Ce que vous allez apprendre dans cet article :

  • Le cour­rier de refus, côté éditeur
  • 10 phrases-types décryptées
  • « Encaisser » le refus

Les cour­riers de refus d’é­di­ter ne sont jamais bien­ve­nus. Pourtant, un manus­crit refusé peut vous faire pro­gres­ser ; appre­nez à lire la lettre de refus…

Si vous démar­chez régu­liè­re­ment les mai­sons d’édition, vous rece­vez, tout aussi régu­liè­re­ment, des lettres de refus.

Par ce docu­ment, l’éditeur vous fait savoir qu’il ne retien­dra pas votre manus­crit pour publication.

Vous avez le droit de déchi­rer le cour­rier en tout petits confet­tis, que vous brû­le­rez ensuite en pous­sant des cris sau­vages, avant d’aller jeter les cendres dans un grand lac d’acide.
Et puis vous pou­vez aussi relire ledit cour­rier. Au mieux, vous y trou­ve­rez des rai­sons d’espérer. Au pire, des ensei­gne­ments pour la sou­mis­sion suivante.

Manuscrit refusé ?
Que d’espoirs, que de fausses joies…
… avant d’être imprimé
et d’entrer dans le circuit.

L’esprit de la lettre

Vous avez sans doute lu des témoi­gnages amers, sur le Net, à pro­pos des lettres de refus. La “lettre-type”, contre laquelle per­sonne n’a de mots assez durs. Alors lais­sez-moi vous racon­ter en quelques lignes ma propre expérience.

Quand j’ai débar­qué dans la mai­son où je tra­vaillais, on m’a évi­dem­ment mis au ser­vice “manus­crits”. Boulot pas­sion­nant, il faut le dire sans aucune iro­nie. Comme je vou­lais faire de mon mieux, je rédi­geais des refus très argu­men­tés, avec com­pli­ments, cri­tiques, conseils etc.

Régulièrement, ma patronne me pas­sait le télé­phone en rica­nant : « Nicolas, quelqu’un pour vous. » C’était un auteur qui venait de rece­voir son refus ; qui vou­lait en savoir plus ; apprendre le pour­quoi du com­ment ; m’expliquer que peut-être, une nou­velle lec­ture… ; que les défauts poin­tés n’étaient sans doute pas si graves…
J’ai vite com­pris. J’ai arrêté les refus détaillés.

Parfois, mon démon me repre­nait. J’avais envie d’aider, de don­ner un coup de pouce. Alors, vous savez ce que je fai­sais ? Je reli­sais le cour­rier d’accompagnement du manus­crit. S’il parais­sait inter­mi­nable ou pré­ten­tieux, je me disais « Attention, c’est un chieur ! »
Et j’en­voyais une lettre de cinq lignes. Tant pis pour mes élans de bonne volonté.

Tout ce qui n’est pas « oui » n’est pas « non »

  1. Refus sans argu­ment : ce type de cour­rier reste très rare, et heu­reu­se­ment : vous ne pou­vez abso­lu­ment rien en tirer ;
  2. « Votre ouvrage ne cor­res­pond pas à notre ligne édi­to­riale » : aussi incroyable que cela puisse paraître, il s’agit d’un refus argu­menté. Cessez de voir là une excuse facile, balan­cée dans un cour­rier-type. Si votre manus­crit n’entre pas dans la ligne, eh bien vous vous êtes trompé : soit vous avez mal ciblé l’éditeur, soit votre texte est mau­vais, et il ne cor­res­pon­dra à aucune “ligne” d’aucun éditeur ;
  3. « Notre plan­ning est trop chargé pour édi­ter votre livre » : pré­voyez de refaire la même démarche dans un an ou deux. Parfois même, l’éditeur, de lui-même, conser­vera votre manus­crit, pour remettre la déci­sion sur la table une fois qu’il aura retrouvé un rythme de croi­sière. Notez quand même de le relan­cer. Ces gens-là ont une mémoire de… lion ?
  4. « Pour vos démarches futures, nous vous conseillons de… » : ça, c’est si vous n’avez pas lu de près les articles de ce blog (par exemple sur la manière de pré­sen­ter son manus­crit, ou sur le cour­rier d’accompagnement) ; vous avez démar­ché l’éditeur n’importe com­ment ! Par exemple, vous avez joint à l’envoi une photo de votre petite sœur en lin­ge­rie. Tenez compte des conseils expri­més dans le cour­rier de refus : l’éditeur pour­rait aussi gar­der le silence, et vous lais­ser répé­ter la même gaffe auprès de tous ses concurrents ;
  5. « Nous vous sug­gé­rons de vous adres­ser plu­tôt à… » : Voilà des infor­ma­tions fort pré­cieuses ! Ce pro­fes­sion­nel, qui connaît a priori mieux son petit monde que vous, vous aiguille dans votre recherche ; com­plé­tez d’urgence votre lis­ting de sou­mis­sion ;
  6. « Nous ne sau­rons pas défendre effi­ca­ce­ment votre ouvrage en librai­rie » : soit c’est un édi­teur très petit et très franc, soit votre pro­jet pré­sente vrai­ment un pro­blème. Si vous col­lec­tion­nez les refus de ce genre, la solu­tion du compte d’auteur devient assez légitime ;
  7. « Nous pen­sons que votre texte néces­si­te­rait plus de tra­vail, notam­ment… » : ne vous vexez pas ! Vous pou­vez suivre ou non la recom­man­da­tion, mais remer­ciez le saint patron du Livre d’a­voir ren­con­tré cette mai­son conscien­cieuse, qui vous estime au point de vou­loir vous aider ;
  8. « Si vous retra­vaillez votre texte dans le sens indi­qué, nous pou­vons éven­tuel­le­ment reve­nir sur notre déci­sion » : ça peut valoir le coup. Parlez-en avec vos bêta-lec­teurs (= vos lec­teurs sérieux, pas votre entou­rage). Soupesez, et pre­nez votre déci­sion. Si vous déci­dez de suivre la demande de la mai­son d’édition, allez‑y à fond, sans regrets. Pas ques­tion de faire sem­blant : ce cour­rier n’engage en aucun cas la mai­son à vous publier ;
  9. « Nous ne pou­vons édi­ter votre pro­jet, mais nous serions heu­reux de lire d’autres textes de vous » ou « Nous réflé­chis­sons à une col­lec­tion dans laquelle vous pour­riez peut-être figu­rer » : la mau­vaise nou­velle, c’est qu’il s’agit tou­jours d’un refus. Reprenez votre manus­crit et por­tez-le ailleurs. La bonne nou­velle, c’est que vous voilà remar­qué, et appré­cié, par une mai­son d’édition. Vous avez du (bon) pain sur la planche, et peut-être un chance de publier un livre chez elle un jour ;
  10. « Nous vous conseillons de vous adres­ser de notre part à… » : le Graal des cour­riers de refus ! Le « de notre part » fait toute la dif­fé­rence. Si un édi­teur vous recom­mande à un confrère, c’est qu’il vous veut vrai­ment du bien ! Démarchez ce nou­veau contact en prio­rité, dès que vous récu­pé­re­rez un exem­plaire de votre texte.
Manuscrit refusé : est-ce qu'ils s'en tamponnent vraiment ?
Mon manus­crit, l’é­di­teur s’en tamponne !

Manuscrit refusé : que faire ?

Que faire du cour­rier de refus ? Percez‑y deux trous et ran­gez-le dans un clas­seur. Ne tenez pas la jambe à l’éditeur. Ne lui ren­voyez pas un cour­rier incen­diaire. Ne payez pas un mara­bout pour l’envoûter. Il ne veut pas publier votre livre ? Prenez acte, et pas­sez à la suite.

Dans tous les cas, un cour­rier de refus ne signi­fie pas la fin des hari­cots. Vous le savez sans doute, il ne faut pas pla­cer tous vos espoirs dans une seule mai­son. La cam­pagne de sou­mis­sion fonc­tionne par envois, retours, nou­veaux envois etc.

Voyez ça comme le loto : plus l’on joue, plus on aug­mente ses chances, un jour, d’éditer un livre…

… À condi­tion de ne pas faire n’importe quoi !


Et toi, brave inter­naute ? As-tu déjà été refusé ? Comment cela s’est passé ?

46 commentaire

  1. Kanata a dit :

    J’aime cet inven­taire des réponses de mai­sons d’édition.
    Il est vrai que les témoi­gnages qui trainent sur le Net sont tou­jours du point de vue de l’auteur (refusé le plus sou­vent). Du coup c’est inté­res­sant de voir l’envers du décor. Merci d’avoir par­tagé ton expérience.

    De mon côté, je n’ai pas encore été confronté à tout ceci. J’attaquerai la sou­mis­sion sévère à la fin de mon pro­jet actuel. cela me fera deux manus­crits que je consi­dère dignes d’être pré­sen­tés, le reste… j’ai tou­jours été très réa­liste quant à leur qua­lité (ou « manque de… ») Donc, les pre­miers refus de mai­sons d’édition, pour moi, ce sera dans quelques mois 😉

    1. nicolas a dit :

      Tu as fait un plan­ning des refus, c’est le comble du professionnalisme !

      Plus géné­ra­le­ment, pour ta démarche, une qua­lité à avoir est jus­te­ment l’organisation. C’est comme aux échecs, il ne faut pas jouer un coup pour rien. Si tu imprimes 5 exem­plaires de ton texte, tu l’envoies à 5 édi­teurs qui ont un fort inté­rêt poten­tiel. Dès qu’un cour­rier revient, tu réagis : je classe, je réponds ? Dès qu’un manus­crit revient, tu renvoies…

      Si tu veux un ou deux mots sur ta sou­mis­sion, tu pour­ras tou­jours m’envoyer une page ou deux de ton texte et ton synopsis…

  2. Tolila a dit :

    Ah, les lettres de refus ! Ca me rap­pelle des sou­ve­nirs assez loin­tains, car il y a un bail que je n’ai plus sou­mis de manus­crits, à la fois lassé des­dits refus et en panne sèche (on peut dans mon cas par­ler de graphophobie).
    Au fond, elles consti­tuent un pas­sage néces­saire afin de détruire l’amour-propre et les cer­ti­tudes qu’affichent la plu­part d’entre nous à leurs débuts. C’est une école d’humilité.

  3. Kanata a dit :

    Entre mes TOCs et Excel, je me sens paré 😉
    Mais oui, bonne idée, je te ferais par­ve­nir mon dos­sier de sou­mis­sion avant pour avoir un avis, merci.

  4. Rebecca a dit :

    Les refus que j’ai eu ont tou­jours été du type 2. J’aurais bien aimé avoir des types 5 pour me réorien­ter : pas facile de savoir ce que cherchent les éditeurs !
    Petite ques­tion : on m’a dit un jour qu’il ne fal­lait envoyer un manus­crit qu’à un seul édi­teur pour pou­voir dire « texte inédit », attendre sa réponse puis envoyer à un autre en cas de refus. Est-ce réel­le­ment la ligne à suivre ou peut-on envoyer un même texte à plu­sieurs édi­teurs en même temps ?

    1. nicolas a dit :

      C’est une ques­tion très intéressante.

      « Inédit » signi­fie « non édité ». Tu peux donc men­tion­ner qu’il est inédit tout en l’envoyant à 500 édi­teurs à la fois, du moment que ton texte n’a jamais été publié d’une façon ou d’une autre.
      Et heu­reu­se­ment ! Tu ima­gines s’il fal­lait attendre à chaque fois une unique réponse pour pour­suivre sa prospection ?

      Attention cepen­dant : si tu signes un contrat chez un édi­teur, cela rend auto­ma­ti­que­ment inva­lide tout ce que tu pour­rais signer ensuite pour le même texte avec d’autres édi­teurs. Dès que tu diras oui, tu scel­le­ras le sort de ton texte. Il est par­fois dur de se déci­der, sur­tout si on a été accepté par celui qui nous plaît le moins, et qu’on attend déses­pé­ré­ment les réponses de ceux qui nous inté­ressent plus…

  5. Oliv a dit :

    J’ai récem­ment décou­vert ton site, et enfin je me décide à le mettre dans mes favo­ris. Autant dire que tu liras sans doute de temps en temps un com­men­taire de ma part…

    Pour com­men­cer, je me per­mets de reve­nir sur le point sui­vant : « Votre ouvrage ne cor­res­pond pas à notre ligne édi­to­riale » n’est pas, à mon sens, autre chose qu’une phrase toute faite pour dire « Nous ne publie­rons pas votre manus­crit et nous n’avons pas à nous jus­ti­fier, merci d’en prendre note. » Évidemment, si l’on envoie le pre­mier tome d’une saga d’heroic-fantasy avec des elfes et des dra­gons à un édi­teur qui ne publie que des bio­gra­phies his­to­riques, l’argument est valable. Sauf que l’immuable et indé­mo­dable « Votre ouvrage ne cor­res­pond pas à notre ligne édi­to­riale » s’applique éga­le­ment dans les cas où l’on envoie le pre­mier tome d’une saga d’heroic-fantasy avec des elfes et des dra­gons à un édi­teur qui ne publie que des sagas d’heroic-fantasy avec des elfes et des dra­gons. Avoue que lorsque l’on reçoit ce genre de réponse alors que l’on sait avoir par­fai­te­ment tenu compte de la ligne édi­to­riale de l’éditeur, il y a de quoi se taper la tête contre les murs. A moins que l’expression « ligne édi­to­riale » s’entende au sens de « bou­quins que l’on a envie de publier »… Mais pour moi, une ligne édi­to­riale est un type de livres clai­re­ment défini, per­met­tant à l’auteur et à l’éditeur de s’assurer qu’ils sont sur la même lon­gueur d’ondes. Tiens, voilà peut-être une idée d’article à venir : qu’est-ce qu’une ligne éditoriale ?

    Pour ce qui est des refus très détaillés, je crois que nous serons d’accord : à pre­mière vue, auteurs comme édi­teurs pen­se­ront que c’est une bonne chose pour tout le monde, avant de se rendre compte de la triste réa­lité. Je pense à ton exemple de l’éditeur har­celé par des imbé­ciles, mais éga­le­ment à l’auteur qui, lorsqu’il a un peu de recul sur ses propres textes, se rend compte que les expli­ca­tions qui lui sont don­nées sont car­ré­ment à côté de la plaque… Dans le même genre, les « Ne vous décou­ra­gez pas » et autres « Continuez à écrire et vous pro­gres­se­rez », lorsqu’ils me sont des­ti­nés, ont ten­dance à me faire grin­cer des dents tant je trouve cela infan­ti­li­sant. Il y a vrai­ment des gens qui pensent qu’après quinze ans à ne faire qua­si­ment que cela de ma vie, je vais sou­dain arrê­ter d’écrire ou me croire mau­vais parce que j’ai reçu un refus ?

    1. nicolas a dit :

      L’affreux Oliv ! Bienvenu mon cher, c’est avec plai­sir que je lirai tes interventions !

      Ta contri­bu­tion rééqui­libre un peu cer­taines choses. Je vais te répondre de mon vécu. Pour ma part, je n’ai jamais invo­qué la ligne édi­to­riale comme rai­son de refus, si la rai­son était autre. Hélas, comme tu le dis, cette « ligne » mythique se défi­nit le plus sou­vent comme les « bou­quins que l’on a envie de publier ». Dans la petite et moyenne édi­tion en tout cas, la ligne n’est jamais for­mu­lée nulle part ; les petits édi­teurs ont une peur mala­dive de faire fuir un bon texte, qu’ils auraient fait ren­trer dans leur cata­logue avec un ou deux coups de mar­teau. Les édi­teurs n’ont pas ce pro­blème : tout le monde leur envoie tout.
      Voilà pour­quoi je répète dans tous mes articles qu’il faut potas­ser le cata­logue d’un édi­teur, lire quelques-uns de ses titres, avant de lui envoyer son texte : le cata­logue en dit sou­vent très long sur cette « ligne » bien planquée.
      Je note en bonne place ta sug­ges­tion d’article, elle me paraît très judicieuse.

      Pour les refus détaillés, ta posi­tion est celle de l’auteur durci par les refus ; à bon ou à mau­vais escient, l’éditeur for­mule des rai­sons qui, a priori, sont celles de son lec­to­rat. Si les rai­sons te paraissent mau­vaises, c’est que le mariage n’aurait pas pu se faire de toute façon.

      « Continuez à écrire » : je n’ai jamais pu me résoudre à écrire cette balour­dise sur un cour­rier de refus. C’est du même ordre que lorsque une superbe fille t’envoie bou­ler comme une merde, et qu’elle conclut, inno­cente, prin­cière, par un « mais on reste bons amis, hein ? »

  6. Oliv a dit :

    J’ai un peu réflé­chi à cette his­toire de ligne édi­to­riale, et ma conclu­sion est la sui­vante : en réa­lité, quel que soit l’éditeur, il n’y en a pas une, mais deux. Nous avons d’un côté la ligne édi­to­riale offi­cielle, trans­pa­rente, gra­vée dans le marbre, celle qui appa­rait de manière claire sur les sites des édi­teurs, dans la caté­go­rie « Auteurs, envoyez-nous votre manus­crit » ; de l’autre, une ligne édi­to­riale non-offi­cielle, mou­vante, qui peut varier en fonc­tion des envies et des besoins de l’éditeur à un ins­tant défini. C’est bien entendu à cette der­nière que fait réfé­rence l’éditeur qui, en toute bonne foi, refuse un manus­crit de sou­ve­nirs de guerre alors qu’il publie exclu­si­ve­ment des sou­ve­nirs de guerre. Le pro­blème est que l’auteur ne peut qu’ignorer cette ligne « fan­tôme » car jamais réel­le­ment expri­mée, à moins de cou­cher avec l’éditeur afin de connaître ses envies du moment — qui a dit que c’était d’ailleurs la seule manière d’être publié ?
    J’ai un exemple pré­cis pour illus­trer mon pro­pos. Je fré­quen­tais jadis une petite mai­son d’édition dont la ligne édi­to­riale, à défaut de se démar­quer des autres, avait au moins le mérite de la clarté : roman fran­co­phone de fan­tasy ou de fan­tas­tique, sans limi­ta­tion de sous-genre. Un roman de fan­tasy paro­dique entrait par­fai­te­ment dans la ligne édi­to­riale… Mais en fait, non. La patronne fai­sant par­tie de ces per­sonnes à qui Dame Nature n’a pas octroyé la moindre par­celle de sens de l’humour, impos­sible pour elle de vali­der la publi­ca­tion d’un roman de fan­tasy ou de fan­tas­tique gan­gréné par le second degré. Coup de théâtre : un auteur renommé envoie fina­le­ment un roman de fan­tasy paro­dique. Et là, miracle : la patronne sou­haite le publier, pour des rai­sons allant bien entendu au-delà du coup de cœur lit­té­raire. Au bout du compte, il y avait bel et bien deux lignes édi­to­riales, l’une offi­cielle — roman de fan­tasy ou fan­tas­tique — et l’autre connue uni­que­ment par les gens du sérail — roman de fan­tasy ou fan­tas­tique, non-humo­ris­tique, excepté si vous êtes un auteur connu. Cette der­nière for­mu­la­tion pou­vait dif­fi­ci­le­ment appa­raître sur le site…
    Je ne sais pas si cette expé­rience vaut pour tous les édi­teurs, mais cela pour­rait aider à com­prendre la dif­fé­rence de per­cep­tion de la ligne édi­to­riale selon que l’on est d’un côté ou de l’autre de la barrière.

    1. nicolas a dit :

      On peut le voir comme ça, en effet : il existe éven­tuel­le­ment une ligne édi­to­riale (éven­tuel­le­ment, j’insiste : pour ma part j’ai long­temps galéré à la cer­ner là où je tra­vaillais). Et puis il y a les excep­tions, les entorses. Elles peuvent être moti­vées par :

      l’apport d’une plume célèbre au cata­logue (ce qui me semble tou­jours un mau­vais cal­cul ; je pour­rai en par­ler plus lon­gue­ment plus tard) ;
      un coup média­tique à faire (on parle de sui­cides dans une admi­nis­tra­tion, et voilà qu’on reçoit la lettre-tes­ta­ment d’un fonc­tion­naire qui vient de se tirer une balle) ;
      la rareté des pro­po­si­tions de qua­lité qui rentrent dans la ligne (eh oui, ça arrive aussi) ;
      le vrai, le beau coup de coeur (par exemple le livre qui fait bidon­ner tout le comité de lecture).

      Concernant ton exemple, je crois recon­naître une par­tie de l’histoire… J’en ai vécu de sem­blables, hélas. Approcher le monde de l’édition est géné­ra­teur de décep­tions sans cesse renouvelées.

    1. nicolas a dit :

      Oui, je connais ce site. Pour ma part, il ne me convainc qu’à moi­tié. je pense que cet auteur a perdu là un temps et une éner­gie mons­trueux. Dommage !

  7. caro30 a dit :

    Bonjour,

    C’est fait ! J’ai offi­ciel­le­ment mon pre­mier refus. Oh joie, oh bonheur !

    “Nous l’avons lu avec atten­tion, et il nous a sem­blé qu’il ne cor­res­pon­dait pas à nos choix édi­to­riaux. En consé­quence, nous ne pou­vons pas envi­sa­ger la publication…”

    Il parle même de regrets dans la deuxième partie…C’est joli­ment dit tout de même.

    Et oui, je ne cor­res­ponds pas à la « ligne édi­to­riale » et curieu­se­ment quand je me ren­seigne sur leur « fameuse » ligne édi­to­riale (ou leurs choix édi­to­riaux) : stu­peur et trem­ble­ment, ils n’en ont pas. Officiellement bien évidemment.

    Je me dou­tais bien que le che­min serait semé d’embûche et périlleux sur­tout que j’en suis à peine au début…comme je suis un peu teigne sur les bords, voir mor­pion je m’accroche et je ver­rai bien avec les autres mai­sons d’édition qui ont reçu mon manus­crit et je n’ai rien a perdre qu’une belle et douce illusion 😉

    1. nicolas a dit :

      Tu veux dire que quand tu leur demandes quelle est la ligne, à eux, ils te répondent qu’ils n’en ont pas ? Pas très glop, effectivement.

  8. caro30 a dit :

    Ce que je veux dire, c’est que j’ai fait des recherches sur inter­net juste après pour recher­cher des articles qui par­laient de leurs lignes édi­to­riales, et disons que la réponse quand le ou la jour­na­liste leur pose la ques­tion est récur­rente : « Nous n’avons pas de ligne éditoriale ».

    Donc voilà.

  9. IOKAI a dit :

    Premier refus !

    La rai­son ? L’éditeur publie peu et choi­sit donc les œuvres pour les­quels il éprouve, « un pro­fond enthou­siasme ». Il qua­li­fie ces écrits de, « très rares textes ».

    Bon…comment inter­pré­ter cela ? A mes yeux c’est un non qui pour­rait être ma manière polie de dire : Pas de coup de foudre ou pas d’amour au rendez-vous.
    La bonne nou­velle ? La réponse est tom­bée avant le fameux délai des 3 mois.

    Merci pour vos conseil !

    1. nicolas a dit :

      Oui, effec­ti­ve­ment, c’est un non défi­ni­tif et cour­tois… Et bravo pour cet édi­teur qui effec­ti­ve­ment ne laisse pas les pro­jets « pour­rir » dans un coin.

  10. PascalP a dit :

    En fait, pour avoir vécu la double expé­rience d’un livre refusé et d’un contrat signé, tout dépend vrai­ment aussi… du genre du livre en question.

    Le livre refusé était un roman, sans doute une aiguille dans une botte de foin, comme le men­tionnent la plu­part des contri­bu­teurs sur ce site. Et c’est vrai que, dans ce cas, la ligne édi­to­riale est dif­fi­cile à appré­hen­der, à com­prendre, pour le mal­heu­reux auteur en recherche d’explications objec­tives. Et les lettres de refus si cour­toises soient-elles sont tota­le­ment opaques.

    Le contrat signé concer­nait un livre tech­nique ; la mai­son d’édition cher­chait depuis long­temps un livre sur ce thème sans avoir trouvé l’auteur.
    Et pour avoir lon­gue­ment dis­cuté, avant et après signa­ture du contrat, avec la direc­trice de col­lec­tion, la ligne édi­to­riale de cette mai­son était très claire, la manière d’appréhender le thème aussi, le lec­to­rat bien seg­menté et bien connu. Sauf que plu­sieurs échanges étaient réel­le­ment néces­saires et que cette ligne édi­to­riale ne pou­vait être com­mu­ni­quée telle quelle, sur un site par exemple, pour des rai­sons bien com­pré­hen­sibles de concur­rence avec une mai­son d’édition de la même famille.
    D’ailleurs, sans ces ren­contres et expli­ca­tions a pos­te­riori, la ligne édi­to­riale de cette mai­son d’édition tech­nique, affi­chée par ailleurs, n’était pas si lim­pide pour un néo­phyte. Je ne pen­sais d’ailleurs pas que l’ouvrage pou­vait entrer dans leur collection…

    Je sup­pose donc que ce qui est vrai pour le tech­nique doit être simi­laire pour « l’imaginaire » ; avec encore plus de dif­fi­cul­tés à expli­quer à un auteur exté­rieur au sys­tème ce que sont les règles mai­son sur des sujets stric­te­ment littéraires.
    Et sub­jec­ti­vité et gouts entrent plus en compte dans ce cas que le sujet traité cor­res­pon­dant à un besoin exprimé par des lec­teurs, ce qui ren­force la dif­fi­culté à rendre lisible un filtre repo­sant sur des cri­tères bien sou­vent non objec­tifs mais réels.

    1. nicolas a dit :

      « cette ligne édi­to­riale ne pou­vait être com­mu­ni­quée telle quelle, sur un site par exemple, pour des rai­sons bien com­pré­hen­sibles de concur­rence avec une mai­son d’édition de la même famille »

      Oui, c’est un point qu’il faut prendre en compte, en effet.

      De même, vous avez rai­son, chaque ouvrage, puisqu’il est unique, peut être un casse-tête pour l’éditeur : « c’est pour nous, ça, ou pas ? »

      Je suis d’accord, la ligne édi­to­riale relève en par­tie de l’informulable, mais elle doit néan­moins être trans­mis­sible, et lisible dans ses grandes lignes. Après tout, le « coup de cœur » est un cri­tère tout à fait rece­vable. Mais l’éditeur ne l’assume pas forcément…

  11. Marie a dit :

    Bonjour,
    Je viens de temps en temps sur votre blog pour (re)lire vos articles, les com­men­taires, glâ­ner de pré­cieuses infor­ma­tions sur le monde de l’édition… Et pour une fois, j’ai une ques­tion à vous poser.
    J’ai com­mencé ma cam­pagne de sou­mis­sion il y a +- un mois (pre­mier roman, science-fic­tion, dys­to­pie, plu­sieurs tomes en attente ; je ne fais pas les choses à moi­tié) et, déjà, ma col­lec­tion de lettres de refus s’étoffe de jour en jour. Je n’avais reçu jusqu’à pré­sent que des lettres types (dont un édi­teur, Seuil, m’a gen­ti­ment ren­voyé à ses frais mon manus­crit ; c’est tou­jours ça de gagné). Or ce matin, j’ai reçu une lettre de refus argu­men­tée. De Hachette Jeunesse pour être pré­cise. Les argu­ments sont courts (uni­vers et per­son­nages inté­res­sants mais style inégal et scé­na­rio par­fois confus). Peut-être trop courts. Je ne com­prends pas ce qu’ils entendent par « scé­na­rio confus » (j’ai jus­te­ment accordé beau­coup d’attention à l’histoire, tra­quant sans relâche la moindre inco­hé­rence ou action illo­gique ; per­sonne n’est infaillible).
    Pensez-vous que ce soit une bonne idée de les contac­ter pour en savoir plus ? Ou bien mieux vaut-il ne pas s’acharner au risque de pas­ser pour la ch… du jour ?
    D’avance un grand merci pour votre réponse !

    1. nicolas a dit :

      Je dirais que vous avez le droit à un appel pour com­prendre, effec­ti­ve­ment. Mais n’espérez pas trop arri­ver jusqu’à la per­sonne qui vous a lue… Il s’agit d’une grosse mai­son, là…
      Bon courage !

  12. Fool on the hill a dit :

    Bonjour,

    votre blog est une pépite ! Merci beaucoup.

    « Écrivain » en herbe/jachère, enfin d’un sta­tut qui reste à défi­nir, sans pré­ten­tion mais avec beau­coup d’enthousiasme, je me sou­viens, il y a une bonne décade, je n’avais pas 30 ans, d’avoir envoyé un manus­crit à… de mémoire, 3 éditeurs.

    Me dou­tant que per­sonne ne m’attendait, j’ai vu modeste et je n’ai pas envoyé à Galligrasseuil. J’ai eu un retour manus­crit motivé sur trois. Je vois que j’avais rai­son de me réjouir de ce retour, fut-il néga­tif, quand je lis ce qui s’envoie ou ne se reçoit pas. Je dois dire que j’ai plei­ne­ment adhéré à la moti­va­tion de refus, qui était à peut près « œuvre de jeu­nesse, trop impré­gnée de vécu ».

    Aujourd’hui, j’ai décidé de com­men­cer un nou­veau manus­crit et je veux faire cela du mieux pos­sible, notam­ment j’attache une grande impor­tance à bien for­ma­ter mon texte, mes dia­logues, la concor­dance des temps. Je crois que je sou­met­trai ce livre à un éditeur.

    Je ne crois pas avoir été très vigi­lant la pre­mière fois à tous ces détails, pour­tant quelqu’un semble avoir pris la peine de me lire de bout en bout et a fait l’effort de me le faire savoir en retour.

    La morale de cette his­toire est, selon moi, la satis­fac­tion du devoir accom­pli. J’ai créé de toutes pièces une his­toire avec un début, des per­son­nages et une fin. C’était assez… gri­sant ? Je fais aussi de la pein­ture mais je ne cherche même pas à vendre mes toiles alors pour­quoi devrais-je vendre mes manus­crits ? Il faut être fier de son tra­vail, la publi­ca­tion est un bonus, prendre ombrage du refus peut confi­ner à la vanité.

    Finalement, qu’est-ce qui nous pousse à vou­loir être lu ? Un besoin de recon­nais­sance, d’argent, un vide à com­bler ? Aujourd’hui, dans mon cas, c’est parce que j’aimerai trou­ver en rayon ce que je tente de pro­duire et que je ne le trouve pas (peut être ai-je juste mal cher­ché ?). C’est pour cette rai­son que je pense, que si j’aboutis, ça peut se tenter.

    On en reparle… un jour, (peu-être) ?

  13. Félix Calleclef a dit :

    Bonjour ! Puis-je vous faire part de ma très grande per­plexité ? J’envoyai il y a un mois un manus­crit à P.S. (écri­vain reconnu) via les édi­tions Gallimard, mais sous forme de frag­ments, car mon oeuvre est encore en ges­ta­tion, je vou­lais seule­ment un avis et en aucun cas je ne vou­lais publier cela dans cet état. Eh bien Gallimard me répond que P.S. m’a lu avec beau­coup d’intérêt (com­prendre ?) mais qu’il ne peut pas publier mon texte dans sa revue : autre­ment dit, j’ai reçu une lettre de refus sans rien avoir demandé et je suis un peu décou­ragé depuis ce matin, car je me demande si la rai­son du refus est l’état frag­men­taire de mon texte ou ses fai­blesses déjà visibles… Pouvez-vous m’éclairez

    1. nicolas a dit :

      D’après ce que vous racon­tez, il y a eu une erreur d’aiguillage…
      En fait, ces grosses mai­sons ne sont pas habi­tuées à rece­voir des extraits « pour avis ». Ils n’ont sans doute pas su quoi en faire, et de banette en banette, votre texte est arrivé sur ce bureau.

  14. Yukiko a dit :

    Bonjour,

    Je viens sou­vent sur votre blog dont je salue la clarté et la précision.

    Et même si j’ai lu scru­pu­leu­se­ment tous vos articles, je n’ai envoyé mon manus­crit qu’à un seul édi­teur – pour des rai­sons com­plè­te­ment indé­pen­dantes de ma volonté, notons-le ! – Je viens de rece­voir leur réponse.

    Si je m’attendais à un refus, je n’imaginais pas rece­voir une lettre non seule­ment har­gneuse, mais aussi mal­veillante. Cette per­sonne dis­serte sur trois pages sur l’ineptie de tous mes choix (roman poly­pho­nique et assyn­dé­tique), mais aussi sur mon choix de période (c’est un roman his­to­rique sur une période que je connais par­ti­cu­liè­re­ment bien pour avoir fait une thèse des­sus) et le thème (la mal­trai­tance des enfants).

    Bien entendu, je ne pense pas avoir écrit quoi que ce soit de révo­lu­tion­naire ni de remar­quable, mais avoir exas­péré quelqu’un à ce point me sidère. D’autant plus qu’aucun des « pro­fes­sion­nels » (deux libraires et une atta­ché de presse pour une mai­son d’édition) n’a réagi comme ça. Ils ne l’ont pas pris autant à cœur et l’avaient trouvé apte à être envoyé et peut-être même édité…

    Puis-je prendre cette réac­tion dis­pro­por­tion­née par rap­port à son objet comme un bon signe mal­gré tout ? Que ce que j’ai écrit est capable de tou­cher à ce point les gens ? Et dois-je le ren­voyer à d’autres éditeurs ?

    Merci d’avance de votre réponse !

    1. nicolas a dit :

      Sans connaître les détails, je dirais effec­ti­ve­ment qu’il ne faut pas vous arrê­ter à ce seul avis. Peut-être avez-vous tou­ché quelque chose de très sen­sible à ce moment pré­cis chez celui qui vous a lu.

      Une réponse har­gneuse n’est pas une réponse pro. Cet édi­teur ne me paraît pas très sérieux.

  15. DUHAZE a dit :

    Beaucoup de grands édi­teurs vous répon­dront la même chose, c’est une lettre stan­dard car ils en reçoivent beau­coup, c’est un monde très dif­fi­cile, atten­tion cepen­dant aux édi­teurs à compte par­ti­ci­pa­tif, ce sont des arna­queurs, vous ne devez rien ver­ser, pre­nez un contrat à compte d’éditeur. Il faut savoir aussi qu’un pour cent des livres sont édi­tés en France, assu­rez-vous que les droits d’auteurs revien­dront à votre des­cen­dance cela doit être sti­pulé sur le contrat, si elles n’y sont pas, exi­gez de votre édi­teur qu’elles y soient ajou­tées, ces don­nées ne doivent pas vous décou­ra­ger, il faut avoir le nerfs solides, et savoir pro­mou­voir son livre, bonne chance à tous ceux qui se lancent dans cette aven­ture et mes amitiés.

    S.DUHAZE

    1. nicolas a dit :

      … à deux nuances près : les édi­teurs à compte d’auteur ne sont pas for­cé­ment des escrocs. Ce sont ceux qui se pré­tendent à compte d’éditeur, qui sont contes­tables. Voir mon article
      https://ecriture-livres.fr/ou-publier/contrat-a-compte-d-auteur-bien-ou-mal/

      Et puis je ne vois pas trop ce que vous enten­dez par « assu­rez-vous que les droits d’auteurs revien­dront à votre des­cen­dance cela doit être sti­pulé sur le contrat ». Les droits sur votre œuvre res­tent à vos des­cen­dants jusque 70 ans après votre mort, comme il est ins­crit au Code de la Propriété Intellectuelle. Aucun contrat ne peut pré­tendre le contraire.

  16. Gice a dit :

    Bonjour,

    Le genre de refus que j’ai se résument par :« Le comité de lec­ture loue la qua­lité d’écriture de votre ouvrage, et sur­tout son ori­gi­na­lité ». Ou bien encore, « Les pre­mières pages de votre ouvrage pro­mettent un départ toni­truant ». Mais dans tous les cas, « Cela ne cor­res­pond pas à notre ligne éditoriale ».

    J’attends sage­ment encore en démar­chant la tren­tième mai­son d’édition, ou j’investi enfin dans de l’envoi papier ?

    Cdlt.

    1. Cela n’a rien à voir avec l’envoi papier ; dans l’article, j’explique qu’il faut envoyer le manus­crit sous la forme récla­mée par l’éditeur.

      Un avis qui dit « Les pre­mières pages de votre ouvrage pro­mettent un départ toni­truant » n’est pas une réponse-type. Il y a là une cri­tique à prendre en compte, je trouve.

  17. philippe peyron a dit :

    Je vou­drais élar­gir la dis­cus­sion au fait que nos manus­crits sont sou­vent igo­rés. J’ai eu la chance ou la mal­chance c’est selon, de par­ler à un édi­teur. Il m’a dit avec un petit sou­rire condes­cen­dant qu’il ne lisait pas ce qu’il rece­vait. Je lui ai donc sou­mis voire impo­ser l« idée qu’une petite phrase sur son site inter­net disant que les sou­mis­sions (j’a­dore ce treme qui en dit long…) étaient fer­mées. Sa réponse : « ah oui, je le ferai c’est vrai que bon c’est pas sympa pour les auteurs… Youpi.

    1. En pre­mière lec­ture, aucun édi­teur ne lit vrai­ment un manus­crit à fond, ce qui ne veut pas dire qu’il ne le lit « pas ».
      Ensuite, indi­quer que les sou­mis­sions sont fer­mées c’est pour moi la pos­ture la moins pro­fes­sion­nelle qui soit. Mieux vaut cadrer au maxi­mum le fonc­tion­ne­ment des sou­mis­sions ; mais les fer­mer, c’est se cou­per du mar­ché des bons manus­crits. Ce n’est pas de la bonne ges­tion. C’est comme, ima­gi­nons, un indus­triel du rou­le­ment à billes, qui déci­de­rait : « Cette année, j’ai trop de bou­lot, je ne ferai aucun salon pro­fes­sion­nel, je ne lirai pas la presse métier. Je m’y remet­trai dans un an. »

  18. Karim Tizir a dit :

    Merci pour ce témoigne de « lec­teur » de manus­crit. Moi pour remon­ter le moral à cer­tain, je par­ta­ge­rai l’ex­pé­rience de Yasmina Khadra, raconté par lui-même. En fait il a brûlé 10 manus­crits avant d’être publié en France. Certes, il s’était fait publier en Algérie avec son vrai nom (Mohamed Mouleshoul) mais son rêve c’était d’être édité en France chez un grand édi­teur. Il dit donc qu’il n’envoyait qu’un seul manus­crit à la fois dont il atten­dait le retour pour le ren­voyer à un autre, (en géné­ral, je crois qu’il visait sur­tout Gallimard, le Seuil, Albin Michel), et après chaque trois refus il brû­lait le manus­crit et en envoyait un autre, jusqu’à 1997 où son dixième, « Morutori », un roman poli­cier, inté­ressa un édi­teur qui a quand même hésité à le publier pour des rai­sons poli­tiques, il atter­rit donc chez Julliard, et depuis Yasmina Khadra est devenu l’auteur tra­duit en plus 40 langues qu’on connaît aujourd’hui. C’est une expé­rience qui doit nous pous­ser à persévérer

  19. Gisèle Kaczmarek a dit :

    Bonjour,
    Je découvre votre site très ins­truc­tif. Merci pour tous ces renseignements.
    J’ai écrit un recueil de nou­velles que j’ai envoyé, voici envi­ron 9 mois, à une tren­taine de petites mai­sons d’é­di­tion publiant des nou­velles. Je n’ai reçu à ce jour que 2 réponses me disant que cet ouvrage ne cor­res­pon­dait pas à leur ligne édi­to­riale, sans autre com­men­taire et aucune réponse des autres.
    A votre avis, dois-je déses­pé­rer, jeter mon manus­crit… ou me jeter par la fenêtre… (non je plaisante !).
    Bien cordialement.
    Gisèle Kaczmarek

    1. 2 réponses néga­tives et 28 silences, c’est tout de même pénible. Je vois que vous avez fait votre envoi en décembre, qui n’est pas la meilleure période. Cela vau­drait peut-être le coup de relan­cer toute cette liste…

Laisser un commentaire