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Ensuite, ici court résumé, sans italiques
Parmi tous les logiciels d’aide à l’écriture, Contour est peut-être le plus utile et le plus proche des attentes d’un auteur de fiction. Conçu pour le cinéma et les scénaristes, il est transposable sans douleur au monde de l’écriture de livres. Contour est le seul, à ma connaissance, qui apporte une aide à la création de l’intrigue, domaine épineux, et souvent laissé de côté dans les softs de rédaction scénaristique.
Je précise avant qu’on me tombe dessus que je n’ai jamais reçu un centime de l’éditeur de ce soft. J’en connais plusieurs autres, et j’en parlerai peut-être un jour ou l’autre, avec la même impartialité…
Comment écrire un scenario : la machine qui remplace le bonhomme ?
Tout d’abord, je veux dissiper un cliché assez tenace : non, un logiciel d’aide à l’écriture comme Contour ou Scenario Pro ne fera jamais le travail à votre place. Il n’imagine pas pour vous, il ne rédige pas pour vous, il ne réfléchit pas, à votre place, sur votre texte, vos péripéties, votre vraisemblance etc.
En réalité, ces « logiciels » sont de simples formulaires de saisie dotés d’une jolie présentation.
Quand vous créez un projet avec un de ces programmes, vous vous retrouvez à la tête d’une série de champs de saisie vierges. À côté des champs de saisie, un texte d’accompagnement vous explique ce que vous êtes censé rentrer comme type d’information. « Mais, me direz-vous, où est l’intérêt de la chose ? D’accord, le programme ne fait pas le boulot à ma place, mais il ne fait pas le boulot du tout ; je peux me débrouiller sans lui ! »
Oui et non. L’intérêt du soft dépendra, justement, de la pertinence des petites indications latérales, du déroulé du travail, bref, de la méthode d’écriture proposée.
Pour le dire autrement, tout dépend de l’intelligence humaine qui a voulu le logiciel.
Une approche particulière : Contour
De ce point de vue, Contour, de l’éditeur Mariner Software, est un must. Contrairement à ses concurrents, ce programme n’est pas écrit par un scénariste de renom, qui imagine une méthode d’écriture à partir de sa carrière dans le cinéma.
Ici, la démarche est beaucoup moins « sentimentale » : les concepteurs sont partis de sources objectives. Ils ont passé à la moulinette toutes sortes de films (American Beauty, Kug Fu Panda, Liar Liar, Panic Room, Se7en, pour n’en citer qu’une toute petite partie). Ils ont cherché le schéma narratif commun à tous ces films.
Et ils l’ont trouvé ! Ils en ont tiré une trame exemplaire, une sorte de canevas, qui fonctionne aussi bien pour des romances que pour des films d’horreur, pour des road-movies que pour des films de vampires…
Le système Contour vous offre tout simplement de réappliquer ce canevas général à votre projet à vous.
Ronchonnements
Ah ah ! J’en entends qui ronchonnent tout au fond : « Sacrilège ! Formatage ! Et la liberté de créer ? Et l’imagination ? Moi vivant, mon texte ne rentrera jamais dans un moule ! » Je crois même avoir entendu « Voilà une méthode pour écrire toutes les histoires sur un même modèle américain ! »
Il me faut donc préciser un tantinet les choses :
- D’abord, personne ne vous oblige à suivre point par point la méthode Contour (ou n’importe quelle méthode d’ailleurs). C’est un logiciel d’aide à l’écriture, regardez-le comme un point d’appui, un outil. Utilisez-le lorsque vous êtes coincé dans votre intrigue, ou trouvez une autre source d’idées. Le vrai créateur apprend l’usage d’un nouvel outil “au cas où”, mais il décide quand l’employer ou pas. Le geste qui fabrique est inconscient, spontané ; la main ne se dit pas qu’elle tient un marteau, un maillet, une masse, un burin ou une gouge, ce qui compte est la sculpture.
- Bien sûr, la méthode Contour fonctionne pour un seul type de roman ou de scénario filmique. Elle ne collerait pas, par exemple, aux romans russes, avec leurs dizaines de personnages principaux, ni aux romans japonais, qui accumulent des cascades d’événements sans les raconter à fond. En revanche, la méthode est parfaite pour toutes les histoires d’aventure “occidentales” : celles où un héros traverse des péripéties avant d’atteindre le but qu’il s’est fixé. Ce type d’histoire n’est pas américain, pas vraiment occidental non plus : on le retrouve dans les contes, les récits originels du monde entier.
Car c’est là, à mon avis, que se trouve tout l’intérêt de Contour : il ne décrit pas une seule espèce d’histoire, même très répandue dans nos cultures ; il décrit l’histoire-type, telle qu’elle a été affinée par des siècles de contes, de récits, de sagas ; la fiction telle qu’elle nous parle, telle qu’elle résonne au plus profond de nous, là où les mots ne pénètrent même pas. Elle parle à notre cerveau, à la zone « aventureuse » de notre cerveau, elle lui offre ce qui, inexplicablement, lui plaît. Voilà pourquoi, d’après moi, cette méthode toute bête est un outil puissant pour qui veut raconter des histoires : elle fait vibrer l’humain en nous.
Les quatre stades du héros
Voilà pour les principes. Un peu de technique, maintenant.
Quand vous démarrez un projet vierge, Contour commence, assez naturellement, par vous interroger sur les buts de votre héros. Ce sont ces buts qui fourniront la tension dramatique à votre histoire ; il s’agit donc de les définir aux petits oignons.
Ensuite, vous commencez à composer votre histoire. Celle-ci sera virtuellement découpée en 4 actes, au cours desquels votre héros passera par 4 états SYMBOLIQUES successifs : orphelin, errant, combattant et martyr.
- Orphelin : votre personnage, d’une manière ou d’une autre, est un isolé, un être solitaire. On reste dans le symbolique, bien sûr : rien ne vous empêche d’en faire un joyeux rigolo qui a de bons copains dans la ville entière. Mais il vivra, d’une manière ou d’une autre, des moments de solitude, durant lesquels il se retrouvera face à sa singularité.
- Errant : Lorsque les choses sont posées, votre héros peut se mettre en route. Cette errance, là aussi, peut se jouer sur le plan symbolique. L’important est que votre personnage va progresser vers son but, et emmagasiner informations, relations et sagesse, pour entrer dans l’état suivant…
- Combattant : Le héros a accumulé assez d’éléments pour atteindre son but. Il entre dans la phase de lutte, où il se confronte avec les obstacles et les adversaires.
- Martyr : il arrive un moment où votre héros a épuisé tous ses atouts, et où le but reste à atteindre. C’est le point d’orgue dramatique. Le personnage doit renoncer, abandonner, se renier, pour enfin triompher. La fin peut indifféremment être tragique ou heureuse ; simple question de dosage. Avec cette dernière phase, on se trouve peut-être plus dans une perspective “américaine”, mais il est tout à fait possible de la remplacer par autre chose qu’un martyr, même symbolique ; l’important est de pousser son personnage à son maximum, de faire en sorte que le dénouement soit un soulagement viscéral pour le lecteur.
Voilà pour la technique générale. Avec le logiciel, le travail scénaristique peut se décliner de manière très fine.
Et toi, sémillant internaute, es-tu déjà un usager de Contour, ou d’un autre soft d’aide à l’écriture ?
Fiche technique (v 1.0)
Pour PC et Macintosh
Version démo 30 jours : gratuit (lien « download trial »)
Licence d’utilisation : 39,95 $
Espace disque nécessaire : environ 16 Mo
Les plus
- approche pragmatique du scénario, bâtie sur une théorie empirique
- installation légère, interface simple et pro
- vos scénarios exportables en pdf (y compris dans la démo)
Les moins
- en anglais
- fonctionne pour un seul grand schéma narratif
- les exemples fournis ne sont pas tous aussi convaincants (ce que je trouve pour ma part rassurant)
- quelques bugs d’ergonomie
Je me suis souvent poser la question de savoir si ce genre de logiciel me convenait. J’avais, comme tu l’as anticipé, peur de finir en quatre-quarts dans un moule thermostat 7. J’adore les fours mais lorsqu’ils sont « petits » et accompagnés d’un vin blanc sec (un Cheverny par exemple).
Je me range du côté des Russes pour mon écriture (le Boulgakov du « Maître et Marguerite »), le talent en moins tout de même. Curieusement, en écrivant, je lance une aventure avec 1 ou 2 héros puis moults personnages qui sont là pour le pousser dans ses retranchements. Ce sont ceux que j’appelle « les forceurs de destins ».
Est-ce que « Contour » est adapté à cela ?
Bien à toi
Je pense que Contour peut t’aider, car ce programme se contente de te fournir un cadre pour faire progresser régulièrement ton histoire. Il t’indique que le héros doit subir un revers, relever la tête etc, et comment tout ceci s’enchaîne grosso modo. Libre à toi de trouver dans quelles circonstances, avec quelle intensité etc. Libre à toi aussi de sortir du schéma, autant de fois que tu veux.
Pour moi, Contour est surtout un programme qui permet de ne rien oublier dans son intrigue, et d’avoir une progression convaincante du suspense. Les gens qui écrivent veulent faire ceci sans aide, et le résultat est rarement réussi du premier coup. Il me semble que pour ces problèmes d’écriture-là, c’est plutôt une bonne chose d’avoir un cadre auquel se référer.
Merci pour ta réponse.
Si j’en suis déjà à la moitié du roman, juges-tu que cela est trop tard pour cet opus ? (De plus il s’agit du roman épistolaire…).
J’ai entendu parlé de « Scriverner » et d’« Ulysses ».
Ps. : déjà 150 ventes de « Tirons-Nous ! » Maintenant il faut que je fasses de la pub, mais là je suis nul !
Tout dépend de ton temps, de ta motivation. Pour ma part, quand j’ai découvert Contour, j’ai repris à zéro le roman que je travaillais depuis déjà un bon moment. Je me suis amusé à imprimer et à coller le tableau chronologique des événements issu de cette nouvelle mouture : déroulé, la chose était plus haute que moi ! Certes je suis plutôt trapu.
« Maintenant il faut que je fasse de la pub, mais là je suis nul ! »
Je t’ai un peu aidé dans la mesure de mes modestes moyens. 150 ex., ce n’est déjà pas mal, si tu fais tout tout seul !
« D’excellents romans et récits ont été écrits bien longtemps avant qu’il y ait des livres sur la structure des histoires. Le modèle des mythes et des contes merveilleux a été recréé à maintes reprises au fil des siècles et dans le monde entier. Le rythme de ces histoires qui frappent notre imaginaire ne reflète pas des tendances marketing, mais notre lutte collective par la vie. Si certaines choses font profondément écho en nous, c’est parce qu’elles exposent nos luttes intérieures. La structure n’est pas prison, servez-vous seulement de ces trucs et astuces comme d’un plan, mais puisez dans votre for intérieur pour trouver la route. La découverte de cette route est la partie la plus agréable de l’écriture. » (Peder Hill, professeur d’anglais et de scénarisation, romancier, musicien)
http://www.ecriturecreative.net/techniques-d-ecriture-creative/la-structure-en-trois-actes‑d%E2%80%99une-intrigue/
Je ne connaissais pas Contour, et je vais m’empresser d’y regarder de plus près.
Je connais deux autres programmes que j’ai utilisé qui peuvent intéresser certains. Rappelons que ces programmes ne sont que des interfaces de saisie et d’organisation des éléments de votre roman. L’écrivain ; c’est vous ! L’imagination, vous l’avez ou pas. Si vous ne l’avez pas aucun logiciel ne pourra vous aider. Ceci posé, comme vous l’avez d’ailleurs fort justement dit vous même, j’ai testé Phraseo et Ywriter dont je me propose de vous dire deux mots.
Phraseo, tout d’abord. Plutôt bien conçu, mais vieillissant, et plus mis à jour ni supporté par la maison qui continue à le commercialiser, il peut-être utile grâce à son module méthodologique qui apporte une aide véritable à la rédaction d’un roman. Le module méthodologique est, pour simplifier, un ensemble de champs à renseigner qui diffèrent selon la catégorie (partie, chapitre, personnage). Les questions qui sont posées pour aider à compléter ces champs sont très bien pensées et fournissent une aide à la création d’une intrigue, comme d’un personnage. En revanche ce type d’aide ne convient pas à tous. Son seul défaut : son prix. Ce logiciel devrait être diffusé en « abandonware » ou sa structure être reprise pour servir de base au développement d’un logiciel libre. En effet, vu son obsolescence, les bugs qu’il provoque sont pénibles. Au final, je regrette mon argent.
Ywriter a lui été créé par un écrivain américain et est gratuit. Moins sophistiqué que Phraseo il permet d’organiser ses idées et de les développer.
Après m’être servi très longtemps de Phraseo, et avoir testé Ywriter, j’ai abandonné ces logiciels et ne me sert plus que de LibreOffice.
J’ai creusé la question de Ywriter à une époque. Je connais Phraseo mais je ne l’ai jamais utilisé. Le premier est un traitement de texte, si je ne m’abuse ? (tout comme LibreOffice)
Merci de rappeler ce que vous dites sur la fonction d’outil des logiciels. Bon nombre d’écrivains ont tendance à rejeter tout ceci sans même réfléchir, sans même essayer, sous prétexte que la machine tue l’inspiration…
« D’excellents romans et récits ont été écrits bien longtemps avant qu’il y ait des livres sur la structure des histoires. Le modèle des mythes et des contes merveilleux a été recréé à maintes reprises au fil des siècles et dans le monde entier. Le rythme de ces histoires qui frappent notre imaginaire ne reflète pas des tendances marketing, mais notre lutte collective par la vie. Si certaines choses font profondément écho en nous, c’est parce qu’elles exposent nos luttes intérieures. La structure n’est pas prison, servez-vous seulement de ces trucs et astuces comme d’un plan, mais puisez dans votre for intérieur pour trouver la route. La découverte de cette route est la partie la plus agréable de l’écriture. » (Peder Hill, professeur d’anglais et de scénarisation, romancier, musicien)
http://www.ecriturecreative.net/tec…