Ce que vous allez apprendre dans cet article :
- Comment utiliser le support musical en écriture
- Comment organiser vos recherches et vous trouvailles
Vous avez tous, déjà, pu constater les affinités entre le son et la lettre. Écriture et musique s’influencent mutuellement, cela a commencé il y a bien longtemps, et cela se poursuit jusque dans le secret de vos feuilles blanches, à chaque mot que vous ajoutez à vos histoires. Nous allons aujourd’hui parler de l’utilisation efficace de musique pour écrire.
Musique pour écrire et distraction
J’avais mentionné sur le site la musique comme un stimulateur d’écriture, à condition de ne pas l’écouter durant la rédaction. Certains m’affirment, au contraire, qu’écouter de la musique en temps réel améliore ce qu’ils écrivent.
Je n’y crois pas. Pas du tout. Comment peut-on estimer que l’on effectue mieux une activité complexe, telle que l’écriture, dans la distraction, que dans la concentration ? Je vous invite, si vous pensez ceci, à faire honnêtement une petite expérience, puis à nous en parler dans les commentaires. Vous pourrez poster vos deux textes à l’appui.
Voici deux sujets de micro-nouvelles. L’une des deux sera écrite avec musique de fond, l’autre sans.
Lancez une pièce. Sur « pile », vous écrirez le sujet 1 en musique, puis le sujet 2 en silence. Sur « face », vous écrirez d’abord en silence, puis en musique.
Lisez soigneusement les deux sujets. Préparez la musique, le stylo ou le clavier, et c’est parti ! (1000 signes et espaces maximum pour chaque texte)
Sujet 1 : Un ovni s’est crashé dans votre jardin. Un vénusien sonne à votre porte. Il vous demande si vous n’auriez pas un « flafliflouff » à lui prêter…
Sujet 2 : Monsieur Martin a menti à sa femme : il a prétendu qu’il devrait rester au bureau pour finir un dossier, mais en fait, il a rendez-vous chez sa maîtresse. Hélas, en arrivant chez sa maîtresse, il la découvre au lit avec… son épouse !
Mise en condition
Ceci dit, même si écrire en musique me laisse très dubitatif, je suis tout aussi persuadé que la musique peut aider l’écriture. Comment ? Au moment de la mise en condition.
Se replacer dans une scène, une ambiance, une situation, est beaucoup plus facile lorsqu’on se paye une bonne tranche de musique.
Pour chacun d’entre nous, les morceaux, et leurs effets, seront différents. C’est à vous d’explorer ces terres inconnues, pour votre propre compte. Ensuite, afin que vos découvertes vous resservent, afin que les trouvailles se changent en expérience, il vous faudra les noter. Je vous conseille donc d’établir votre playlist d’écriture, dans laquelle vous n’aurez qu’à piocher pour vous aider le moment venu.
Celle-ci peut prendre une forme toute simple. Vous avez compris, à la longue, que j’aime les tableaux… Je vous livre donc ici mon modèle de playlist d’écriture :
État d’esprit recherché | Musique(s) | URL |
---|---|---|
Envolées lyriques | L’hôtesse de l’air | Le lien |
(C’est un exemple.)
NB : Comme URL, vous pouvez aussi mettre, dans le tableau, le lien vers votre morceau sur votre disque dur. Cela vous permet de rassembler dans le même tableau les ressources enregistrées chez vous et celles que vous écoutez en streaming.
Les musiques du Mal
Il se trouve que pour mes propres travaux d’écriture, je suis souvent amené à écrire des scènes maléfiques, diaboliques, inquiétantes, flamboyantes, cruelles, ricanantes… Bref, j’ai une playlist un peu longuette de « musiques du Mal » adaptée à l’écriture de toutes sortes de moments noirs du récit. Je vous la livre ci-dessous (et j’ai rajouté, magie de la technique, des liens pour écouter les morceaux).
État d’esprit recherché | Musique(s) |
---|---|
Puissance tyrannique, force militaire | John Williams, Star Wars ep. I, Droid invasion |
Puissance tyrannique, force militaire | John Williams, Star Wars ep. V, Marche impériale |
Prisonnier en enfer | Diablo I, Donjon (30 premières secondes) |
La femme fatale, rock n’roll | Jacques Dutronc, Linda Lê, L’âme sœur |
La nuit, le vague à l’âme | Bruno Coulais, Himalaya |
Grand désespoir | John Williams, Star Wars ep. VI, Chœurs de l’Empereur |
Fausse joie, ricanante, mauvaise | Camille Saint-Saëns, Danse macabre |
Gravité obsédante du mal | Krystof Penderecki, Symphonie n°3, Allegro moderato |
Solennités maléfiques | Berlioz, Symphonie fantastique, Dies irae |
Solennités maléfiques | Hector Berlioz, la Damnation de Faust, Pandemonium |
Poursuite infernale | Antonio Vivaldi, Les 4 saisons, L’été-presto |
Poursuite infernale | Hector Berlioz, la Damnation de Faust, Course à l’abîme |
Danses diaboliques, obsédantes | Moussorgsky, Une nuit sur le Mont-Chauve |
Et maintenant, réceptif internaute… à toi de jouer ! Donne-moi tes playlists d’écriture. Ou bien je te mettrai du rap maori. Très très fort.
Nul besoin de me prêter à ces petits exercices, je sais par expérience que je ne peux pas écrire sans une bonne playlist EN AMONT, mais JAMAIS, au GRAND JAMAIS durant l’écriture…
J’ai aussi un Dias Irae, mais pas le même :
J’en ai fait courir des victimes innocentes poursuivies par des démons (au sens propre ou pas) sur cette musique…
Merci de confirmer mes dires, Kanata.
Je viens d’écouter ton morceau : de toute beauté pour les scènes de poursuite, en effet. Je prends !
Pour ma part, si j’ai très souvent un fond sonore en écrivant, son rôle est de m’isoler dans une bulle d’écriture et non pour me titiller l’inspiration. Casque en place, volume au minimum perceptible sur une sélection d’albums de Pink Floyd, Alan Parsons, Notting hillbillies, Chris Rea, Enigma et des morceaux isolés (parfois doublés, voire triplés) de Dire Straits, Santana, Sade, Vangelis, Moroder et bien d’autres. Plutôt des morceaux doux, mélodieux, sans cassure de rythme éveillant l’attention. En quelques minutes, le fond sonore est oublié, je suis dans ma bulle et rien ne peut plus me déranger.
J’écris rarement dans le silence… ça arrive, mais généralement, je finis par m’en rendre compte et, comme Jean-Olivier, je mets le son au minimum. Je crois également que ça m’isole. D’ailleurs il m’arrive bien souvent d’écouter la même musique en boucle. Et j’insiste sur « musique » et non « chanson », car les paroles me distraient, qu’elles soient françaises ou étrangères. A part les choeurs (qui sont davantage de la musique que des paroles, pour ce que j’en comprends, même en faisant un effort), j’évite les mots, qui embrouillent ce que j’écris.
Mon répertoire est essentiellement composé de musique de films, animes ou de jeux vidéos, ainsi que de quelques pistes de X‑Ray Dog ou Immediate Music.
En tout cas, elles me permettent de rester plongée dans un sentiment bien particulier, une atmosphère définie.
Dans mes préférées, on compte :
Dethroned, de X‑Ray Dog
, parfait pour une scène un peu violente, intense,
The Fellowship of the Ring, du Seigneur des Anneaux
http://www.youtube.com/watch?v=QX2c1GRqwaM&feature=share
, pour un passage plus mystérieux et envoûtant
Marche de Santans, toujours de x‑ray
http://www.youtube.com/watch?v=Aka9tzd7UrA
, pour quelque chose de plus sombre et de plus musclé, (navrée pour la vidéo mais j’ai eu du mal à trouver un autre lien)
Leaving on Red Hill de Yoko Kanno
http://www.youtube.com/watch?v=mJbiJHVtfiA
(bande originale de Wolf’s Rain), pour son petit côté un peu désespéré du début, et les résolutions énergiques ou résignées qu’elle semble prendre vers le milieu-fin,
Et en vrac, quelques autres liens :
http://www.youtube.com/watch?v=j9mJ7BByv4s
,
http://www.youtube.com/watch?v=THEp_VzhPuE&feature=results_video&playnext=1&list=PL066092F85A762697
,
http://www.youtube.com/watch?v=52ujNIv6Kzk
, certains titres de final fantasy (piano collection de préférence) etc… Mais je ne peux pas tout mettre, alors je vais m’arrêter là.
Merci pour ces contributions ! Je me garde ces morceaux sous le coude !
Personnellement j’ai toujours eu besoin de musique pour me couper de l’environnement. déjà pour faire mes devoirs il me fallait une musique en sourdine, je me plongeais d’abord dans la musique, oubliant le reste, et une fois bien immergée, j’arrive au stade où j’oublie aussi la musique pour me concentrer. Ma mère est comme ça aussi.
J’ai découvert comme ça yiruma. Musique classique, pas de paroles, elle berce et se laisse oublier ensuite, ne me distrait pas. Par contre je confirme que tout ce qui a des paroles, toutes les chansons donc, me distraient, donc je n’en écoute pas si je veux écrire. En amont pourquoi pas, mais pendant l’écriture, c’est soit de la musique pure, sans paroles, soit le silence absolu. Mais comme dans le silence absolu j’arrive encore à penser au quotidien, je mets la musique pour passer dans une sorte d’autre état…
Étrange, vraiment…
Et que donnent les tentatives d’écrire dans le silence ?
Bon, j’ai testé. Finalement, c’est moins le contexte sonore que le moment qui va m’importer apparemment. C’est bête mais j’écris toujours plus et mieux entre 22h et 2h du matin (à mon grand dam !). Et que ce soit en musique ou en silence. En plein jour, au mieux je peux me relire, corriger, sabrer des longueurs, réagencer, mais pas « écrire », avancer dans le récit. D’ailleurs quand j’avais des exam’ ou des trucs comme ça, c’était pareil, comme si j’atteins un pic de concentration et d’efficacité tard le soir et dans la nuit.
Je me pose toujours beaucoup de questions là-dessus. Il me semble que nous ne sommes pas les mêmes le matin et le soir (la nuit). Il y a une fraîcheur, une naïveté le matin, qu’on ne retrouve pas le soir. On est plus désabusé, plus « chargé » de choses le soir. Cela se passe un peu comme si chaque jour valait une vie. Et je pressens que le fait d’écrire le soir ou la nuit (en dehors des contraintes matérielles) a à voir avec cela…
Quatre ans plus tard j’ai changé !
Formation enseignante à l’étranger + emploi de prof à plein temps, maintenant j’écris quasi tous les week-ends, de 10h à 16h. Plus tôt et plus tard les soins aux animaux et autres tâches domestiques appellent (ou parfois les copies à corriger).
Passé 20h je suis une loque, physiquement et mentalement.
Si mon colocataire est là, je mets la musique en sourdine sur écouteurs pour m’en isoler. Si je suis seule à la maison, alors le silence convient très bien. C’est drôle comme on change, ne jamais dire jamais…
En ce moment, boostée par une filleule qui grandit en France loin de moi, je réécris un conte avec des modifications et en y intégrant des morceaux de mythes inuits. Mais comme elle est trop petite j’essaie d’en faire une présentation d’images avec un texte très court. C’est dur, parce que je préfère écrire une version longue. Donc la version longue est en cours et je résume peu à peu pour adapter à son âge (la littérature pour enfants c’est vraiment un art à part et je rame!).
Bref là mon moteur c’est Emma. Et aussi écrire en français car mon projet précédent est en anglais et j’aimerais bien ne pas laisser ma langue maternelle rouiller !
Oui ma foi, il a pu s’en passer des choses 4 ans, dans nos modes de vie. Pour moi aussi, d’ailleurs.
Elle a l’air bien sympathique, votre lectrice de référence… Bon courage avec ce beau projet !
Merci 🙂
Bonjour, j’écris sur ce blog pour vous faire part de ma playlist quand je produit.
Personnellement, je dessine des bandes dessinées mais cela se rapproche de très prêt de l’écriture 😉
Voici ma playlist :
Horreur, peur ->
Bataille sanglante ->
Bataille épique ->
Scène épique ->
Poursuite ->
Scène tendre ->
Mort, glauque ->
Scène calme ->
Révélation(s) ->
Scène joyeuse ->
Désespoir ->
Scène triste ->
Après bataille ->
Voyage ->
Musique d’intérieur ->
Wouah ! Voilà de quoi se remplir les oreilles ! je vais aller voir ça… enfin, je me comprends.
Bonjour,
Pour ma part, j’écris en deux temps.
Le premier est émotionnel, quasiment une transe à laquelle une musique est nécessaire. Je « jette » mes mots, mes phrases, mes répliques, je plante le décors, le tout en écoutant une musique adaptée au moment du récit. Je construit un fond.
Souvent avec une musique sans parole, une musique d’ambiance, comme celles qu’on trouve dans les films.
Le deuxième temps est une relecture un peu plus à froid, pour rectifier, enrichir, reformer ou tout effacer, voire tout laisser tel quel (je rectifie l’orthographe, la grammaire, les temps, et ce genre de détails techniques important). Je travaille la forme.
Il y a des compositeurs que j’aime bien, pour ceux que ça intéresse :
Two Steps From Hell, Massive Attack, X‑RayDog, Dead Can Dance, etc…
Et la deuxième étape, avec ou sans fond sonore ?
Pour le groupes musicaux, j’en connais un peu certains, mais pas tous ; pouvez-vous nous décrire un peu les ambiances qu’ils vous procurent ?
Hey, merci beaucoup pour toutes ces idées !
Ce post ‑et les commentaires qui ont suivi- étaient exactement ce que je cherchais.
Pour ma part, je recommande ES Posthumus et notamment Nara (
) pour les scènes où les héros « réfléchissent » avant de prendre une grande décision ou Pompéi (
) pour les scènes de mouvement de foule.
Mais la musique qui m’inspire pour écrire un peu tout reste « Pirate des Caraïbes », pour l’enthousiasme qu’elle suscite.
Bonne continuation et merci encore de ce post ! 🙂
Merci pour pour cette contribution tout à fait pertinente ! Le 2e morceau notamment donne des fourmis dans les doigts !
Bonjour,
Je traîne sur votre blog qui me semble fort intéressant, malgré que mon avis diverge du votre. Pour ma part, j’écris sans plans, au fil de ma plume, avec une musique de fond pour me porter. Ce n’est surement pas la meilleure méthodes mais c’est la mienne. Et je ne lui trouvais pas d’inconvénient il y à encore quelques semaines. Aujourd’hui, et depuis quelques jours, c’est la panne sèche. Alors qu’en temps normal, je peux écrire des pavés avec un ligne d’intrigue, je ne peux plus maintenant écrire trois phrases sans tout vouloir jeter.
Est-ce que ma méthode d’écriture pourrait en être la cause ? Merci d’avance.
P.S : Excusez mon orthographe (la faute au portable et au sommeil) et ma prétention (la faute à la jeunesse)
Si ça vous interesses, mes textes sont au
http://www.revedemay.canalog.com
J’espère que ce n’est pas la lecture de cet article qui vous a « asséchée » ?
Bon courage !
Perso je suis assez mitigé du moins tout dépend que quel genre de moment je doit écrire mais situation déjà connu pour débuter je fait un petit claude debussy au clair de lune puis je continue avec du in noctem puis on entame le gros morceaux vu que l’intro est terminé je choisi quelques films et je prend des musiques qui te prenne mentalement et déclanche le flux de donné ou je prend des phrases qui compose mes écrit puis vienne les choses sérieuses l’intrigue qui se doit d’être envolé avec soit du universe de xilent ou du kavinsky puis london grammar pour les moments divin ou sentimentale !
Sa continue avec soit de la house ou soit du bon classique ou des musiques d’opéra.
on prend l’opéra donc john murphy sunshine suivis de hans zimmer l’intro de man of steel puis encore hans avec du chevalier noir tout dépend ce que je doit écrire puis du violent dimitry vegas madness ou two steps from hell fredom fighters tout dépend le genre qu’on je veut pour me bercer l’esprit et irrémédiabemment on doit arrivé sur martin o’donnel qu’importe laquelle .
Maintenant du GRV grand battle avec du audiomachine creation suivis pour repartir de plus belle saké de binks et/ou acdc thunderstruck ‚nous voila arrivé au milleu de notre rapide voyage musicale on tombe nez a nez avec du blackmill au moins 30minutes de blackmill puis un cover bien ficelé de diamonds de rihanna pour redecendre doucement puis la révélation du mal ou va débuté le combat d’ici peu de chapitre john williams la marche impériale avec tremor dimitry vegas et two step from hell divided we stand et voila une petite hisoire arrivé a son dénoument a vous de faire votre choix ^^
Wah ! Merci pour cette balade !
Personnellement, je baigne dans la musique, assez variée, mais celle-ci ne m’influence guère durant l’écriture même. Par contre, je crée les scènes successives de tête en amont, en me laissant porter par des morceaux, souvent choisis au hasard, qui « accrochent » mes sentiments et ceux que je souhaite exprimer. Quant le visuel suit et que la structure du chapitre devient claire, il n’y a plus qu’à s’asseoir, prendre son stylo, une feuille (ou se mettre devant son ordinateur), et saigner…
En règle générale, les musiques stimulantes dans mon cas sont plutôt sombres, violentes, mélancoliques, ou majestueuses (rayer les mentions inutiles). Mais des exceptions existent : en ce moment, j’écoute de la musique de Mongolie (rapport au texte en cours). Les ambiances méditatives de la musique sacrée sont très appropriées. La musique médiévale aussi.
Merci Vincent. N’hésite pas à nous donner un lien vers tes morceaux préférés pour les ambiances que tu cites.
Pour ma part, j’écris rarement sans musique à moins d’être seule et sans bruit et encore je préfère avoir un fond musical avec moi. Je suis incapable de me concentrer quand il y a des bruits parasitaires donc la musique me permet de m’isoler de ce qui m’entoure c’est pourquoi sans musique j’ai beaucoup de mal pour me concentrer.
Je n’ai pas de playlist mais en règle générale j’écoute du métal, parfois un peu de gothic ou du classique à la condition que ce ne soit pas de l’Opéra, seule exception Carmina Burana.
Ha ! Encore une pierre dans mon jardin (qui est devenu un vrai champ de cailloux).
Mon Cher Nicolas,
Je partage ton avis quant à l’usage judicieux que l’on peut faire de la musique, dans le geste d’écriture.
Je pense aussi qu’il y a autant de modes d’emploi que de plumitifs.
Pour ma part, une mise en condition, selon le type de scène à écrire, va engendrer une forme d’exaltation au reflet de ce que je prévois de rédiger.
Tu m’as généreusement corrigé et je voulais faire référence à cette symphonie inachevée de Beethoven, la Dixième. J’en m’en suis baigné et l’émoi que j’en ai tiré m’a permis d’écrire, dans la tonalité à laquelle j’aspirais : une exaltation nostalgique et passionnée, toute remplie de ces accords qui s’éteignaient en échos dans ma mémoire…
JS Bach, que ce soit dans les Sonates en Trio, dans ses cantates, les Suites et Partitas pour violon, parvient à me bouleverser sur une durée prolongée et cet état profite à l’écriture.
J’aime, pour leur intériorité, les Leçons des Ténèbres de Couperin, avec un faible pour la Troisième, à deux voix.
D’autres musiques me touchent, et ce depuis des années. Un bébé livre de Werner Herzog : « Vom gehen im Eis », traduit en français « Sur le chemin des glaces », possède en allemand, une musicalité beethovénienne, une rythmique ample, et ces effets de ralentis, où le temps est suspendu.
C’est en quelque sorte, ces médicaments dits « LP », à libération prolongée, qui te font de l’effet « Que le jour recommence ou que le jour finisse »…
Mais à l’heure de l’écrire, la musique n’a plus droit de cité.
Merci à toi pour cet article passionnant, le rapport avec la musique étant pour moi addictif.
Julien
Oui, c’est vrai que ton témoignage était attendu ici. Merci infiniment !
Tu manies un humour décalé, sans le savoir !
Pourquoi ? Voilà : pour ma retraite, j’avais planifié un passe temps musical, concrétisé par sept guitares (rien que cela!) Fender (amérique, avec Floyd Rose et tout), Gibson à caisse, Gitane, Sheraton II, et autres Takamine. Bing, avec la retraite, je deviens dur de la feuille, je me suis même payé quelques semaines de surdité totale. ORL, IRM et touti quanti, mon audition est déficiente. Point barre.
Mais voilà : j’avais découvert un peu accidentellement le plaisir d’écrire. Ma formation scientifique m’avait éloigné des lettreux et autres adeptes des logorrhées épistolaires. Cela m’a pris 70 balais pour sortir des brumes de l’adolescence. Bref, j’écris. J’ai même participé avec succès à quelques concours de nouvelles.
Devinez quoi : souvent, les lecteurs trouvent qu’il y a du rythme dans mon écriture.
En résumé : l’écriture et la musique, même combat.
Le reste n’est qu’une question de point de vue, ou de point d’ouie (rayer la mention inutile).
Bon lundi !
Ha ha ha ! Voilà une histoire peu banale ! Merci pour ce partage !
Je pense que c’est surtout une question d’habitude. J’ai grandi dans une famille nombreuse où mon père faisait des siestes sur du hard-rock pour pouvoir dormir « dans le silence », c’est à dire, ne pas entendre de bruits extérieurs. Pour moi, la musique m’isole et canalise mon attention, et je me retrouve souvent à taper en rythme sur le clavier, prise dans une grande vague d’inspiration que son cadencement a fait naître en moi.
Mais, à l’inverse, mon compagnon, qui a grandi dans une famille très calme, ne peux pas se concentrer s’il y a le moindre bruit et si je fais du découpage à côté de lui pendant qu’il révise, il finit par mettre des boules quiès…
Bref, tout ça pour dire que je doute qu’il soit possible d’affirmer sans détour que la musique n’est que source de distractions (et après avoir parcouru brièvement les commentaires je constate que nous sommes nombreux à écrire en musique !). Cela dépend, comme toute chose, de l’expérience de chacun et de ses facultés d’adaptation.
Mais c’est très intéressant de voir le rapport que vous avez avec la musique pour vous mettre dans l’ambiance, cette idée de tableau par « atmosphères musicales » a piqué ma curiosité !
Ha ! J’ai mis de l’eau dans mon vin depuis cet article…
Tout ce que je demande pour me déclarer complètement convaincu ici, est que quelqu’un fasse le test : qu’un écrivain qui a l’habitude d’écrire en musique se paye une séance dans le silence absolu, et nous rapporte ses impressions…
Quant au test inverse, je l’ai fait assez souvent pour ma part…
En tout cas, tout ceci appellera peut-être un nouvel article sur la question…
à vrai dire, je finis toujours par écrire en silence quand le disque se termine et que j’oublie d’en relancer un autre parce que je suis trop concentrée.
ça ne change pas ma concentration si ce n’est qu’à un moment où un autre le silence va finir par me peser et me déranger car je n’entendrais plus que lui… !
Je pense qu’il faut juste accepter qu’il n’y a pas une seule vérité à ce sujet, comme dans toutes choses ! 🙂
Merci pour cet article. Il date un peu mais son actualité est intemporelle.
Pour ma part, j’utilise la musique d’ambiance comme un outil de concentration et de mise en condition. Je peux aussi écrire dans le silence complet, ça me convient. Mais j’aime ce rituel avec l’immersion musical pendant le processus d’écriture.
Je n’ecoute que des musiques d’ambiances et sans paroles. Je l’utilise aussi pendant mon travail pour m’isoler pendant des phases de concentration intenses (je suis développeur et je travaille dans un open space)
Je vous invite à découvrir ce site qui décrit le processus de concentration par la musique. J’utilise leur application depuis plusieurs mois et elle est très efficace.
https://www.focusatwill.com/
Merci pour votre blog.
Laurent
Merci pour ces éléments !
Et bon courage dans l’open space. C’est une invention de Satan 😉