, ou seul notre éditeur peut publier notre texte à vie ?
Que signifie le contrat d’édition (voir mon point sur la question, avec l’approbation d’Emmanuel Pierrat, l’avocat des auteurs) que vous signez avec un éditeur ? Il s’agit d’un partenariat par lequel vous accordez à l’éditeur le droit d’exploiter votre œuvre. S’il n’y a plus de partenaire, le contrat n’a donc plus d’application, et vous pouvez effectivement proposer votre texte ailleurs ; cela dit, un autre éditeur sera peut-être refroidi si le texte a été publié et (bien) vendu auparavant : il pourrait se dire que vous avez « épuisé le marché » avec votre première édition…
Si vous récupérez des livres suite à la faillite de votre éditeur, effectivement, ils deviendront introuvables par le canal habituel. La seule solution que je vois est de créer une page internet avec vos coordonnées, pour récupérer les potentiels lecteurs ayant le réflexe Internet, et peut-être prendre contact avec les organismes de référencement (Electre) pour remplacer dans les données des libraires, les coordonnées de l’éditeur disparu par les vôtres, concernant vos ouvrages… Bonne chance :(
Pour la réédition du même titre chez un éditeur toujours en vie, tout dépend de ce que vous avez signé. Le contrat standard vous autorise à reprendre vos droits si l’éditeur a cessé de commercialiser le livre alors qu’il existait encore manifestement un marché (à vous d’en faire la preuve). Cela dit, si vous attendez vingt ans avant de faire valoir ce droit, l’éditeur pourra gentiment vous envoyer promener.
En revanche, si le livre ne se vendait plus depuis vingt ans, et que l’éditeur a toujours voulu garder vos droits, puis qu’un événement survient qui remet le livre en pleine lumière (adaptation cinéma…), effectivement, vous êtes toujours liée à cet éditeur. Mais lui connaît son intérêt, et se dépêchera de faire revivre l’ouvrage. C’est aussi une opportunité fabuleuse pour son image de marque…
Et toi, mon somptueux internaute ? Tu as une question ? Pose ! Et puis garde en tête cette puissante maxime : il n’y a pas de questions bêtes, il n’y a que des « répondeurs » idiots…
pour la relecture et la réécriture, auxquelles je suis moi aussi très réfractaire à la base, j’ai finit par adopter la « tactique » suivante : lorsque je reprend mon roman, je relis ce que j’ai écris la dernière fois, en effectuant quelques modifications de formes (répétitions, formules maladroites, orthographe).
Et si je n’ai pas d’idée sur comment corriger mais que je sens que ça ne va pas, je n’hésite pas à surligner et passer à la suite !
Par exemple un bon moyen pour varier son voca et faire gaffe aux répétitions, c’est surligner tout le champs lexical d’un passage, ainsi une scène de bataille tout les verbes d’actions.
Surtout je me bloque pas à « zut je ne trouve pas de synonyme » etc, je passe à la suite. Si besoin, je relis tout encore une fois à la prochaine séance d’écriture, avec un même travail de réécriture léger, facilité par les surlignages.
Comme ça on évite aussi les pages et les pages de relectures fastidieuses ^^ Après je sais que j’aurai un plus gros travail de fond à fournir lorsque mon roman sera achevé, mais je trouve ça pas mal de le faire en cours comme ça. En plus ça remet en tête les dernières pages écrites, c’est plus facile de faire la suite dans la même continuation (et sans faire de gaffes bêtes du genre l’absence ou la présence d’un perso).
Tout à fait bien vu Lael : on ne peut pas s’arrêter à chaque problème de détail, mais il faut garder la maîtrise de son texte, donc le baliser au fur et à mesure. J’expliquerai un de ces jours comment utiliser un code couleur avec les feuilles de style, et quelques autres astuces pour marquer les problèmes sans faire retomber l’envie.
Bonjour !
D’abord, un grand, grand merci, doublé d’une admiration sans bornes (! vraiment !) pour votre blog : complet, simple et agréable à parcourir, au ton toujours positif, et pourtant sans démagogie aucune, sans aucune arrogance ou « intellectualisme », il a le don de donner une foule d’informations tout en remettant parfois les pendules à l’heure, ce qui n’est pas de trop… Maintenant, ma question : à votre avis, les maisons d’édition françaises lisent-elles les manuscrits qui leur viennent de l’étranger ? Je suis installée depuis de longues années aux Etats-Unis et me demandais si l’adresse et le numéro de téléphone qui figureront sur mon manuscrit l’enverront directement à la poubelle… ou pas. J’ai toujours une adresse française, mais pas de numéro de téléphone là-bas. Merci d’éclairer ma lanterne, et bonne continuation. Votre blog, en un week-end, m’a donné plus de conseils et de pistes que tous les autres sites auxquels j’ai pu participer auparavant, et je suis bien déçue de ne pas l’avoir connu avant… Cela m’aurait évité bien des tâtonnements…
(avec un peu de retard dû à un déménagement riche en aventures…)
Je suis content de pouvoir vous aider un peu, même à retardement.
Je ne vois pas pourquoi une maison d’édition française ne lirait pas un manuscrit venu de l’étranger, pourvu qu’il soit écrit en français. En général chaque manuscrit a sa chance, les envois ne sont pas jetés sans être ouverts… Et ce qui vient d’Amérique aurait plutôt tendance à faire rêver les éditeurs de l’Hexagone, alors…
Merci tout d’abord. J’ai trouvé bon nombre de « pistes »intéressantes grace à vous.
J’écris actuellement un livre concernant un système de soins issu de la médecine chinoise et l’usage des sons.J’écris en français et je souhaiterais que la préface du dit ouvrage soit faite par un écrivain scientifique russe qui est déjà publié dans son pays (et en dehors).J’envisage de faire traduire en russe mes écrits pour lui soumettre.
J’espere ainsi si il est intéréssé,passer par son éditeur.Cela vous semble t‑il une bonne idée ?sinon que me conseilleriez vous ?
Merci
Que voulez-vous dire par « passer par son éditeur » ?
Une traduction représente tout de même un coût ; je ne suis pas sûr qu’un éditeur le prendrait en charge simplement pour qu’un préfacier puisse faire sa préface.