Ce que vous allez apprendre dans cet article :

  • Ce qu’est un bêta-lecteur
  • La dif­fé­rence entre bêta-lec­teur pro ou bénévole
  • Comment trou­ver un bêta-lecteur

Se faire relire, obte­nir des avis de lec­ture est une étape incon­tour­nable du pro­ces­sus d’écriture. Comment trou­ver le bêta-lec­teur idéal ?

Combien de bêta-lecteurs ?

Parfois, il suf­fit d’un ; en géné­ral, deux-trois per­sonnes seront suf­fi­santes pour poin­ter les pro­blèmes. Au-delà, vous allez crou­ler sous les avis, et vous vous retrou­ve­rez para­lysé au moment de reprendre votre prose.

Ceci a une consé­quence que vous ne voyez pas encore for­cé­ment : vous allez devoir choi­sir. Et même, faire le dif­fi­cile – parmi les gens qui sont par­tants pour vous lire, bien sûr -.

L’entourage

Vous avez toute lati­tude pour faire lire votre texte, ou des extraits, à votre entou­rage. Vos proches vont cer­tai­ne­ment vous encou­ra­ger, et vous pou­vez les en remer­cier, car grâce à eux vous vien­drez peut-être à bout de votre pro­jet de livre.

Mais avez-vous cher­ché un regard cri­tique ? Un « bêta-lec­teur », comme on les appelle, en réfé­rence aux « bêta-tes­teurs » du monde du jeu vidéo ? Ce regard cri­tique, vous ne le trou­ve­rez pas dans votre entou­rage. Vos proches n’oseront jamais vous faire de peine, ils n’iront jamais à fond dans la cri­tique. Ou bien même ils vous désap­prou­ve­ront, et ils ten­te­ront de vous décou­ra­ger d’écrire.

Qui fait par­tie de l’« entou­rage » ? En l’occurrence, tous les gens qui vous connaissent de près ou de loin. Cela com­prend la famille, bien sûr, tous vos amis, vos col­lègues de bureau, vos clients…

J’ai eu affaire un jour à un méde­cin chi­rur­gien car­diaque. Il nous avait envoyé deux-trois manus­crits, et il nous assu­rait, dans son cour­rier d’accompagnement, qu’il les avait don­nés à lire à « plu­sieurs patients ver­sés dans les lettres ». Tous avaient « beau­coup appré­cié » la prose de leur chirurgien.

En même temps, le type qui doit vous faire votre pon­tage, vous n’avez pas trop envie de le contra­rier, si ?

Donc, soyez très sévère avec vous-même quand vous exa­mi­ne­rez l’objectivité de vos lecteurs.

Entre soi et son bêta-lecteur, un véritable engagement
Entre soi et son bêta-lec­teur, un véri­table engagement

Les « avis autorisés »

Au risque de vous déce­voir, votre ami(e) prof de fran­çais n’est pas un lec­teur spé­cia­le­ment « pro ». C’est un ami. Qui a des lettres, certes, mais un ami, avec le juge­ment faussé par toute l’amitié qu’il vous porte.

Allons plus loin. Est-ce que votre beta-lec­teur doit être un « intel­lec­tuel » (ensei­gnant, cher­cheur, pen­seur…) ? Pas for­cé­ment. D’expérience, j’ai vu que les intel­lec­tuels pré­fèrent inter­pré­ter que lire uti­le­ment. Ils ne voient pas les défauts d’écriture, ils les prennent pour des orne­ments, des finesses. Confiez votre manus­crit à un repré­sen­tant de la « France d’en bas », pourvu qu’il aime lire. L’avis n’en sera que plus précieux.

J’ai lu sur un blog ce matin qu’il peut être utile de don­ner ses écrits à juger à un auteur publié. Je n’en suis pas si sûr.
D’abord, ce n’est pas aussi facile que le blog­geur avait l’air de le dire, et ensuite, je ne suis pas per­suadé, là encore, que l’avis d’autres auteurs soit spé­cia­le­ment autorisé.

Un écri­vain, par nature même, est une créa­ture qui manque de temps. Dans ce monde où la lettre ne nour­rit pas son homme, le temps consa­cré à l’écriture est volé, grap­pillé sur le reste du quo­ti­dien. Vous devriez le savoir, si vous aussi, vous écrivez…

Ensuite, un écri­vain est un fabri­cant, plus ou moins bon, mais pas un théo­ri­cien. Si vous avez inventé un nou­veau moteur de voi­ture, vous allez mon­trer vos plans à un pilote de F1, sous pré­texte que les moteurs, il a les fesses des­sus du soir au matin ? Non, n’est-ce pas. Eh bien c’est la même chose avec un écri­vain. Ces créa­tures-là ont en géné­ral un mal fou à éva­luer leurs propres écrits. Alors ceux des autres…

Le « bêta-lecteur »

Comment déni­cher un bon bêta-lec­teur ? Les cri­tères non négo­ciables sont au nombre de 3. Si vous avez l’impression de le contraindre, lais­sez tom­ber : le résul­tat sur vous, sur votre texte, sera catas­tro­phique :

  1. Il doit avoir du temps libre pour vous. Pas une soi­rée, mais quelques semaines, à rai­son d’une heure par jour. Il ne doit pas vous lâcher à mi-par­cours parce que ses vacances sont finies.
  2. Il ne doit pas être trop proche de vous. Vous avez peur de son juge­ment ? Tant mieux. Si vous devez deve­nir amis, ce sera après. Pour le moment, vous avez besoin de son aide, ce qui est aussi pré­cieux que son ami­tié. Ceux qui ont vu À la ren­contre de Forrester sau­ront de quoi je parle…
  3. Il doit aimer lire, et avoir quelque chose à dire. Exemple de mau­vais bêta-lec­teur « Tu as fait des fautes d’orthographe ici, là et là. » Exemple de bon bêta-lec­teur : « Ton per­son­nage ne fonc­tionne pas. Il y a une inco­hé­rence dans le deuxième cha­pitre. Tu devrais sup­pri­mer ces 40 pages qui n’apportent rien. »

« Tout cela est bien joli, me direz-vous peut-être, mais je ne connais per­sonne dans ce genre-là, moi. » Eh bien cher­chez ! Cherchez par chez vous, dans les cafés lit­té­raires, les gros ate­liers d’écriture… et, pour­quoi pas, met­tez une petite annonce !

Cherchez sur Internet : il y a des forums d’écriture assez sym­pa­thiques, où on peut espé­rer rece­voir de bons avis. Certains fonc­tionnent même selon un sys­tème de cré­dits : pour se faire lire, il faut avoir des cré­dits. Et pour avoir des cré­dits, il faut lire et don­ner son opi­nion sur d’autres textes.

Ce prin­cipe-là peut d’ailleurs être géné­ra­lisé : lorsque vous par­ti­rez à la chasse aux « bêta », ne croyez pas leur faire une belle faveur. Vous venez leur prendre du temps et de l’attention pour quelque chose qui n’en vaut peut-être (dans leur esprit) pas la peine. Offrez-leur un ser­vice en échange, par exemple une relec­ture, s’ils sont eux aussi écri­vains. Un bon troc vaut mieux qu’une mau­vaise faveur.

Le conseiller littéraire

Ces pro­fes­sion­nels sont plu­tôt rares en France. J’ai même le plai­sir de faire par­tie de cette dif­fi­cile profession.

Du simple diag­nos­tic au conseil « lourd » avec pré­pa­ra­tion de dos­sier de sou­mis­sion, ils peuvent, quels que soient vos moyens, vous don­ner un bon coup de main dans votre démarche.

Dites merci

N’oubliez pas de remer­cier vos lec­teurs dans votre livre. C’est une pra­tique natu­relle chez les Anglo-Saxons, mépri­sée en France, où l’on aime bien lais­ser croire que l’on sait tout faire tout seul…

Si vous publiez un jour, vous devrez beau­coup à tous vos cobayes. Ils ne vous ont rien demandé. Ne les oubliez pas : un remer­cie­ment offi­ciel, ce n’est pas cher payé pour toute leur implication.

Voilà, à pré­sent vous en savez assez long pour déni­cher le lec­teur idéal.
Pour trou­ver l’homme ou la femme de votre vie, ren­dez-vous la semaine pro­chaine… Je rigole.

Résumé

Voici donc les prin­cipes à gar­der en tête dans la phase de mise en lecture :

  • La quan­tité est l’ennemie de la qua­lité. Ne don­nez pas tout à relire à tout le monde ;
  • Prenez l’opinion de votre entou­rage, elle est sou­vent utile pour le moral ; mais sachez la mettre de côté ;
  • Méfiez-vous des avis d’intellectuels ;
  • Faites le dif­fi­cile sur les « bêta-lecteurs » ;
  • Gardez dans votre manche l’atout « conseiller littéraire » ;
  • Quel que soit votre lec­teur, offrez-lui un petit bout de vos lauriers.

Et toi, qui te lit, mon bon inter­naute ? Décris-nous ton bêta-lec­teur de folie !

30 commentaire

  1. Diane a dit :

    N’étant pas vrai­ment sou­te­nue par ma famille, je ne compte pas sur eux pour me don­ner un avis ^^ Je ne compte que sur Eléa Gabeline pour m’aider à m’améliorer (elle est géniale ^^) . Sinon, je me mets la pres­sion toute seule et je m’acharne sur le texte – plus vache que vache, à part le tau­reau je vois pas (c’est nul je sais, je sors !)

    Trouver un bêta lec­teur doué n’est fran­che­ment pas évident :/ Bravo à ceux qui trouvent !

    1. Il y a une bonne part de hasard. Je plai­sante en fai­sant un paral­lèle avec le mariage, mais je crois que la ren­contre est du même ordre : hasard, puis affinité.

      Pour ma part, j’ai ren­con­tré un de mes plus for­mi­dables bêta-lec­teurs sur un salon. Je tenais le stand de plu­sieurs édi­teurs, et il était écri­vain chez un concur­rent. On a passé toute la semaine à dis­cu­ter, à rigo­ler. Il avait une approche très objec­tive, très prag­ma­tique de l’écriture. Bien sûr, il ne cor­res­pon­dait pas com­plè­te­ment au pro­fil que je vous ai décrit : il était écri­vain, et on est deve­nus assez amis.
      MAIS : c’était avant tout un « tech­ni­cien », qui avait passé beau­coup de temps à se for­mer à l’écriture. Il avait donc la capa­cité de cri­ti­quer un texte. Et puis il avait une qua­lité rare : il châ­tiait autant qu’il aimait, c’est à dire bien. Je pense que cette per­sonne a éclairé pour tou­jours mon horizon.

  2. Kanata a dit :

    Moi j’ai du bol, j’ai réel­le­ment épousé ma bêta-lec­trice ! Et elle ne s’est pas émous­sée avec les liens matri­mo­niaux. Quand elle frappe, ça fait mal… genre « si c’était une mise en abîme, là, c’est raté… il faut que tu revoies ça et ça… », « C’est joli ça comme pas­sage, mais ça sert à quoi ? », « il est pas assez pre­nant ce per­son­nage, il faut que tu retra­vailles son passé, on accroche pas… »
    À l’inverse, quand elle aime, elle le dit, et c’est impor­tant aussi, car du coup je sais que ce n’est pas du chi­qué et que je peux gar­der ces mor­ceaux-là sans soucis.
    Par contre elle ne fait que dans le roman, les nou­velles ne l’intéressent pas… pour les textes courts, je zone donc sur
    https://tremplinsdelimaginaire.com/cocyclics/site_cocyclics/

    1. On dirait bien que tu es tombé sur une perle.

      Ton cas apporte une pré­ci­sion sup­plé­men­taire : sur­tout, ne pas inon­der son bêta-lec­teur avec tout ce qu’on pro­duit. Et si l’on est un gra­pho­mane, ne don­ner à son lec­teur que les textes dont la lec­ture peut l’intéresser.

    2. Ça m’é­voque la femme de Stephen King, Tabitha, qui ne lui laisse rien pas­ser, mais est aussi capable de s’en­thou­sias­mer, c’est sa bête-lec­trice à lui, il lui donne un nom par­ti­cu­lier dans son livre « Écriture », je crois que c’est « la lec­trice idéale » 😉

  3. Chat Pître a dit :

    Très bon article, je suis tombé des­sus par hasard et je dois dire que je m’y recon­nais. Merci beaucoup !
    Après, pour ceux qui sont prêt à « faire le grand saut » et qui ont du temps en retour, des forums basés sur la bêta-lec­ture et les bêta-lec­teurs ouvrent de plus en plus. je pense notam­ment à Cocyclics (
    https://tremplinsdelimaginaire.com/cocyclics/phpBB3/index.php
    ) ou au Co-lecteurs (
    http://millefeuilles.leforum.eu/index.php
    ), mais peut-être en existe-t-il d’autres.

    Pour ceux qui n’ont pas la pos­si­bi­lité de se dépla­cer sur des salons ou qui n’ont pas accès à des ate­liers d’écritures ou pour un tas d’autres rai­sons, c’est bien pra­tique. D’une part parce qu’internet per­met de ren­con­trer un panel de gens plus large, d’autres part parce qu’un tel site est enca­dré par des admi­nis­tra­teurs qui chou­choutent l’auteur et qui veillent à ce que le bêta-lec­teur ne laisse pas tom­ber la lec­ture en cours. Bref, qui veillent au bon fonc­tion­ne­ment de l’échange.

    Mais il est vrai que la crainte que peut avoir un auteur, c’est de ne pas connaître la per­sonne qui va le lire. C’est pour­quoi la bêta-lec­ture com­plète n’est pas effec­tive tout de suite mais après un temps d’adaptation. et puis, des ren­contres sont régu­liè­re­ment orga­ni­sée pour être sûr que les membres s’entendent entre eux et puissent se sup­por­ter toute la durée d’un cycle.

    Bref, pour ceux qui cherchent, je le leur conseille vive­ment. Après, bien entendu, les salons ou les ate­liers d’écriture qui res­tent plus « sûr ».

  4. lael a dit :

    pour l’instant je n’ai que ma mère qui a ten­dance à être vache (pour pas dire trop, sou­vent je ne suis pas capable de l’entendre je crois ‑mais c’est par période). Mais quand elle aime, elle le dit aussi, et ça reste un bon soutien.
    Après c’est évident que je ne cherche pas le re-tra­vail ni la publi­ca­tion pour l’instant, et lorsque ça sera le cas je cher­che­rais de vrai béta-lec­teurs, pro­ba­ble­ment du côté de cocy­clics ou assimilé.

    Par contre c’est inté­res­sant ce que tu dis sur les proches, c’est vrai qu’en fait il vaut mieux ne pas avoir de liens avec le béta-lec­teur, sinon ça fausse tout, il ne veut pas déce­voir, et toi tu te dis « aïe ! il ne m’aime pas pour me dire ça ! ». Tu confonds vite la rela­tion et le tra­vail en fait, je suppose.

    1. Au fond, le pro­blème du lec­teur issu de l’entourage n’est pas celui de l’affectivité, mais celui de la com­plexité des rap­ports. Lui deman­der une lec­ture met en branle énor­mé­ment de choses. Avec un lec­teur inconnu ou pro, les choses sont simples.

  5. Plume d'ange a dit :

    Je ne suis pas tout à fait d’accord :
    mes deux meilleurs bêta-lec­trices sont des amies proches !
    Et vu com­ment elles me des­cendent, je pense qu’on peut dire qu’elles sont objectives !
    Elles ne me cri­tiquent pas sur mon ortho­graphe, mais plu­tôt sur le « fond » du texte.
    « Il n’y a pas d’âme dans ton texte, recom­mence ! Et change de point de vue, là ton point de vue omni­scient ne va pas du tout »
    Je pense qu’on peut appe­ler ça des bonnes critiques.
    L’une est ma meilleure amie, et l’autre une amie proche, elles écrivent toutes les deux (sur­tout une), je les relis aussi régu­liè­re­ment. Je crois avoir trouvé deux autres bêta-lec­teurs poten­tiels, mais je vous rejoins sur ce point : c’est une espèce rare ! Souvent les gens sont beau­coup trop gen­tils, ou alors ils s’en fichent.

    1. Oui, tel que vous les décri­vez, ces deux char­mantes sni­peuses semblent plus effi­caces que les ama­teurs habituels.

      Attention tout de même : « Il n’y a pas d’âme dans ton texte, recom­mence » et « ton point de vue omni­scient ne va pas du tout » ne donne pas la rai­son du pro­blème, ni ce qu’il faut faire pour y remé­dier. N’ayez pas peur de ques­tion­ner le bêta-lec­teur sur ce qu’il veut dire, sur le pour­quoi de son conseil. Sinon, dif­fi­cile de progresser.

  6. Plume d'ange a dit :

    Aucun souci pour ça, je leur pose des mil­liards de questions ^^
    Et sou­vent quand un truc ne va vrai­ment pas, elles le détaillent en long, en large et en tra­vers, et elles me rabâchent mes défauts. Ce que j’entends le plus sou­vent ? « Mais déve­loppe !!!!! Décris plus ! » Elles ont l’habitude avec moi, elles savent où cher­cher les défauts, et contrai­re­ment à la plu­part des gens qui me lisent (pas qu’il y en ait beau­coup), elles n’hésitent pas à me faire remar­quer la moindre incohérence.
    Je ne sais pas ce que je ferais sans elles.

  7. Andrea a dit :

    J’ai eu une bêta lec­trice mémo­rable, déni­chée sur un forum et qui depuis n’a plus le temps de me lire (ce que je regrette). Elle n’hésitait pas à poin­ter mes défauts du doigt, par­fois en appuyant bien des­sus pour que j’arrête de les repro­duire même si ça ne mar­chait pas tou­jours (je suis une dure à cuire). Tout ça nous a valu quelques soi­rées mémo­rables à dis­cu­ter des points sur les­quels on n’était pas d’accord !

    De mon côté, j’ai éga­le­ment été bêta-lec­trice et il est vrai qu’étant déjà peut-être pas une amie, mais une connais­sance des auteurs, mes remarques n’ont pas tou­jours été bien prises (je suis de plus en plus intran­si­geante, ça doit être l’âge). J’ai même failli en faire renon­cer quelques-uns à l’écriture… Et toute seule, avant de décou­vrir ce blog et ses conseils très avi­sés, j’en suis arri­vée à la conclu­sion que non, je ne reli­rai plus les gens que je connais.
    C’est tel­le­ment plus sage.

  8. M.G. a dit :

    Bonjour,

    Je traine sur ce site depuis ce matin. Je tenais à vous remer­cier pour votre approches, plus de ques­tions que de réponses et, tou­jours, un repo­si­tion­ne­ment de votre subjectivité.

    Je com­mence à peine à prendre la plume, et je ne veux pas tra­vailler sur un roman pour le moment. Je trouve l’expérience périlleuse quand on n’est armée que de jeu­nesse et de « grands pro­jets ». Je refuse de me cas­ser les dents sur quelque chose de trop lourd pour le moment et de me dégou­ter de l’écriture.

    Alors, je tra­vaille la « nou­velle ins­tant », une nou­velle com­plète, de la prise de notes, un peu de prose, des exer­cices d’écritures. Bref, j’essaie de décou­vrir le plai­sir à écrire et de me « lire » : com­prendre quand j’en fais trop (sou­vent, dans le genre « lion »…), com­prendre ce qui marche, ce qui marche moins. Je m’essaie à la des­crip­tion, au dia­logue, ce genre de choses.

    Bien sûr, déjà, j’ai des « lec­teurs ». Mais, avec cha­cun, je ren­contre des dif­fi­cul­tés. Mes proches me trouvent géniales et le « pom­peux » devient, dans leur regard, de la poé­sie. Pour le moment, je les garde, ques­tion d’estime, ques­tion de moti­va­tion à mon tra­vail de four­mis actuel. J’ai démarré des cours d’écriture. C’est mon prof qui me pousse à faire simple, qui m’encourage le mieux ou sou­ligne le mieux les pro­blèmes de mes textes. Mais, je pense qu’il fait très atten­tion à ne pas me bles­ser, parce que je suis la ben­ja­mine de son cour, parce que je veux aller « trop vite », parce que son but, en pre­mière année est que nous nous per­met­tions d’écrire en étant entier et qu’il ne veut pas saper une belle éner­gie. Enfin, je pense qu’il appré­cie ce qu’il appelle mon « ter­ri­toire d’écriture ». J’ai quelques copines qui écrivent aussi qui me sou­tiennent, mais elles sont glo­ba­le­ment positives.

    Tous ces égards, s’ils me flattent, ne m’aident pas beau­coup. Parfois, je me demande même, s’ils ne sont pas « gen­tils » parce que JUSTEMENT, c’est vrai­ment mau­vais. Finalement, je crois que je pré­fère qu’on me dise qu’un texte ne marche pas, plu­tôt que j’ai le sen­ti­ment qu’on en voit même pas les défauts, qui moi, me bru­lent les yeux.

    Je m’épanche. C’est que ça fait du bien de lire vos articles. Donc, juste un com­men­taire pour dire « merci ».

    Merci.

    M.G

  9. Bon ben y’a plus qu’à… comme on dit ^^
    Le conseil de se méfier des intel­lec­tuels, je l’aime. Lorsque l’un t’embarque avec des termes que tu maî­trises mal, c’est la prise de chou assurée ^^

  10. Chatot Jean-Pierre a dit :

    WANTED

    Écriture un roman : caté­go­rie wes­tern : époque 1860 : lieu Kansas.
    L’ouvrage n’est pas encore ter­miné, il est en cours d’écriture, de cor­rec­tions, de relec­tures : et d’un titre.

    Je recherche des lec­teurs bêta. Où que vous soyez, qui que vous soyez.

    Je sol­li­cite de votre part des impres­sions sin­cères, des cri­tiques sur la forme, le rythme, la syn­taxe, l’esprit et peut-être l’exactitude des évè­ne­ments que vous allez suivre, autant dans la chro­no­lo­gie de cette aven­ture, la chro­no­lo­gie de la Grande his­toire, que dans la géo­gra­phie des lieux.
    Je sou­haite rece­voir un regard exté­rieur sur mon travail.
    Pour mener à bien ce récit, j’ai effec­tué une recherche longue et appro­fon­die sur les sites spé­cia­li­sés, cer­taines ency­clo­pé­dies et cartes géographiques.
    Il peut tou­te­fois res­ter des inco­hé­rences, des mal­adresses, des sco­ries qui m’échappent. M’en faire part, serait une aide très appré­ciée. J’admets volon­tiers qu’il y a quelques cli­chés comme dans tous les romans et polars modernes. J’ai convenu de sou­li­gner la part d’humanité, d’empathie et de cruauté qui peuvent tour à tour tra­ver­ser le cœur des hommes. Le bien, le mal, la névrose, l’héroïsme, etc.

    Pourquoi un roman « western » ?
    Non pas parce que la désué­tude du genre (en Europe tout au moins) m’attire par­ti­cu­liè­re­ment, encore que… mais plu­tôt parce qu’il s’agit d’une période essen­tielle dans l’histoire de notre huma­nité, et plus par­ti­cu­liè­re­ment dans « l’évolution » de notre civi­li­sa­tion occi­den­tale, et d’un conti­nent entier, qui a pesé depuis sa construc­tion, et qui pèse aujourd’hui sur le monde, plus que jamais.

    C’était la conquête de l’ouest : une époque très trouble sur les mœurs, les lois, la pra­tique de la jus­tice mais sur­tout sur une vision pro­fane de la valeur de la vie et une notion de la pro­priété bien par­ti­cu­lières. Les récits concer­nant cette épo­pée sont sou­vent embel­lis dans les his­toires conven­tion­nelles, où cer­tains per­son­nages ont été éle­vés au rang de héros.
    À pro­pos de mes per­son­nages, cer­tains ont réel­le­ment existé dans le rôle que je leur attri­bue à de pâles nuances près. Des nuances for­ce­ment sans grand inté­rêt. D’autres sont l’objet de mon imagination.
    D’avance merci

    1. Bonjour,
      Avez-vous fait édi­ter votre roman-wes­tern ? Où en êtes-vous ? Votre genre d’é­crit m’in­té­resse car je com­mence une série de romans poli­ciers his­to­rique sous le Second Empire, dont le prin­ci­pal héros est une femme. Cela com­plique l’é­cri­ture mais apporte de l’o­ri­gi­na­lité. Je m’ap­puie sur de nom­breuses recherches his­to­riques et insère dans mes his­toires des per­sonnes ayant réel­le­ment exis­tées (comme l’é­quipe poli­cière). Je choi­sis le Second Empire parce que notre société d’au­jourd’­hui en est son héritière.
      Peut-être pour­rions-nous échan­ger nos proses ?
      Bien cordialement,

    2. Martine Laing a dit :

      Bonjour Jean-Pierre, je regarde la date de votre post et me dis que vous avez du trou­ver le regard exté­rieur que vous cher­chiez sur votre tra­vail. Dans le cas contraire, votre tra­vail m’in­té­resse énor­mé­ment. Je vis à Los Angeles depuis plus de 20 ans et connait bien, le theme de la conquête de l’ouest et le genre du wes­tern. Mon mari, amé­ri­cain, est pro­duc­teur de films. Los Angeles, de nos jours, vit encore, avec cette notion pro­fon­dé­ment ancrée, de terres en friche, de pays à décou­vrir, tout est pos­sible ici, il n’y a qu’a l’in­ven­ter. De mon côté, je suis en train de ter­mi­ner, un livre de short sto­ries sur la vie de tous les jours dans la folie de Los Angeles. Une série d’une soixan­taine de nou­velles sur des moments de vie dans cette ville qui se cache, ville des extrêmes, des météores avec son tapis rouge déroulé toute l’année.
      Peut-être pou­vons-nous nous aider mutuel­le­ment, en étant cha­cun, le bêta lec­teur de l’autre ? Qu’en pen­sez-vous ? Martine Laing

  11. Yannick a dit :

    Bonjour à toutes et tous,
    Un grand merci à Nicolas pour cet article inté­res­sant et ins­truc­tif. Encore un !
    Hélas, le béta-lec­teur me fait peur ! Comment ne pas être pla­gié ? Une esquisse de roman n’est pas cou­verte par les droits d’au­teurs ! Une idée ori­gi­nale peut être « emprun­tée sans scrupules…Alors, oui, les proches très proches sont les seuls à qui j’ose confié mes essais.
    Merci de m’a­voir lu !

  12. Très inté­res­sant article (comme d’hab’ !) mais… tout le monde n’a pas l’i­ma­gi­na­tion débor­dante qui fait un bon roman­cier. Que faire pour un tâche­ron, un beso­gneux can­tonné à des ouvrages didac­tiques, bien éloi­gnés de la fic­tion ?? C’est là qu’un bêta-lec­teur serait une perle – très – rare. Un pro­fes­sion­nel comme vous serait idéal, si le ‘nerf de la guerre’ peut suivre.

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