Ce que vous allez apprendre dans cet article :

  • Comprendre le syn­drome de la page blanche
  • Trouver vos astuces pour le combattre

Combien de fois ai-je lu ou entendu la même petite phrase : « Moi, je suis doué pour écrire les débuts d’histoire. Après, ça se gâte, je ne sais jamais com­ment conti­nuer, et je laisse tout en plan. »

Bonne nou­velle : le syn­drome de la page blanche, cette patho­lo­gie de la plume, se soigne ! Explications, et solutions.

A noter que cer­tains d’entre vous ont peut-être une dif­fi­culté à com­men­cer un texte : dans ce cas, je vous conseille aussi mon billet sur « Varier ses débuts de scènes ».

Le plaisir d’écrire

Il y a quelques années, un édi­teur spé­cia­lisé dans les gad­gets heb­do­ma­daires à col­lec­tion­ner chez son mar­chand de jour­naux, a entamé la publi­ca­tion d’une série de fiches appe­lée « Plaisir d’écrire ».

Moi qui pei­nais à rédi­ger la moindre phrase (j’étais assez constipé de la prose à cette époque), j’ai adressé un cour­rier à cette hono­rable mai­son. Je m’y éton­nais fran­che­ment qu’on puisse vendre une méthode d’écriture en par­lant de « plai­sir ». J’étais fort naïf, et je ne connais­sais pas encore les finesses du marketing.

Toujours est-il que l’éditeur me répon­dit fort civi­le­ment, en me remer­ciant pour mon inté­rêt et en m’offrant un stylo-bille. Le mois sui­vant, « Plaisir d’écrire » ne parut pas. Le pro­duit n’avait pas trouvé son public.

Je vois plu­sieurs morales pos­sibles à cette histoire :

  • Quand on donne son avis, par­fois, votre inter­lo­cu­teur vous en sait gré ;
  • Les petites fiches à col­lec­tion­ner, ça ne colle pas tel­le­ment avec le métier d’écrivain ;
  • L’écriture n’est pas un plai­sir, ou pas seule­ment, et le écri­vains ne sont pas dupes.

Donnez-moi une idée

Une autre phrase que je croise beau­coup sur les forums est « Je vou­drais écrire mais je ne sais quoi. Donnez-moi une idée plz lol. »

Syndrome de la page blanche : retrouvez un enthousiasme flamboyant
Le retour de flamme se fait attendre ?

Fort bien, pour­quoi pas ? Des idées, on en a à revendre, de quoi faire tra­vailler tout un ate­lier de nègres…
Mais com­ment croire sin­cè­re­ment que vous aurez envie d’écrire plus de trois pages sur l’idée d’un autre ? Pour moi, c’est vis­cé­ral, dès que mon idée m’a un air de déjà-lu… je jette !

Entre plaisir et travail

Écrire, c’est un peu de plai­sir au début, et beau­coup d’huile de crâne juste après, et pen­dant très longtemps.

Il faut relire, se remé­mo­rer les tenants et les abou­tis­sants, cor­ri­ger, chas­ser les répé­ti­tions, tenir compte des avis des autres, tout envoyer bou­ler, recom­men­cer…
Et pour chaque nou­veau texte, on repart à zéro !

Il y a tou­jours, en cours de rédac­tion, un moment où le plai­sir s’en va. C’est le moment de pas­ser en régime manuel, de faire tra­vailler le cou­rage à la place de l’envie, en atten­dant une pro­chaine pous­sée d’enthousiasme.

Anticiper le découragement

Ne croyez pas trop au « plai­sir d’écrire ». Le plai­sir est rare, et vient par surcroît.

Anticipez le décou­ra­ge­ment. Comment ? En pré­pa­rant un plan. Même pour une nou­velle de 3 pages, un plan est utile. Vous ne savez pas com­ment ter­mi­ner vos textes ? Ne vous faites plus jamais sur­prendre : prévoyez !

Mais peut-être aviez-vous tout prévu, et l’envie a fui mal­gré tout ? Votre cer­veau vous a fait le bon vieux coup de la panne ?

Aucun pro­blème ! Pour relan­cer la machine, essayez un de mes dix trucs ci-après. Il y en a bien un qui mar­chera ! [1]

Les 10 remèdes de l’écrivain devant sa page blanche

  1. Ne touche plus à un cla­vier pen­dant 2 jours ; consacre-toi à des choses idiotes (par exemple une cure de télé) ;
  2. Offre-toi une demi-jour­née d’une acti­vité calme et soli­taire ; [2]
  3. Si tu tiens un car­net d’écrivain, si tu as gardé trace de l’idée que tu essaies déses­pé­ré­ment d’écrire : relis tout ceci ;
  4. Commence une autre his­toire, ou le plan d’une autre his­toire ; variante : com­mence une autre his­toire avec une grosse contrainte (sans le « r », par exemple) ;
  5. Relis ce que tu as écrit de mieux dans ta vie ;
  6. Lis ou relis un texte que tu adores ;
  7. Calfeutre-toi dans une pièce et lis ton propre texte à haute voix ;
  8. Change tes condi­tions de tra­vail : il ne faut pas avoir envie de faire autre chose (et repousse à plus tard l’appel de la plage) ;
  9. Fâche-toi contre quelqu’un ou quelque chose (il n’y a aucune cible valable dans les parages ? Regarde le JT) ;
  10. Écoute un mor­ceau de musique qui te plaît et qui cor­res­pond à ce que tu veux écrire. Attention, n’écoute pas la musique pen­dant que tu écris. Sauf excep­tion (et fan­fa­ron­nade d’auteur), la musique dis­trait. Tu te concentres mieux dans le silence. Tu veux en savoir plus ? Va voir de ce côté-ci

Et toi, pro­li­fique inter­naute, quels sont tes trucs ? Qu’est-ce qui te donne l’énergie d’y retourner ?


[1] Ces « com­man­de­ments », je les ai ébau­chés il y a quelques temps sur un forum lit­té­raire. Les voici dans une forme plus pra­tique et générale.

45 commentaire

  1. Martine27 a dit :

    Je me raconte une his­toire tout en me pro­me­nant en forêt (bien sûr pré­voir un ciré et de bonnes chaus­sures lorsqu’il pleut des trombes)

  2. Kanata a dit :

    Je suis un grand spé­cia­liste des points 1, 2 et 10.
    Et… Je cours. c’est soli­taire, soit, mais pas vrai­ment calme 😉
    Courir a tou­jours été pour moi un grand vec­teur d’inspiration et de mise au point. Suroxygénation ? Hormones ? Activité répé­ti­tive (et donc un brin débi­li­tante) ?… Je ne sais pas ce que c’est, mais en tout cas… ça marche pour moi.

  3. Mellumiere a dit :

    De mon côté, quand je suis en panne d’écriture, j’écris tout et n’importe quoi. Tout ce qui me passe par la tête. Le résul­tat est tou­jours décousu et abra­ca­da­brant. Peu m’importe si ça n’a aucun rap­port avec l’histoire. Car le plus sou­vent, au bout d’un cer­tain temps, mon cer­veau revient par lui-même au sujet voulu. Un peu comme si je fai­sais une purge du fouilli qui encombre mon esprit et l’empêche d’avancer.

    Aussi, je fais de la recherche sur inter­net. Je lis sur des sujets qui m’intéressent et qui pour­raient être utiles pour boni­fier mon his­toire. J’ai l’impression que par­fois, je n’arrive tout sim­ple­ment pas à écrire parce que je n’ai pas assez nourri mon cer­veau et que celui-ci bloque par manque d’informations.

    Ou alors, comme toi, je change mes condi­tions de tra­vail. Je vais m’asseoir dans la nature ou bien, je prends une douche… Je te ras­sure, je n’écris pas sous la douche ! Non, elle me sert sur­tout à me détendre et à réflé­chir à l’histoire.

    1. nicolas a dit :

      Et deux nou­veaux trucs, deux !

      Merci Mellumière pour cette contri­bu­tion. Voilà deux approches que je n’ai pour ma part jamais essayées !

  4. Diane a dit :

    Je ne suis pas d’accord sur le der­nier point ^^ (ques­tion de point de vue ou de per­son­na­lité sans doute ! )

    La musique est quasi essen­tielle dans le manus­crit que j’écris actuel­le­ment. (osef je sais ^^) En écou­tant la musique, j’imagine beau­coup plus aisé­ment les scènes (impres­sion que tout défile sous nos yeux) ==> on écrit ce qu’on « voit ».

    Après, il n’y a plus qu’à cor­ri­ger d’éventuelles inco­hé­rences ! Et c’est reparti pour un tour.

    1. nicolas a dit :

      Peut-être ques­tion de per­son­na­lité. Tu dois faire par­tie des exceptions.

      Mais la musique décon­centre, c’est un fait. Le bruit, en général.

      1. Lily a dit :

        Certains sons peuvent jus­te­ment aider à se concen­trer. Comme cer­taines musiques clas­siques par exemple, ou un tempo régu­lier, ou des bruits d’am­biance pro­ve­nant de la nature. Je ne me sou­viens plus du tempo idéal par contre, en revanche je sais que tous les bruits ne décon­centrent pas, c’est un fait. C’est sûr, n’al­lez pas écou­ter du rock ou du métal pen­dant vos séances d’écritures…

  5. Audrey Baraffe a dit :

    Moi étant une grande rêveuse, je baisse la lumière et je fais ce que j’appelle « une phase d’endormissement », je reprend en rêve (à demie éveillée) mon his­toire là où j’ai blo­qué, et en géné­rale, j’arrive à rêver de la fin ou d’une par­tie de suite à mon bouquin.
    Bon par­fois je m’endore, mais par chance il m’arrive aussi de ne pas déri­ver sur d’autres rêves et même de me sou­ve­nirs des « bonnes » idées.

    1. nicolas a dit :

      Tu as remar­qué que lorsque l’on rêve d’écriture, on est, par­fois, fol­le­ment emballé par ce qu’on écrit en songe (style « séance d’écriture bénie des dieux ») ; et si on arrive à se sou­ve­nir de ce moment au réveil, on a par­fois du mal à voir en quoi ces pages rêvées pou­vaient nous paraître géniales…

      En tout cas merci pour cette méthode ori­gi­nale. Elle doit sans doute résoudre pas mal de difficultés.

    2. Reul Philippe a dit :

      s’en­do­rer, quel beau néo­lo­gisme : cela veut-il dire se dorer la pilule ou se mettre en posi­tion de tout voir en rose doré ?

  6. Foxi a dit :

    Pour ma part, je suis une habi­tuee de la methode du jog­ging qui pre­ce­dait : dans mon cas c’est du VTT. Sinon, quand rien ne marche, ma der­niere ligne de defense sont… mes devoirs ?!
    Avoir du bou­lot a faire et etre obli­gee a ce fau­fi­ler entre pour pou­voir me motive incroya­ble­ment bien.

    Il ne faut pas non plus oublier les voyages en train, avec ecou­teurs et beaux paysages 😉

    1. nicolas a dit :

      Les devoirs, oui, pas mal. Comme je l’effleure aussi dans mes «
       pro­po­si­tions agaçantes
      », je pense que l’écriture, ou la créa­tion artis­tique en géné­ral, ont besoin d’un mini­mum de contraintes pour fonc­tion­ner à 100%…
      Logo de Audrey Baraffe

  7. lael a dit :

    Dans mon cas j’ai pas vrai­ment de panne (je touche du bois), c’est plu­tôt un flot inin­ter­rompu dont j’ai du mal à me dépê­trer ! Lorsque je m’embrouille trop, je reprends tout, je relis, je pose à plat mes idées prin­ci­pales, je fais des plans, je grif­fonne en vracs les idées parasites.

    Sinon j’ai remar­qué que je marche bien en fai­sant deux séance de 5h d’écriture par semaine. ça me laisse 2/3 jours pour récupérer.

    1. nicolas a dit :

      Des moments plus rares mais plus intenses ? A voir, ça peut mar­cher effec­ti­ve­ment, mais c’est sans doute plus dif­fi­cile de col­ler au rythme…

  8. Estelle V. a dit :

    Je suis un peu comme Audrey, je rêve de mes scènes. Mais au lieu de pas­ser par la phase d’endormissement comme elle l’écrit, je m’endors carrément.
    J’ai déjà lu plu­sieurs auteurs qui disaient qu’ils avaient rêvé telle ou telle scène. Je pense que ce n’est pas une mau­vaise méthode mais alors il ne faut pas que l’écrivain se repose uni­que­ment sur ses rêves. Il y a du bon… mais aussi du moins bon. Tout n’est pas à prendre, mais cela peut per­mettre de trou­ver de nou­velles idées 🙂

    1. nicolas a dit :

      S’endormir… C’est vrai, les rêves sont bien féconds par­fois. A condi­tion d’être entraîné à les noter. Et puis, il ne t’est jamais arrivé de rêver une his­toire appa­rem­ment for­mi­dable à racon­ter et puis, après le réveil, au moment de noter l’idée, de te deman­der quelle lou­fo­que­rie t’est encore pas­sée par la tête ?‘

      Il y aurait une réflexion spé­ciale à mener sur l’écriture et le rêve, le vrai, comme source d’inspiration. Merci pour l’idée !

  9. lilia12 a dit :

    Bonjour je viens de décou­vrir ce blog qui m’intéresse car j’écris sou­vent des his­toires quand je suis au calme dans ma chambre.

    Mais quand j’ai plein d’idées que je trouve géniale et que je vais pour les écrire je n’arrive pas à les for­mu­ler du coup j’attends le len­de­main pour bien y repen­ser et y réflé­chirent et je n’y arrive tou­jours pas.

    Je n’ai que dix ans et je pense que c’est nor­mal car je suis un peut petite mais je pense aussi qu’il n’y a pas d’âge pour écrire .

    Auriez-vous un conseil ? Si oui faites m’en part car je débute et c’est une pas­sion que je n’arrive pas a exploi­ter correctement .

    1. nicolas a dit :

      Bonjour Lilia,

      As-tu déjà essayé ce que je pro­pose dans cet article ?
      Tu te trouves au point exact où tout dépend uni­que­ment de toi. Il faut que tu com­mences à écrire, pour conti­nuer à écrire.
      Et n’oublie pas le grand prin­cipe du héros écri­vain dans le film « A la ren­contre de Forrester » : « la clé de l’écriture, c’est l’écriture ».
      Bon courage !

  10. helsat a dit :

    Alors pour ma part, j’ai testé quelque chose pour le seul bou­quin que j’ai écrit, et ça n’a pas trop mal mar­ché pour trou­ver de l’inspiration. J’ai fait il y a quelques années l’acquisition aux puces d’un jeu de tarot illus­tré par le des­si­na­teur Crisse. Je ne suis pas très atti­rée par tout ce qui relève de la voyance, mais la beauté des images m’a aidée : avant cha­cun de mes cha­pitres, je tirais une carte au hasard (parmi les atouts, parce que tirer un 8 de bâton n’est pas très pro­pice pour trou­ver des idées) et même si au final mon cha­pitre n’avait rien à voir avec l’image elle-même, disons que ça m’a aidée à me mettre dans l’ambiance de ce que je sou­hai­tais pour tel cha­pitre pré­cis. Alors c’est vrai que les images ou la musique (mais ces deux points ont déjà été trai­tés dans d’autres articles) peuvent aider, il suf­fit juste que cha­cun trouve l’outil qui lui convient.

  11. isallysun a dit :

    Je ne suis pas d’accord que « la musique décon­centre, c’est un fait. » Pour moi, elle m’indique même si je suis concen­trée sur ce que j’écris car lorsque je vois que je foca­lise sur la musique, c’est que je ne suis plus concen­trée sur la tâche que je suis en train d’effectuer. Lorsque j’étais au secon­daire, je me sou­ve­nais que je fai­sais mes devoirs en écou­tant de la musique, et nor­ma­le­ment, je me concen­trais plus sur la musique après 60 à 75 minutes, temps après lequel il est nor­mal conseillé de prendre une petite pause, parce que, mal­gré les dif­fé­rents moyens, notre concen­tra­tion ne peut être opti­male 24 heures sur 24. Et je sais même que la musique peut avoir l’effet inverse de la décon­cen­tra­tion, soit la mobi­li­sa­tion de l’attention sur la tâche. Et je sais que cer­tains l’utilisent en ensei­gne­ment pour aider à la concen­tra­tion, mais je suis d’accord que cela dépend des per­son­na­li­tés. Si la musique vous décon­centre à toutes les 5 minutes, mieux vaut éteindre l’appareil. Mais si cela aide à se mettre dans une bulle et à s’isoler des autres bruits ambiants (exemple : un coloc qui écoute un film d’action dont les explo­sions peuvent nous faire sur­sau­ter), je crois qu’il peut être recom­man­dable d’écouter la musique !
    Mais il y a aussi toute une pano­plie de choses qui peuvent faire en sorte que notre concen­tra­tion et notre inté­rêt soient à leurs extrêmes dont votre numéro 8 qui peut être contourné en se fai­sant une liste des choses à faire et de voir leur urgence ou pas. Et s’il n’y a pas de grosse urgence, on peut ainsi com­men­cer à se décul­pa­bi­li­ser de ne pas faire quelque chose à pro­pre­ment « utile », mais de vou­loir écrire, rêvasser !
    Sinon, j’aime bien l’idée de la course qui me rap­pelle que la fois où j’ai eu l’impression d’être plus productive/inspirée que je ne le pen­sais a été lorsque j’ai été mar­ché sur le bord du fleuve en vue de me rendre à une table de pique-nique pour écrire. Donc, oui, l’exercice phy­sique per­met d’éliminer une part de nos tra­cas et le temps passé à faire cet exer­cice, on peut aussi s’éclaircir les idées sur ce qu’on s’apprête à écrire.
    Sinon, pour le #6, je ne dirais pas seule­ment de prendre ce qu’on adore. Le fait de prendre des choses qui nous ont moins plu peut aussi nous don­ner de bonnes idées parce qu’on aurait fait telles choses à la place, et fait ainsi tra­vailler notre ima­gi­na­tion un peu, enle­vant un peu notre peur de se bor­ner à un mil­lier de pages blanches.
    Sinon, je n’aurais pas pensé aux # 1, 5 et 9, ainsi qu’à faire de la recherche. Merci à toi et à ceux qui ont pro­posé des idées

    1. nicolas a dit :

      Bon, je crois que sur cette his­toire de musique j’ai été trop péremp­toire. Je veux bien admettre que la musique peut aider, dans cer­taines condi­tions, cer­taines per­sonnes à créer cer­tains types d’œuvres.
      Mais je pense que le silence fait par­tie des meilleures condi­tions de créa­tion, et j’invite tous les gens que cette idée inter­pelle, à faire l’expérience sur eux-mêmes 😉

      Pour l’urgence et l’activité utile, c’est une grande ques­tion, là aussi. Ma posi­tion est celle-ci : dans la vie d’un écri­vain lambda, il n’y a pas beau­coup de temps pour l’écriture. Alors oui, il y a urgence, sauf à vou­loir attendre 10 ans avant d’avoir un pre­mier texte de prêt, et 10 ans de plus avant d’être (éven­tuel­le­ment) publié…

  12. Izru a dit :

    Incroyable comme je me suis recon­nue dans ces dix com­man­de­ments ! Mais j’ajouterais une chose : faites du sport, de la marche ou un sport fati­gant de pré­fé­rence, et si pos­sible en plein air. Et après, dormez.

    En plus, c’est sérieux. L’activité phy­sique sti­mule la pro­duc­tion de pro­téines de la neurogenèse.

    1. nicolas a dit :

      D’accord ! C’est vrai que j’ai ten­dance à « oublier » le sport (vu mon gaba­rit), mais je dois l’admettre, une bonne heure de vélo, par exemple, aide à « dénouer » le pro­blème de sce­na­rio le plus insoluble…

  13. Saloria a dit :

    « Chaque fois que vous écri­vez sans avoir fait de plan, vous tuez une licorne. »

    C’est ce qu’a dis Divan Viril (le gars qui a écrit l’annonce sur Kijiji il y a quelques années) lors d’un ate­lier qu’il don­nait et auquel j’ai par­ti­ci­per. Et c’est lorsqu’il a dis ça que j’ai réa­lisé qu’il avait tout à fait rai­son : sans plan, on ne va nulle part. Et c’est exac­te­ment pour cette rai­son que j’ai tou­jours été nulle part avec mes his­toires. Donc oui, anti­ci­per le décou­ra­ge­ment de cette façon, c’est pro­ba­ble­ment ce qu’il y a de mieux à faire.

  14. Megan a dit :

    J’ai 17 ans et j’adore ecrire depuis 3 ans envi­rons. J’ai ter­mi­ner quelques his­toires, mais ceux-ci était tou­jours ins­pi­rés d’autre comme des films ou d’Autre livres. Exemple je rajou­tais un per­sonne et une his­toire mais qui était dans le même monde que Twilight par exemple. Bref, j’ai n’ai jamais vrai­ment créé une his­toire moi-même avant cette année. Ça vient tous de ma tête et je l’adore ( même si je suis en panne… ‑__- ).

    Mais J’écris par­ceque je ne les jamais fais lire à per­sonne. J’ai peur qui juge ou de qu’est ce qu’ils vont pen­ser. Pourtant, je par­tage tous avec ma mère, par ensemple, mais pas mes his­toires… Une par­tie veut tout racon­ter et l’autre non.…

    Et je suis ici par­ceque j’ai une panne depuis quelques moins suite à des pro­blèmes de san­tés, mais ça n’a pas trop d’importance…

    Est-ce que c’est nor­mal de vou­loir les par­ta­ger mais en même sou­hai­ter que per­sonne ne les lise ?
    Est-ce que vous avez des trucs pour me dégêner ?

    (Je me suis peut-être égaré du sujet, il est tard et je suis fatigu 😉 )

    1. nicolas a dit :

      J’ai déjà un peu abordé cette ques­tion ici ou là, je ferai sans doute un article des­sus un jour. Je dirai que la peur est un pas­sage obligé. Comme pour mon­ter sur scène ou se ris­quer dans le « grand bain », il y a un moment où l’envie est plus forte que la peur. C’est ce que je vous souhaite…

  15. Mejla a dit :

    Pour écrire des poèmes je ne suis jamais en panne d’inspiration , après je n’en n’écris que lorsque j’en res­sens le besoins…. Mais pour un texte plus long c’est l’enfer. Ca fait je sais pas com­bien de temps que je veux écrire une his­toire enfin un « roman » mais quand j’ai com­mencé (je détes­tait ce que j’écrivais (encore main­te­nant). J’ai réussi à aller jusqu’au 20e cha­pitre pour tout foutre en l’air. Maintenant l’histoire à évo­luer et les per­son­nages ont pour la plu­part chan­gés, mais j’ai tou­jours le même pro­blème. Je crois que je vais aban­don­ner sérieu­se­ment. Enfin mon idée conti­nuera à m’obséder pour le res­tant de ma vie, mais c’est plus sain je pense si je m’arrête là….. J’écris sans musique moi aussi, mais je connais des gens qui écrive avec, j’ai même une copine qui se passe un film sur l’ordi et écrit son his­toire en l’écoutant, ça pourra peut-être en aider cer­tains. Moi je pré­fère le silence, même si j’aime m’inspirer de la musique pour mes écrits.

    1. nicolas a dit :

      « aban­don­ner sérieu­se­ment », voilà une façon sur­pre­nante de le dire.

      Peut-être votre envie d’écrire mérite-t-elle une der­nière ten­ta­tive ? Avec une méthode, une approche radi­ca­le­ment différente ?
      Observez votre pra­tique, et deman­dez-vous ce que vous pour­riez chan­ger de fon­da­men­tal, pour aug­men­ter le plai­sir d’écrire…

  16. Mj a dit :

    Je viens de décou­vrir votre blog, que j’ai par­couru rapi­de­ment car le trou­vant inté­res­sant. C’est tou­jours inté­res­sant de décou­vrir des blogs d’aide à l’écriture, ou du moins où on se sent moins seule dans ce grand moment de doute qu’est l’angoisse de la page blanche.

    Même si je suis encore jeune (bien­tôt 23 ans), j’écris depuis plus d’une dizaine d’années, com­men­çant par des courtes his­toires, adap­tés d’univers déjà exis­tants, ou for­te­ment ins­pi­rés. Mais il y a un peu plus d’un an, j’ai enfin eu l’Idée, celle qui m’inspirait et que j’attendais depuis long­temps. L’idée qui me per­met­trait de me créer mon uni­vers à moi, sans aide d’un autre uni­vers déjà exis­tant pour poser le décor. Seulement bien que je déborde d’idées, de réflexions sur le rôle des per­son­nages, je n’ai jamais réussi à dépas­ser l’écriture du pre­mier cha­pitre. J’ai fais des tas de plans, tous plus détaillés les uns que les autres sur les cha­pitres, les rôles des per­son­nages, leurs carac­té­ris­tiques… Pourtant impos­sible d’être satis­faite de la moindre phrase, j’ai l’impression d’avoir tel­le­ment ima­giné cette his­toire, que je suis inca­pable de la sor­tir de ma tête. J’ai déjà uti­lisé plu­sieurs des tech­niques que vous énu­mé­rez, se relan­cer dans une autre fic­tion, en amé­lio­rer une déjà exis­tante, se détendre, ne plus tou­cher son cla­vier ou ses cahiers pen­dant plu­sieurs jours… Seulement les mots ne viennent pas. Les idées sont là pour­tant, et je me dis que si j’arrivais juste à écrire les pre­mières phrases, l’aventure com­men­ce­rait enfin…

    En tout cas, merci pour vos conseils.

    1. nicolas a dit :

      Il y a aussi l’écriture à contrainte. Donnez-vous une contrainte pour com­men­cer (par exemple ne pas uti­li­ser une lettre). Vous ver­rez que vous oublie­rez vos dif­fi­cul­tés ; et ensuite, vous pour­rez tou­jours réécrire les pas­sages à contrainte.

  17. Juliette a dit :

    Salut !

    Pour la musique, je l’utilise beau­coup quand je suis en panne d’inspiration, mais jamais avant d’écrire, tou­jours pen­dant. Sinon, les images que la musique créent dans ma tête dis­pa­raissent trop vite. J’ai tou­jours eu du mal à me concen­trer pour tra­vailler, mais pour écrire, la musique m’aide. En fait, par­fois je me force à écrire au rythme de la musique, et même si je dérive, il y a sou­vent des choses à gar­der à la fin de la séance d’écriture.
    J’écoute beau­coup de musiques de jeux vidéo (genre Skyrim) ; elles sont créées pour que le joueur se concentre sur le jeu et non sur la musique, ce qui est plu­tôt pas mal du coup =)

    En ce qui concerne le fait de se mettre en colère, je dirais que ça marche même pour n’importe quel type d’émotion forte – pour moi en tout cas.

    Et enfin, je ne pense pas que n’avoir envie de rien faire d’autre qu’écrire soit vrai­ment effi­cace pour tous. En dehors de cer­tains jours où je res­sens un besoin d’écrire, je n’ai jamais vrai­ment envie d’écrire.

    Sinon j’ai une ques­tion pour vous et tous les lec­teurs de ce blog : à quelle fré­quence écri­vez-vous ? Personnellement, en ce moment j’écris une heure en moyenne par jour sur la même nou­velle, et je com­mence à satu­rer grave !!!

    1. nicolas a dit :

      Bon, pour la ques­tion de la musique, je me dis que j’ai été un peu trop rigide je pense…

      Quant à la fré­quence d’écriture, vu que la rédac­tion est mon métier, ma réponse est : sans arrêt !

  18. Léo a dit :

    Bonjour.

    Alors moi, j’ai un petit pro­blème, je suis fan de manga, de jeu de rôle, de fan­tasy et tout ça, et j’adore écrire.

    Seulement, j’ai un petit pro­blème, étant don­née que je ne fini jamais mes his­toires, je m’attaque a une his­toire plus courte, une fan-fic­tion ins­piré d’un manga dans l’espoir de la terminer.

    Et j’y suis presque, j’ai écrit la fin, sauf que j’étais aller trop vite en besogne, et une par­tie ne me plai­sais pas : elle était trop courte, pas du tout détailler, et ne cor­res­pon­dais pas du tout à l’œuvre original.

    Donc je l’ai réécrit, et la je me heurte a un pro­blème que je n’ai jamais eu : j’ai une idée de situa­tion, mais je n’arrive pas a l’introduire.

    En claire, j’ai une situa­tion, la rai­son de cette situa­tion, les consé­quence directe et futur de cette situa­tion, mais je n’arrive pas à trou­ver le déclen­cheur de la situa­tion. Je n’ai plus aucune idée, nada, zero, et ce depuis samedi ou dimanche.

    Vous avez déjà eux des pro­blèmes simi­laire : avoir une situa­tion mais ne pas savoir l’introduire ?

  19. Jeremy a dit :

    Bonjour,

    Super article et super blog.

    Pour la pre­mière fois, je suis arrivé assez loin dans l’écriture d’un roman (à peu près au quart, ce qui ne m’était jamais arrivé). à vrai dire depuis une semaine, je n’y arrive plus. Je fais vrai­ment un blo­cage ! Pourtant je sais où je vais, j’ai mon plan, mes scènes sont claires dans ma tête et sur mon plan aussi. Quand j’arrive à m’y mettre, j’écris un para­graphe presque en écri­ture auto­ma­tique. En gros, j’ai un peu perdu la convic­tion néces­saire, ou même l’envie de m’y mettre.
    J’ai essayé plu­sieurs de tes solu­tions et celles pro­po­sées dans les com­men­taires (la douche a tou­jours mar­ché pour moi), j’ai essayé les jours sans écrire, etc, mais quand je m’y remets, c’est presque de la tor­ture mentale.
    J’ai un peu peur de pas­ser à une nou­velle (j’adore en écrire, et j’y arrive faci­le­ment), mais le fait est que dès que je passe à une autre his­toire, je ne reviens jamais à ce que je n’ai pas ter­miné – d’où le fait que je n’ai jamais ter­miné de roman !

    à l’aide !

  20. Emilie_ a dit :

    Bonjour,

    J’essaye actuel­le­ment de ter­mi­ner un roman. Je l’ai com­mencé il y a long­temps mais j’ai aban­donné. Pour me remo­ti­ver, j’ai com­mencé à pos­ter les pre­miers cha­pitres sur un forum d’écriture mais per­sonne n’accroche. Même pas du tout. J’aimerais beau­coup le ter­mi­ner mais j’ai 3 obs­tacles prin­ci­paux : 1) l’avis plu­tôt néga­tif des per­sonnes. On a l’impression que c’est mau­vais. 2) j’ai peur de ne pas arri­ver à rendre sur le papier l’idée que j’ai en tête et de « gâcher » l’histoire en l’écrivant. 3) c’est dif­fi­cile de se moti­ver face à la lon­gueur du manuscrit.
    C’est peut-être mau­vais, déjà vu, banal, mais j’aimerais aller jusqu’au bout de mon idée. Est ce qu’on peut conti­nuer un roman impo­pu­laire ? Si on sent qu’on doit l’écrire mais qu’il ne plaît à per­sonne, est ce une perte de temps ? Parce que ça demande énor­mé­ment de bou­lot. Doit-on pas­ser à un autre texte ?

    Désolée de poser autant de ques­tions en pleines vacances
    J’ai lu quelques articles et ils aident pas mal quand on est débu­tant en écriture
    Pour ma part, quand je suis en panne, c’est sou­vent quand quelque chose me tra­casse et j’ai besoin de l’écrire pour me sen­tir mieux seule­ment j’écris en même temps une nou­velle. Alors j’écris à part ce que j’ai envie d’écrire, un texte dif­fé­rent de ma nou­velle, puis je reprends mon histoire.
    Bonne jour­née à vous

  21. K.giov a dit :

    Des écri­vains ont éla­boré cer­tains de leurs livres en écou­tant de la musique.

    Pour le plai­sir d’é­crire, s’il ne peut être auto­ma­tique à chaque étape, je pense cepen­dant – puisque nous sommes tous dif­fé­rents sur l’i­dée de conce­voir l’é­cri­ture, et la vie j’ose croire, qu’il se doit d’être une valeur essen­tielle au mou­ve­ment assez per­pé­tuel, comme un boo­me­rang d’émotions.
    Autrement, je ne vois pas quel sens don­ner au métier d’é­cri­vain : si on n’é­prouve que peu de plai­sir à écrire.

    1. Bien sûr. Ce que j’es­sayais plu­tôt d’ex­pli­quer, est que si l’on ne recherche que son plai­sir, ou son plai­sir en prio­rité, on n’ar­ri­vera pas à grand chose ; ou alors c’est un plai­sir comme celui du mara­tho­nien : il n’ar­rive qu’au bout de 40 kilo­mètres d’enfer… ?

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